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Les présidents des commissions scolaires s'adressent à Philippe Couillard

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12 novembre 2015
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Par Salle des nouvelles

Dans cette lettre d'opinion, plusieurs présidents des différentes commissions scolaires du Québec, dont Charles-Henri Lecours de la Commission scolaire Beauce-Etchemins, s'adressent au premier ministre du Québec. Philippe Couillard, sur l'avenir de l'éducation dans la province.

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Monsieur le Premier Ministre,

Votre gouvernement a signifié son intention d’éliminer les élections scolaires au suffrage universel. Rappelons que partout au Canada, il existe également un type de démocratie semblable au nôtre. Avant que vous ne preniez trop précipitamment une décision, nous désirons mettre un peu de lumière autour de la démocratie et la place des parents dans le système d’éducation actuel. Cet éclairage appuie notre demande de cesser de jouer dans les structures actuelles du système public d’éducation et de travailler avec nous pour l’ultime raison qui nous préoccupe tous : la réussite des élèves.

La spécificité de l’élu scolaire 

Les élus scolaires peuvent s’impliquer en éducation parce que la population les choisit tous les quatre ans. C’est démocratique.

Les élus scolaires disposent d’une indépendance et d’une autonomie politique qui leur confèrent la possibilité de faire des choix locaux, cohérents avec la réalité de leur commission scolaire, en s’appuyant sur les valeurs et les idées qu’ils ont défendues en campagne électorale et qui les ont fait élire. Ils font des choix indépendamment des réseaux d’influence et des partis politiques.

Les élus scolaires sont porteurs d’un message politique qu’ils défendent bec et ongles. Ainsi, ils revendiquent haut et fort que l’éducation doit être la priorité numéro un au Québec, qu’elle appartient à la population et que chaque citoyen doit se sentir interpellé par la question scolaire. Le maintien de l’élu scolaire représente un message de mobilisation citoyenne autour de leur système public d’éducation dont dépend l’essor du Québec. Nos écoles font la promotion de la démocratie par le biais des Parlements étudiants. Quel message enverrez-vous à notre jeunesse en éliminant un palier démocratique si ce n’est celui du désengagement social?

Le pouvoir actuel des parents 

Un des buts souvent avancé du prochain projet de loi est d’accentuer le pouvoir aux parents dans le système scolaire. Mais quelle place occupent déjà les parents? À l’intérieur du conseil d’établissement, les parents procèdent à l’adoption du projet éducatif, à l’adoption du budget de l’école, à l’approbation du plan de réussite, de la convention de gestion et de réussite éducative, du plan de lutte contre l’intimidation et la violence, des règles de conduite et des mesures de sécurité, du temps alloué à chaque matière obligatoire, etc. L’organisme de participation des parents (OPP) mobilise les parents à la réalisation et à l’évaluation périodique du projet éducatif de l’école. Le comité de parents de la commission scolaire doit être consulté entre autres sur le plan stratégique, la politique relative au maintien ou à la fermeture d’école et la répartition des services éducatifs entre les écoles.

L’assemblée générale des parents, qui a lieu en septembre, constitue la porte d’entrée pour les parents qui désirent s’engager dans le milieu scolaire. Que ce soit au sein de l’organisme de participation des parents, au conseil d’établissement de leur école, au comité de parents de leur commission scolaire, au comité consultatif des élèves handicapés ou en difficulté d’adaptation et d’apprentissage, à la Fédération des comités de parents du Québec ou encore au conseil des commissaires, un parent volontaire dispose d’un vaste éventail de possibilités d’implication.

Pour accroitre l’influence des parents, nous sommes en faveur du droit de vote des parents qui siègent au conseil des commissaires et d’élargir leur participation à l’ensemble des comités du conseil des commissaires prévus par la loi, si tel est leur désir.

Les coûts de l’élection scolaire 

Le budget prévu pour les élections scolaires en 2014 s’élevait à 20 millions de dollars. Le coût réel fut d’environ 12 millions de dollars ou 3 millions par année pour un mandat de 4 ans. La démocratie scolaire a coûté environ 50 sous par contribuable par année. Est-ce un coût si inacceptable pour une société qui prétend placer l’éducation au sommet de ses priorités et privilégier la démocratie comme assise sociale?

