Le directeur général de la Ville de Beauceville, Jacques Francoeur, a remis sa démission hier soir. Il a rencontré employés afin de leur faire part de sa décision hier. Par ailleurs, il a aussi démissionné de son poste de président du Centre de santé et services sociaux de Beauce, mais ce geste était prévu depuis le 16 septembre dernier.

M. Francoeur était en poste depuis 1995 comme directeur général de Beauceville. Il quittera ses fonctions le 12 novembre afin d'occuper un nouvel emploi dès le 15 novembre. Il se joindra à l'Association des directeurs généraux du Québec pour piloter un projet d'efficacité énergétique à travers les municipalités de la province en collaboration avec Hydro-Québec. Il accueille ce nouveau défi avec plaisir.

Il a sauté sur l’occasion, même si le maire, Luc Provençal, est actuellement en vacance en Europe. « Je suis un peu mal à l’aise. J’ai rencontré hier après-midi le personnel pour expliquer ma décision », a commenté ce dernier.

Âgé de 60 ans, ce dernier songeait à une réorientation de carrière cet été lors de ces vacances. M. Francoeur jugeait que le temps était venu de passer à autre chose après 38 ans dans le domaine municipal dont les 21 dernières années à titre de directeur général. Par ailleurs, il trouvait le métier de directeur général de plus en plus exigeant physiquement et très prenant. Il confiait ne plus avoir de temps pour s’entraîner et le peu de temps de voir sa conjointe chaque semaine. « C’est une décision personnelle bien réfléchie », lance le principal intéressé.

Originaire de Lévis, M. Francoeur est devenu le directeur général de Beauceville en 1995 après un passage à la direction générale au Lac-Brome et à Lebel-sur-Quévillon. Il a amorcé sa carrière dans le domaine municipal en tant que récréologue diplômé de l’Université de Trois-Rivières. Il a notamment œuvré à Beauport et Saint-Jean-sur-Richelieu avant de réussir une maîtrise en gestion urbaine à Montréal

Pour ce qui est de ses fonctions en tant que, président du CSSSB, il avait annoncé son départ il y a maintenant un mois. Soulignons que Brigitte Busque remplacera ce dernier en tant que présidente de l’organisation de santé.

La municipalité sur la bonne voie
Il dit quitter son poste avec l’esprit tranquille. M. Francoeur soutient que Beauceville est dans une situation plus confortable que bien d’autres localités au Québec à ce qui à trait au renouvellement de ses infrastructures.

Il est vrai que plusieurs travaux ont été entamés soit la mise à niveau de l’aréna, du centre culturel, de la piscine, de l’usine d’épuration du système d’aqueduc et d’égout. La flotte de véhicules a été presque entièrement renouvelée. Par ailleurs, la municipalité compte aussi sur une usine de filtration très moderne. « Beauceville sera l’une des municipalités les plus avancées à ce niveau », pense ce dernier.

Du côté des finances de la Ville, il souligne toutefois que la situation s’améliorera grandement dans deux ans.

« J’ai fait de mon mieux »
Pendant ces 15 années, il y a eu certes des moments difficiles. Il dit avoir fait de son mieux pour gérer la Ville selon les politiques et règlements, et ce, pour le bienfait de celle-ci. Plusieurs rumeurs qui ont circulé à son effet. « Il y a eu des gens qui ne m’aimaient pas », partage M. Francoeur.
Certes, l’arrivée de Jean-Guy Bolduc comme maire en 2005 a été un moment difficile. Ce dernier s’est fait élire avec  première résolution de montrer la porte au directeur général. « Je n’ai jamais compris pourquoi. Jamais, il ne me l’a expliqué », partage M. Francoeur évoquant du même coup les problèmes de communications qui existaient entre les deux hommes.

Rappelons qu’il avait été même suspendu pendant sept mois et demi au début du mandat de l’ancien maire. M. Francoeur a même fait l’objet d’une enquête qui n’a abouti à rien. « Il n’y avait rien à trouver non plus. J’ai fait mon job du mieux que je pensais », souligne ce dernier.

Les relations froides avec l’ancien maire et la bisbille au sein du conseil ont été l’équivalent d’un énorme nuage noir qui a plané au-dessus de la Ville pendant quatre ans. « Cela a été plate pour la Ville. Les citoyens étaient même divisés. Pour les entrepreneurs, cela a aussi été difficile. Comment pouvait-on vendre des terrains dans le parc industriel alors que la Ville ne pouvait pas refléter une image positive lors des séances du conseil et dans les médias! » se demande-t-il.

Les citoyens affluaient lors des réunions du conseil. « Les gens ne se pointaient pas parce que les réunions étaient intéressantes, mais bien pour savoir quelle flagosse allait se passer lors des réunions », se rappelle-t-il.
Puis, un vent de positivisme a déferlé par la suite dans Beauceville avec notamment l’élection d’un nouveau conseil. « Cela va bien. La roue a tourné complètement. Les gens nous disent maintenant que les réunions sont plates parce qu’on arrive à des consensus en conseil pour faire avancer la Ville », affirme M. Francoeur.

Apparence de conflits d’intérêts ou non!
Dans le passé, Jacques Francoeur avait fait les manchettes à plusieurs reprises pour une apparence de conflits d’intérêts dans certains dossiers impliquant la Ville de Beauceville et le CSSSB. Il a cumulé les deux positions pendant dix ans

Jean Rhéaume, un citoyen défait aux dernières élections en tant qu’échevin, avait soulevé l’apparence de conflits d’intérêts dans le dossier de buanderie régionale. Il appuyait ses dires avec une note juridique payée de sa poche.
Le principal intéressé, M. Francoeur, avait cependant démenti et dément toujours cette apparence de conflits d’intérêts à la presse régionale.