Nous joindre
X
Rechercher
Publicité

LETTRE OUVERTE | Les producteurs de grains réagissent à la réglementation sur les pesticides

durée 05h00
22 juillet 2017
3ici

commentaires

ici

likes

 

vues

imprimante
email
Par Stéphane Quintin, Journaliste

Dans une lettre ouverte revenant sur la nouvelle réglementation sur les pesticides déposée le 14 juillet dernier par le gouvernement Couillard, le président des Producteurs de grains du Québec, Christian Overbeek, regrette l'imposition de nouvelles contraintes pour les agriculteurs. 

À lire également sur le sujet : Les producteurs de grains réagissent à la nouvelle réglementation sur les pesticides

« À la suite du dévoilement de la nouvelle réglementation découlant de la Stratégie québécoise sur les pesticides, les Producteurs de grains du Québec se désolent de l’imposition de contraintes draconiennes, d’une sous-estimation de leurs impacts réels et de l’absence de compensation appropriée pour le secteur agricole. En résumé, l’approche de l’interdiction pure et simple a été privilégiée à celle de l’utilisation planifiée et avec discernement des pesticides, comme c’est le cas actuellement.

Les producteurs de grains connaissent parfaitement bien l’importance de protéger l’environnement. Il est tout à leur avantage de s’assurer que leurs activités soient en harmonie le plus possible avec leur ressource principale. Ce sont toutefois des entrepreneurs qui doivent s’assurer de maintenir leur compétitivité afin de contribuer au développement économique du Québec. Les dispositions contenues dans la nouvelle réglementation augmenteront significativement les coûts de production, alors que les fondements scientifiques de l’approche retenue par le gouvernement sont plus que discutables et que les mesures d’accompagnement prévues ne compensent qu’une fraction de l’impact négatif pour la production. Au final, cette réglementation aura un effet économique négatif dépassant largement les avantages environnementaux espérés.

La réglementation annoncée par le gouvernement comprend l’interdiction de l’utilisation de plusieurs pesticides, dont trois néonicotinoïdes, sauf si un avis formel d’un agronome est émis. Un registre doit par ailleurs être implanté. L’étude d’impact dévoilée par le gouvernement en estime les effets pour les agriculteurs à 8,5 millions de dollars par année.

L’étude d’impact oublie toutefois de quantifier les effets négatifs liés au remplacement de ces produits par d’autres outils de gestion des cultures, que ce soit sur le plan économique ou environnemental. L’étude admet ne pas avoir évalué l’incidence du respect des distances séparatrices. Sans oublier que les répercussions négatives pour les vendeurs de pesticides se traduiront par une hausse des prix payés par les producteurs. C’est donc dire que cette réglementation génèrera des coûts au moins trois fois plus élevés que la valeur de 3 millions de dollars de l’accompagnement annoncé lors du dernier budget.

Rappelons que l’interdiction de certains pesticides de la famille des néonicotinoïdes a donné des résultats mitigés ailleurs dans le monde. En effet, de récentes études sur le cas européen ont démontré que l’interdiction de ce type de pesticides provoque une utilisation accrue d’autres pesticides et l’augmentation de la résistance de certains ravageurs. De plus, les différentes études sur le sujet ne s’accordent pas en ce qui a trait à l’effet de cette interdiction pour l’environnement et pour les pollinisateurs. 

Le gouvernement recevra nos recommandations détaillées dans le cadre du processus de consultation qui vient de commencer : nous l’invitons à considérer sérieusement nos propositions. Cependant, nous le prévenons immédiatement que le secteur des grains ne pourra pas supporter l’accumulation de ces contraintes sans conséquence négative sur le plan économique. Par ailleurs, une réglementation coercitive pointue, telle que celle annoncée, n’est généralement pas un bon moyen pour faire face à des enjeux de pollution diffuse. Autant dans l’intérêt de l’environnement que de l’économie québécoise, un changement d’approche est nécessaire. À défaut, des gestes supplémentaires de compensation seront incontournables. »

Christian Overbeek, président des Producteurs de grains du Québec

 

 

commentairesCommentaires

3

Pour partager votre opinion vous devez être connecté.

  • J
    J
    temps Il y a 6 ans
    Quand il n'y aura plus d'abeilles....
  • R
    Rockluck
    temps Il y a 6 ans
    Le texte se termine par "compensations seront incontournables".
    Les braillards en profitent encore pour quêter...pathétique.
  • PDS
    Pas de sens
    temps Il y a 6 ans
    Pourquoi les gouvernements ne réagissent pas aux autres sortes de pollutions: tous les déchets qu'on enterrent dans les dépotoir, les morts des les cimetières...toutes ces espaces vert qu'on gaspillent!
AFFICHER PLUS AFFICHER MOINS

RECOMMANDÉS POUR VOUS


durée Hier 18h00

Il est où le bonheur?

En 2016, l’auteur-compositeur-interprète français Christophe Maé chantait «Il est où le Bonheur?» Eh bien, croyez-le ou non, aujourd’hui, dans cette chronique, je suis en mesure de vous indiquer où se trouve le bonheur. Je n’ai pas la prétention d’avoir effectué une grande découverte. J’ai tout simplement consulté les résultats d’une recherche, ...

14 avril 2024

Avez-vous connu le restaurant Chuckwagon?

LA SOCIÉTÉ HISTORIQUE SARTIGAN Il y a déjà eu un restaurant Chuckwagon à Saint-Georges il y a plus de 40 ans, mais l'orthographe de ce nom sur la pancarte avait été modifié, c'était «CHUCKWAG'N». On avait enlevé le «O» et remplacé par un apostrophe, de sorte que la prononciation était plus à ...

12 avril 2024

Rendez-vous félin au Chatfé de Beauceville

Cette semaine on part à la découverte du Chatfé, à Beauceville. Pour ceux qui ne connaissent pas, le Chatfé est un endroit où l’on peut venir déguster un café, prendre du bon temps entre amis ou en famille, le tout, en caressant et en sociabilisant des chats. Le Chatfé était initialement un projet pilote qui devait durer seulement quelques mois, ...