On peut se compter chanceux d'avoir des photos de ce commerce depuis longtemps disparu. Parce qu'il était situé à Jersey-Mills, on lui a donné le nom de Café Jersey, mais à l'origine, quand il a été fondé, c'était non seulement un restaurant mais aussi une épicerie (photo 1). Si vous agrandissez l'enseigne, vous y décèlerez les mots «REPAS COMPLETS» en haut et «ÉPICERIE» en bas. Les murs sont placardés d'affiches de produits alimentaires. Ce restaurant aurait été fondé vers la fin des années '40 par Alexandre Paquet, voyez sa carte d'affaire à la photo 2.
On voit bien le même Café à une autre photo du 18 août 1957, où l'enseigne semble la même, sauf qu'on a ajouté le mot «grocery» à côté de celui d'épicerie (photo 3). Cette photo est intrigante, car il y a à côté une maison qui ressemble à celle de Donald Poulin, plus au nord. Le propriétaire suivant fut M. Léopold Courtemanche. Puis, en 1961, M. Lucien Gendreau s'en porta acquéreur et changea le nom pour SAINTE-MARIE SNACK-BAR provenant du nom d'un autre restaurant du même genre à Thetford, dont il avait acquis une franchise (photo 4). C'était vraiment une entreprise familiale, M. Gendreau, son épouse Irène Bernard et leurs filles Lise et Claudette joignirent leurs efforts pour en assurer le succès. Ce commerce était situé du côté ouest du boulevard Lacroix, à la sortie de la ville quand on se dirige vers Saint-Martin, soit là où est aujourd'hui situé le distributeur de pièces d'autos NAPA, en face du restaurant Saint-Hubert. On aperçoit le Café Jersey vu d'en arrière sur la photo aérienne de Jersey-Mills en 1958, c'est l'immeuble à droite en bas de l'image (photo 5).
En 1967, M. Emmanuel «Manu» Caron en fit l'acquisition et adopta plutôt le nom de restaurant «Le Sartigan». Il ne l'opéra que pendant quelques mois et le revendit à M. Paul-Henri Rancourt. Ce dernier continua d'exploiter ce commerce au rez de-chaussée, alors qu'il résidait à l'étage supérieur, juste au-dessus du restaurant. Les affaires allaient bien, jusqu'à ce qu'un incendie éclate dans la cuisine du restaurant vers 4h30 du matin le dimanche 2 février 1975.
Providentiellement, c'est le bébé de la famille qui s'est réveillé pendant la nuit. Le père s'est levé pour aller s'en occuper, lorsqu'il entendit un bruit provenant de l'étage inférieur. Craignant qu'un malfaiteur s'y soit introduit, il descendit et a alors découvert le feu. Il a aussitôt sorti toute la famille et prévenu les pompiers. L'édifice fut totalement détruit, les pertes étant estimées à 40,000$, ce qui équivaudrait à trois fois plus en dollars d'aujourd'hui. On voit les ruines du bâtiment à la 6e photo prise dans les jours suivant l'incendie. On n'a pas reconstruit.
Une autre page d'histoire de ce secteur sud de notre ville, quartier très dynamique qui s'est considérablement développé depuis 50 ans.
Photos 1 et 5 du fonds Claude Loubier. Photo 3 du fonds Rouillard. Photo 4 courtoisie de Lise Gendreau. Photo 6 du journal l'Éclaireur-Progrès du 5 février 1975. Texte et recherches de Pierre Morin.
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