Journée de formation en Estrie
Lutte aux nerpruns envahissants: Chaudière-Appalaches se prépare
Les autorités et les organismes environnementaux de Chaudière-Appalaches se préparent à lutter contre le nerprun bourdaine, une espèce d'arbuste exotique envahissante.
En effet, jeudi, une trentaine de personnes, représentant des propriétaires privés de boisés, des acteurs régionaux et des municipalités de Chaudière-Appalaches, ont effectué une visite terrain à Cookshire-Eaton, en Estrie.
La journée, organisée par l’Agence de mise en valeur des forêts privées des Appalaches (AMVAP), en collaboration avec le Conseil régional de l’environnement Chaudière-Appalaches (CRECA), a permis à l’Agence de mise en valeur de la forêt privée de l’Estrie (AMFE) de partager son expérience de lutte au nerprun bourdaine.
Originaire de l’Eurasie, le nerprun bourdaine est un arbuste ou un petit arbre qui peut mesurer jusqu’à 7 m de haut et former des buissons denses.
Il a été introduit en Amérique du Nord comme plante ornementale. Il est présent au Québec depuis 1886, mais ce n’est qu’à partir des années 1990 que ses populations ont commencé à augmenter. Son expansion continue s’explique par sa propagation rapide et son contrôle difficile.
On l’observe principalement en Montérégie et en Estrie, mais il est présent à peu près partout Québec (sauf le nord), dont, de plus en plus en Chaudière-Appalaches.
Formation et sensibilisation
Au courant de la journée, trois stations ont été visitées par les participants des 13 organismes et ministères afin de présenter différentes méthodes de lutte contre l’envahissement des boisés par le nerprun bourdaine.
Sur un site notamment, des essais de contrôle ont été réalisés par le Centre d'enseignement et de recherche en foresterie (CERFO) en collaboration avec l’AMFE et le Groupement forestier coopératif Saint-François.
Un bilan de 20 ans de lutte contre le nerprun bourdaine par un producteur forestier a clôturé la journée.
On évalue que les nerpruns envahissants représentent un risque économique et écologique majeur pour les régions où elles se trouvent. En cas de prolifération, la menace à la régénération des érablières et des essences d’exploitation forestières, de même que de la biodiversité indigène herbacée et arbustive, est importante.
«On a peu d’informations sur les endroits où se trouvent les nerpruns bourdaine et cathartique en Chaudière-Appalaches, car il y a eu peu de détection à ce jour et ce n’est pas une plante encore très connue des différents publics», a déclaré Thierry Ah-woaye, chargé de projets en éducation et conservation à l’Association forestière des Deux Rives, à l'issue de la journée. «J’ai été déçu d’apprendre qu’elle est déjà dans la région, mais en agissant tout de suite, on peut éviter qu’elle se propage autant qu’en Estrie. Une journée comme aujourd’hui nous permet de faire de la prévention, en étant mieux informés sur les façons de détecter cette espèce exotique envahissante et de lutter contre elle.»
L’objectif de la visite était d’amorcer une démarche régionale pour partager les efforts et les ressources, acquérir des informations sur le terrain, sensibiliser les professionnels qui travaillent sur le territoire, et amorcer la coordination des actions régionales pour entreprendre le contrôle des colonies.
«On a la chance de pouvoir s’inspirer des apprentissages d’une région voisine pour prévenir la propagation des nerpruns envahissants et lutter contre elle. En travaillant ensemble, on maximise nos chances de limiter la présence de cette espèce en Chaudière-Appalaches», a fait savoir Josée Breton, directrice générale au CRECA
Signalons que le projet Tous alliés contre les nerpruns envahissants en Chaudière-Appalaches est réalisé dans le cadre du Programme pour la lutte contre les plantes exotiques envahissantes et avec le soutien financier du ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP).
Les personnes intéressées à aider dans les efforts de lutte contre les nerpruns envahissants peuvent obtenir plus d’informations en visitant le site internet de l’AMVAP (www.amvap.ca/fr/faune-et biodiversite).
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