Avant même son application
Un projet pilote à la Polyvalente de Saint-Georges fait polémique
Un projet pilote visant à modifier l'horaire des journées pour y ajouter du temps de « mise à niveau » fait polémique avant même d'être instauré à la polyvalente de Saint-Georges.
En effet, avec un taux de diplomation entre 71% et 72% par cohorte, la direction vise à mettre en place des périodes de « mise à niveau » disponibles chaque jour pour aller chercher les élèves en difficultés et remonter le taux de diplomation. Cela représente plus de 120 jeunes par cohorte.
« Il faut tout faire pour aller chercher les élèves non diplômés et pour cela il faut aller les chercher sur les temps où ils sont disponibles cognitivement », a expliqué Michel Gagnon, directeur de l’école et initiateur du projet. En ce sens, une demi-heure serait déduite du temps de pause de midi pour être déplacée au matin, avant le début de l’école. Ainsi, entre 9 h 10 et 9 h 40, les enseignants pourraient proposer une mise à niveau à des élèves visés pour travailler une difficulté ciblée. Par exemple, un professeur de sciences pourrait faire une mise à niveau uniquement sur le calcul de vitesse en convoquant ses élèves qui ne l’ont pas compris. « On veut que les élèves aillent plus loin. »
Ce projet pilote serait mis en place du 27 mars au 16 juin afin de pouvoir récolter des données et étudier son efficacité. Il n'entraîne aucune différence pour les transports scolaires, ne change pas la durée des périodes de cours et ne rallonge pas la journée des élèves.
« Le plus gros avantage, c’est de créer chez l’élève qui a déjà des besoins, la capacité de réussir et le sentiment que les enseignants veulent l’aider à sa réussite. C’est de personnaliser l’intervention, mais pour ça il faut créer un espace temps dans l’horaire », a soutenu M. Gagnon.
La direction s’est inspirée de méthodes déjà en place en Ontario notamment, où elle a fait ses preuves.
Un projet à voter
Informées par les réseaux sociaux, près d'une centaine de personnes se sont présentées à la réunion du conseil d’établissement de mardi soir, prêt à se révolter. Elles ont toutes pu assister à la présentation du projet, poser des questions et ont déposé une pétition contre le projet avec plus de 700 signatures. Certains ont proposé que les mises à niveau soient obligatoires pour forcer les jeunes à s’y rendre.
« Je le sais qu'on dérange, mais il faut poursuivre notre projet éducatif. C'est facile de se contenter, mais moi je pense au paquet d'élèves qu'on ne diplôme pas. Il faut essayer des choses », a soutenu le directeur. « Oui ça va bien, mais on peut faire mieux. Moi je veux une belle Beauce. »
Ceci dit, c’est au conseil d’établissement de voter pour ou contre le projet pilote. Celui-ci s’est donné une période de réflexion et souhaite réaliser un sondage auprès des parents avant de prendre une décision. Il se réunira à nouveau le 19 février prochain.
Dans les prochains jours, les 1 750 élèves vont tous être informés, classe par classe, et les parents seront invités à des soirées d’informations.
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