La participation aux élections scolaires 

Récemment, Paul Gérin-Lajoie, premier titulaire du ministère de l’Éducation du Québec, n’a pas hésité à dire, en votre présence, Monsieur le Premier Ministre, que le faible taux de participation aux élections scolaires était peut-être la preuve que les citoyens étaient satisfaits des commissaires et que le suffrage universel demeure la seule façon d’assurer que la gouvernance de nos écoles soit assumée par les bonnes personnes, pour les bonnes raisons. Pour nous, le faible taux de participation ne devrait pas servir de prétexte pour éliminer un pan de notre démocratie, mais devrait représenter un défi d’en faire la promotion et de mobiliser les citoyens autour de la question scolaire. La simultanéité des élections scolaires et municipales, telle que mise en place dans les autres provinces canadiennes, assurerait de véritables conditions gagnantes pour la démocratie scolaire. La solution est connue de tous et a fait ses preuves partout.

Une demande simple et mobilisatrice

• Afin de préserver l’autonomie et l’indépendance politique des membres d’un conseil des commissaires

• Afin de préserver la possibilité que la population choisisse elle-même les citoyens qui prendront en charge les destinées de leurs écoles et de leurs centres

• Afin de garantir une représentation locale citoyenne au sein des conseils des commissaires;

Nous vous demandons, Monsieur le Premier Ministre, de maintenir l’élection du président et des commissaires scolaires par suffrage universel tout en cherchant à augmenter la place influente des parents au sein de leur commission scolaire.

commentairesCommentaires

3

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  • S
    Steve
    temps Il y a 8 ans
    C'était le 9 nov qu'Il était temps de manifesté son désaccord avec le gouvernent libéral de Couillard... Vous étiez où à ce moment-là? Maintenant le bateau est passé... allez travailler
  • S2
    Steve 2
    temps Il y a 8 ans
    Steve, peu importe le gouvernement, on chiale toujours au Québec ....
  • MJ
    Milan Jovanovic
    temps Il y a 8 ans
    La Beauce n’a plus besoin de commission scolaire.

    Le 9 novembre dernier, monsieur Charles-Henri Lecours, président de la commission scolaire de Beauce-Etchemin, demandait au premier-ministre du Québec de maintenir les élections du président et des commissaires
    Cette missive envoyée démontre les réelles priorités des élus scolaires qui ne sont pas nos enfants.
    Pourtant, les constats abondent à propos des défaillances de notre système d’éducation aux niveaux primaire et surtout secondaire sont présent depuis plus de trente ans.
    Taux élevé de décrochage, faible taux d’obtention du diplôme d’étude secondaire, planification centrale bureaucratique trop souvent déconnectée du milieu, coupe sur les services de personnel auxiliaire, souvent non syndiqué versus les administrateurs des commissions scolaires. La réussite individuelle et la recherche de l’excellence éteint par la démotivation et souvent déresponsabilisation du personnel enseignant.
    Nos écoles regorgent pourtant de braves directeurs d’écoles et de valeureux enseignants qui ont à cœur le succès de leurs élèves mais le système ne les valorise pas et a plutôt tendance à récompenser ceux qui se conforment aux règles tatillonnes du ministère plutôt que ceux qui réussissent à faire progresser leurs élèves.
    Imaginer la révolution dans le milieu de l’enseignement si nous plaçons d’abord les besoins des élèves et l’action constructive des parents au cœur de son fonctionnement.
    Une gestion incluant trois entités distinctes; le gestionnaire de école représentant le directeur et l’administration, un ordre professionnel des enseignants et personnel auxiliaire et le regroupement des parents de l’institution d’enseignement.
    Les parents et leurs enfants doivent commander l’attention première et ultime des gestionnaires des écoles primaires et secondaires. Un ordre professionnel permet de doter le monde de l’éducation de la structure qui parvient le mieux à concilier la qualité des services, la protection du public et l’autonomie des professionnels. Finalement, nous devons augmenter les responsabilités des conseils d’établissement, quitte à en faire de véritables conseils d’administration. En renforçant le rôle des directions d’école, celle-ci permet d’exercer pleinement leur leadership en matière de pédagogie et d’administration.
    Le Québec doit viser la création d’écoles autonomes, près de la population desservie, responsables dans le cadre d’une gestion décentralisée et non garder un système de commission scolaire qui a démontrer faire partie du problème et non de la solution. Une révolution a saveur conservatrice, qu’en pensez-vous!

    Milan Jovanovic
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