Plafonnement des dépenses de l’Enseignement supérieur
«Une ingérence dans notre processus décisionnel» — Caroline Bouchard, dg du Cégep Beauce-Appalaches
«Il est regrettable que cette décision a été prise sans consultation préalable avec les cégeps, ce qui apparaît comme une ingérence dans notre processus décisionnel.»
C'est ce qu'a déclaré en conférence de presse aujourd'hui, la directrice générale du Cégep Beauce-Appalaches, Caroline Bouchard, concernant le plafonnement des dépenses imposé par la ministre de l’Enseignement supérieur, Pascale Déry, à son établissement, et aux 47 autres du Québec.
En effet, dans une lettre acheminée le 31 juillet, la ministre Déry a sommé les dirigeants de réduire leurs dépenses destinées à la réfection de leurs bâtiments et à l’achat de matériel, leur imposant un niveau autorisé maximum de dépenses nettement inférieur, dans bien des cas, au budget d’investissement qu’avaient approuvé plus tôt cette année les conseils d’administration des établissements.
Ainsi, le Cégep Beauce-Appalaches avait prévu un budget d’investissement de 8,3 millions de dollars pour l’année 2024-2025 afin de financer des projets d’infrastructure et d’achat d’équipements reliés entre autres à la mise en place et au développement de nouveaux programmes essentiels à la région. Cependant, en raison des nouvelles directives gouvernementales, ce budget a été plafonné à 2,3 millions.
Les prévisions du CBA étaient de 6 M$ en aménagements et une enveloppe de 2,3 en équipement. «La seule chose que je peux vous dire aujourd'hui, c'est qu'on va laisser tomber la réparation des stationnements, au coût de 1,8 M$. Pour le reste, on est dans l'analyse de comment on va procéder», a dit l'administratrice en chef.
Parmi les nouveaux programmes qui pourraient être le plus affectés, celui de Techniques policières, qui est offert pour la première fois cette année au campus de Saint-Georges. Il affiche d'ailleurs complet avec 50 inscriptions.
«L'offre du programme n'est pas mise en danger. Ce qui est remis en question, c'est l'achat des équipements. Est-ce que l'équipement va être acheté cette année ou reporté à une autre année? Est-ce que l'infrastructure prévue peut être diminuée ou doit être telle qu'elle était prévue? Donc, tout est remis en question, sauf l'offre du programme qui elle sera à la hauteur de nos programmes habituels», a fait savoir Mme Bouchard.
Malgré cette réduction, la dame est déterminée à faire en sorte que les impacts sur les projets essentiels soient minimisés autant que possible.
Par ailleurs, la directrice générale digère mal cette «ingérence» dans son processus décisionnel, alors que les investissements avaient été soigneusement approuvés par le conseil d’administration du Cégep, après une planification rigoureuse en fonction des besoins pédagogiques, des exigences ministérielles et des besoins régionaux. « Nous sommes déçus de constater que cette décision du gouvernement vient impacter les projets en cours. Cependant, nous restons persuadés que, par le dialogue et la collaboration, nous trouverons des solutions pour préserver l’autonomie de gestion de notre cégep », a ajouté Mme Bouchard.
Comme ses homologues de partout au Québec, elle souhaite que le gouvernement révise ce plafonnement des dépenses afin d’assurer que les projets prévus puissent être adaptés à la situation sans compromettre la mission éducative de son établissement.
« Nos engagements contractuels seront respectés. La sécurité et le bien-être de nos étudiants et de l’ensemble du personnel demeurent au cœur de nos préoccupations. Nous continuerons de travailler de concert avec nos partenaires et l’ensemble de notre communauté collégiale pour maintenir la qualité de nos services éducatifs », a conclu Caroline Bouchard.
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