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Dernier rendez-vous de Pier Dutil

Retour sur l'histoire de Beauce Art au Café historique

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12 avril 2024
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Léa Arnaud
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Par Léa Arnaud, Journaliste de l’Initiative de journalisme local

C’est ce vendredi matin que se tenait le 40e et dernier Café historique animé par Pier Dutil au centre culturel Marie-Fitzbach. Pour l’occasion, Beauce Art: le Symposium international de la sculpture de Saint-Georges était à l’honneur.

Quatre Beaucerons étaient invités pour traiter de ce sujet: Paul Baillargeon, l’un des fondateurs de l’organisme, Joseph-Richard Veilleux, directeur artistique, Paul Duval, aviseur technique et sculpteur ainsi que Gilles Pedneault, sculpteur également.

La naissance du projet

Architecte de profession, Paul Baillargeon a eu l’occasion de travailler un peu partout à travers le monde, notamment en Algérie, avant de revenir s’installer à Saint-Georges. Accompagné dans ses projets par Marcel Dutil, il a également participé au projet des Passerelles surplombant la rivière Chaudière. 

Un jour, en se promenant sur l’île Pozer, l’architecte trouvait qu’il manquait quelque chose dans le décor: des sculptures. Il a tout de suite pensé à un Symposium. « Ça s’est fait tout seul dans ma tête: des sculptures, symposium, Jean-Louis Roy. Je téléphone à Jean-Louis, j’étais sur l’île et je lui ai dit ”Jean-Louis, serait-il illusoire de penser que l’organisation internationale de la francophonie puisse faire venir un symposium à Saint-Georges de Beauce?” », a-t-il raconté lors du café historique. Selon lui, le choix d’un symposium permettait de recevoir des artistes de renommée « à prix modique dépendamment de ceux qui le faisaient ».

La proposition a été acceptée par monsieur Roy, sous condition que l’événement se fasse sur 10 ans et avec l’approbation de la Ville de Saint-Georges et son engagement pour entretenir les œuvres. Il fallait également que ce soit des sculptures en pierre ou en métaux qui résistent aux intempéries, puisqu’elles seraient installées à l’extérieur.

La ville a soutenu le projet tout de suite, cinq membres du conseil municipal de l’époque ont embarqué dont un qui était le président avant que Paul Baillargeon ne prenne la relève quelques années plus tard.

« Dix ans Paul, dix ans! La première année on fait son possible, la deuxième année c’est dix fois mieux et après ça c’est exponentiel. À la fin, c'est l’apothéose! », avait indiqué Jean-Louis Roy à Paul Baillargeon. 

Ainsi, la première édition s'est tenu deux ans plus tard, soit du 9 août au 6 septembre 2014. Tandis que la dernière aura lieu cette année, du 1er au 23 juin 2024. Nous sommes donc cette année à l’apothéose.

Réussir la concrétisation de l’idée

Selon Joseph-Richard Veilleux, directeur artistique de Beauce Art, il faut cinq ingrédients pour réussir ce Symposium: de bonnes connaissances, de l’expérience dans les jurys, un environnement adéquat pour installer les sculptures, un mécénat hors pair et une équipe. Le tout se résume par « la passion, le travail, le rêve et le sens de servir. »

D’ailleurs, de la passion il n’en manque pas lui qui a été président de l'académie royale des arts du Canada et membre du conseil d’administration du musée des beaux arts du Canada. C’est donc lui qui écrit les thèmes chaque année. « Donc pour commencer il faut savoir l'emplacement. (...) Puis pour écrire une thématique il faut avoir les vibrations du site, du monde, du Québec, du Canada et amalgamer ça », a-t-il expliqué. « Ça devient une salle d'exposition à ciel ouvert pour les artistes. »

Après avoir établi un thème, il faut choisir des sculpteurs. « Au départ, on voulait quelqu'un de la Beauce, quelqu'un du Québec, quelqu'un du Canada et le reste dans des pays de la francophonie », a précisé Joseph-Richard Veilleux.

