Le Bloc québécois du comté de Beauce s’exprime quant à l’Accord Canada - Union européenne
À la suite de la parution publique du député et ministre Maxime Bernier au sujet de l’Accord économique et commercial Canada - Union européenne, le Bloc québécois du comté de Beauce souhaite s’exprimer à son tour.
«La semaine dernière, notre député-ministre Maxime Bernier, se pétait les bretelles sur la place publique en annonçant à qui voulait l’entendre, que la signature de l’Accord économique et commercial global entre le Canada et l’Union européenne (AECG) se traduirait au Canada, par la création de 80 000 nouveaux emplois et une hausse de 1 000$ du revenu pour chaque famille canadienne, explique le Bloc québécois. Mais le député-ministre Bernier n’a pas tout dit.»
Selon le Bloc québécois du comté de Beauce, les citoyens informés de la Beauce et du Québec ont dû être déçus et sceptiques lorsqu’ils ont entendu le député-ministre Bernier leur vanter uniquement les vertus de cet accord économique et commercial en oubliant toutefois de leur parler de ses impacts négatifs. Le parti affirme qu’il y a plusieurs points négatifs sont à considérer et que les producteurs laitiers et les fromagers beaucerons et québécois seraient bien avisés de les connaître.
Les fromages fins
Cette entente entre le Canada et l’Union européenne permettra aux pays de cette union de vendre au Canada pas moins de 17 700 tonnes de fromage, dont 16 000 tonnes de fromage fin, affirme le Bloc. Ces 16 000 tonnes de fromages fins représentent 30% du marché canadien actuel de sorte que les fromagers canadiens, québécois et beaucerons craignent beaucoup cette venue massive de fromages en provenance des pays de l’Union européenne, ajoute-t-il. «Ajoutée à ce qui était déjà toléré, cette concession supplémentaire d’accès au secteur laitier canadien signifie que l’Union européenne disposera d’ici cinq ans, de 7,5% du marché canadien du fromage. C’est frustrant pour nos producteurs laitiers de la Beauce et de tout le Québec qui ont, dans le passé, investi des sommes d’argent considérables dans la promotion des fromages d’ici», a déclaré le président du Bloc québécois du comté de Beauce, M. André Côté.
«Malgré leur savoir-faire, même les plus grandes fromageries canadiennes ne disposent pas actuellement de la capacité de produire autant dont disposent les fromageries européennes. Les économies d’échelle auront de l’impact et il sera donc plus difficile pour la production canadienne de rivaliser avec les importations européennes», ajoute monsieur Côté.
L’industrie laitière
«Contrairement à l’industrie canadienne du lait, l’industrie laitière européenne est subventionnée, c’est une forme de dumping que nos producteurs laitiers et toute la filière laitière auront dorénavant à subir», mentionne le Bloc. En effet, un rapport d’expert commandé par l’Europeen Milk Board indiquait qu’en 2006, 44% du revenu net des producteurs laitiers de l’Union européenne provenaient des subventions et cette part est même grimpée à 64% en 2009, poursuit-il.
La gestion de l’offre menacée
Le Bloc québécois poursuit : «la production laitière canadienne fonctionne sous gestion de l’offre, un système de contrôle de la production qui permet de régulariser les prix. En évaluant rigoureusement la quantité de lait nécessaire pour générer les produits laitiers au volume consommer par les Canadiens, ce système s’auto-suffit actuellement sans subvention.»
«L’AECG telle que signée par les Conservateurs de Stephan Harper et de son sous-fifre Maxime Bernier représente une brèche dans la gestion de l’offre. Les producteurs laitiers canadiens et québécois craignent que cela crée un précédent et que de nouvelles brèches puissent survenir dans le futur, par exemple, dans l’éventuel partenariat transpacifique actuellement en négociation», de préciser M. Côté.
Des gains plutôt discutables
«Tout n’est cependant pas noir pour l’agriculture canadienne et québécoise avec cette entente. À terme, avec l’AECG, des produits comme le bovin, le porc, le bison, le sirop d’érable, la canneberge, le bleuet et les aliments transformés devraient accéder au marché européen sans tarif. Toutefois, avec ses normes sanitaires et de bien-être animal élevées, le marché alimentaire européen ne sera pas facile à percer», ajoute le président du Bloc québécois du comté de Beauce.
Présentement, plusieurs producteurs de bovins et de porcins québécois ont beaucoup de difficulté à retrouver le chemin de la rentabilité, car ils subissent la compétition mondiale et vendent déjà leurs produits un peu partout dans le monde. «Qu’est-ce qui leur garantit que le marché européen leur deviendra plus profitable que les autres marchés internationaux ou encore qu’est-ce qui leur garantit que l’Union européenne n’établira pas de nouvelles normes pour protéger sa production et bloquer la nôtre?» demande le président du Bloc Beauce.
De l’aide compensatoire sera nécessaire
«L’actuel gouvernement fédéral prêche l’ouverture des marchés, mais pour y parvenir sans brimer ses propres producteurs de lait, il faudrait qu’il concède aux producteurs laitiers et aux fromagers, une aide financière compensatoire importante. Quelle sera cette aide compensatoire d’autant plus que c’est totalement contradictoire avec la philosophie économique des Conservateurs», conclut M. Côté.
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