Un refus de permis de rénovation fait jaser au centre-ville
Maxime Gagné, propriétaire de l’édifice ayant abrité récemment Cléri Sport sur la 1re avenue crie à l’injustice puisqu’il s’est vu refuser son permis de rénovation par la Ville de Saint-Georges lundi dernier. M. Gagné croit fermement que le conseil municipal a délibérément tenté de bloquer son projet. La Ville soutient de son côté qu’il ne s’agit pas d’une vengeance, mais tout simplement d’une volonté de faire respecter le nouveau Plan d’implantation et d’intégration architecturale (PIIA) au centre-ville.
Peu importe le véritable motif de ce refus, c'est que le permis de M. Gagné a été refusé. « Cela bloque pour des niaiseries… Je n’ai pas l’intention de redemander un autre permis. Je considère qu’il s’agit de l’acharnement contre la famille Gagné tout simplement », a lancé le propriétaire désabusé. Rappelons que la famille Gagné a décrié l’attitude de la Ville dans le dossier du complexe culturel et des mesures d'expropriations contre son père, Jean-Luc.
Il a pourtant démontré des efforts pour revamper son édifice dont il est le propriétaire depuis le 19 mars dernier. Il a déjà consenti des sommes considérables pour améliorer cet espace locatif : peinture intérieure, remplacement de fenêtres, amélioration des services électriques et autres travaux.
De plus, il a envoyé à la Ville une lettre confirmant la nature des travaux qu’il voulait entreprendre et des croquis simples, mais dessinés par une designer. Si la façade avant correspondait aux attentes du PIIA, la façade arrière posait problème. On reprochait à l’édifice de M. Gagné de manquer de fenestration, d’avoir une trop grande enseigne et que ses croquis ne contenaient rien pour camoufler les airs conditionnés et les bacs de recyclage et les poubelles. Selon lui, cacher les bacs et les airs conditionnés qui ont besoin de l’air pour fonctionner…, c’est un peu tiré par les cheveux. « Je ne considère pas que je dois répondre à tous les critères de la Ville. Répondre aux critères oui, mais pas au dessin qu’eux veulent », pense-t-il.
Le propriétaire du 122 20, 1re Avenue, a simplement voulu rafraîchir la peinture et l’aspect de ce bâtiment. « J’ai juste l’intention de mettre cet édifice plus propre. Je ne verrais pas pourquoi, on m’a refusé de peinturer un édifice qui est dans un état lamentable », indique M. Gagné.
« Il n’y a aucun ajout, il s’agit uniquement de travaux de peinture. On me dit que l’annonce est très grosse, mais elle est existante. Il y a des possibilités de la scinder en trois au besoin », ajoute ce dernier. Il croit d’ailleurs que cette affiche demeure un droit acquis sur la bâtisse.
M. Gagné n’écarte pas aussi la possibilité de réaliser d’autres améliorations à son bâtiment au fil du temps. « J’avais l’intention d’en faire un édifice respectable et de contribuer à l’amélioration du centre-ville sans avoir l’obligation de refaire l’immeuble au complet. Peut-être qu’à l’avenir, si cela va bien dans mes projets de location, il y aura d’autres projets. Si cela prend deux ans avant de louer la bâtisse, c’est autre chose, mais il faut d’abord la mettre propre pour la louer », commente M. Gagné.
Pour l’unité et l’harmonie
D’après la conseillère, Manon Tousignant, le conseil municipal jugeait bien faire de retirer l’article 7.11 à l’ordre du jour lundi dernier concernant la demande de permis de M. Gagné. Malgré les apparences trompeuses, le conseil ne voulait surtout pas créer ce doute dans l’esprit des gens et dans celui de M. Gagné, affirme cette dernière. Le directeur général de la Municipalité, Marcel Grondin, confirme les dires de cette dernière en ajoutant que son projet ne reflétait pas le nouveau PIIA.
Notons que, pour prôner l’unité et l’harmonie de ce secteur du centre-ville, Saint-Georges a adopté plus tôt cette année un PIIA. En vertu de ce règlement, certaines catégories de projets doivent faire l'objet d'une évaluation qualitative au moment d'une demande de permis ou de certificat. Ainsi, la municipalité peut assurer la qualité de l'implantation et de l'intégration architecturale tout en tenant compte des particularités de chaque situation. Celui-ci stipule notamment que les marchands lors de réfections devront s’attarder à améliorer la façade avant donnant sur la première Avenue, mais aussi celle à l’arrière donnant sur la Promenade Chaudière et la rivière du même nom.
Mme Tousignant admet que les croquis de la façade avant de l’édifice de M. Gagné étaient même très jolis, mais que l’arrière nécessitait certaines corrections, dont l’affichage. Ce permis de rénovation n’a pas été approuvé, parce que la Ville voulait, selon elle, envoyer un message clair aux propriétaires de ces bâtiments sur la 1re Avenue pour respecter le PIIA lors de réfections. « On ne voulait pas créer un précédent », commente-t-elle.
La conseillère Tousignant trouve dommage si M. Gagné ne redemande pas un permis, puisqu’il avait de bonnes intentions de revamper son édifice. « Il faut croire quelque part que M. Gagné croit au projet du complexe culturel et au centre-ville », commente Mme Tousignant qui elle aussi souhaite l’aménagement de la salle de spectacles dans ce secteur. Notons que la famille Gagné, y compris Maxime, n’a jamais mentionné qu’elle s’opposait au projet malgré le litige les opposant à la Ville.
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