La première année, ils ont été invités, comme Paul Duval par exemple. Par la suite, il a fallu sélectionner parmi les candidatures reçues selon l’originalité des projets, l’intérêt par rapport à la thématique, la faisabilité du projet et la qualité du dossier. Sur plus de 200 candidatures, il y avait une présélection de 75 dossiers puis un jury choisissait les 10 participants.

Lorsqu’ils sont sélectionnés, les artistes doivent signer un contrat et ils reçoivent un cachet de 5 000$. L’organisation prend en charge le transport aérien, le logement, l'alimentation, les matériaux et les déplacements sur place. Notons qu’ils ne pourront pas réclamer leurs œuvres, car le contrat stipule que les sculptures sont données à la Ville. 

Depuis les débuts, il y a eu 83 sculpteurs différents, provenant de 50 pays.

Témoignages de sculpteurs

Le sculpteur Paul Duval, qui est également aviseur technique à Beauce Art ainsi que Gilles Pedneault, sculpteur également, étaient invités au Café historique pour parler de leur parcours.

Paul Duval a commencé à toucher à la sculpture très jeune puisque son père en faisait un peu sur du bois. À la fin de son secondaire 5, il est allé étudier la sculpture à Saint-Jean-Port-Joli pendant deux ans. Par la suite, il a beaucoup voyagé avec sa conjointe et il a appris beaucoup des artistes rencontrés sur la route, en Afrique notamment. Invité au premier Symposium en tant qu’artiste, il est ensuite devenu aviseur technique de l’événement.

Son travail consiste à vérifier que tout est disponible pour les artistes, qu’ils ont tous les outils nécessaires à l’accomplissement de leur travail, à monter les 10 ateliers selon les besoins de chacun. « Ce n’est pas évident! », a-t-il confié. « Il faut qu'il soit à l'abri et à l'aise pour produire leur œuvre. » 

En ce qui concerne sa participation, cela lui a ouvert de nombreuses portes. Il a notamment noué un lien fort avec Ky Siriki, un sculpteur burkinabé grâce à qui il a pu faire un autre Symposium en France, puis au Burkina Faso. Il a également été invité au Mexique et en Belgique entre autres. 

De son côté, Gilles Pedneault dit que sa participation « l’a mis au monde », en tout cas, dans ce milieu. 

Arrivé à Saint-Georges en 1974, il a toujours eu des métiers en lien avec son art. Lors de sa participation à la deuxième édition de Beauce Art, sur le thème du sport extrême, il a réalisé une sculpture d’une cavalière en s’inspirant d’un tableau célèbre. 

« Je voulais absolument participer parce que je produisais chez moi depuis des années et là c'était une occasion rêvée de faire une grosse pièce », a-t-il confié. Il avait donc accepté de réaliser son projet en acier inoxydable même s’il n’avait jamais touché cette matière auparavant. 

Par la suite, il a réalisé l’impressionnante sculpture célébrant le Tour de Beauce, qui se trouve le long de la promenade Redmond à Saint-Georges. Elle représente 800 heures de travail et 17 500$ de matériaux.

À ce jour, il a 14 grosses pièces installées un peu partout au Québec. « Tout ça grâce à Beauce art, j'étais prêt. C'est l'ouverture qu'il y a eu! »

10 ans plus tard

Dix ans après la première édition, Beauce art a créé de l’intérêt pour la sculpture. Les municipalités, les entreprises et même les particuliers ont développé un intérêt et sont prêts à investir. 

Pier Dutil a conclu son 40e café en remerciant les 107 invités différents qu’il a reçus au cours des dix dernières années. « La vraie valeur du café historique c'est les invités. »
 
Ainsi, 2024 marque 10 ans de Cafés historiques et 10 ans de Beauce art. 

À lire également

Première nouvelle: L'Organisation internationale de la Francophonie parrainera Beauce Art

Première édition: Beauce Art : en route vers l’International de sculptures

Dernière édition: Beauce Art : une oeuvre d'envergure pour la dernière édition

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