Le ministre Laurent Lessard, candidat libéral en Lotbinière-Frontenac, Clément Pouliot du Parti Québécois en Bellechasse et André Spénard de la Coalition Avenir Québec ont débattu sur l’agriculture lundi soir dernier à Saint-Joseph. Il était organisé par la Fédération de l’UPA de la Beauce .

Ce débat a permis notamment aux candidats de s’exprimer sur une foule de sujets puisque l’assistance a bombardé de questions les candidats. Les trois candidats avaient même des points de vue similaires sur le maintien de la gestion de l’offre, la mise en marché collective, l’établissement de plans de développement de zones agricoles et l’accréditation syndicale unique. Ils étaient aussi d’accord sur la nécessité d’ouvrir un abattoir de bovins au Québec.

Ils se rejoignaient aussi sur le fait que les producteurs de porcins avaient besoin d’un coup de main au lendemain des élections du Québec. La sécheresse ayant provoqué une flambée des coûts des céréales provoque une crise sans précédent dans le secteur porcin. « Est-ce qu’on pourrait agir immédiatement sans se chicaner entre les partis politiques? On prend toutes les « hoses », rouges, vertes ou bleues pour éteindre le feu. La tonne de maïs est rendue à 380 $ la tonne et l’hiver n’est pas passé », indique ce dernier.

Selon M. Spénard, l’urgence d’agir est maintenant afin d’empêcher d’autres fermetures de porcherie et préserver l’occupation du territoire agricole québécois.

« Il faut avoir un plan structuré et ordonné pour travailler ensemble », a ajouté M. Lessard.

M. Pouliot a ajouté que le Parti Québécois s’engageait à intervenir rapidement s’il était porté au pouvoir le 4 septembre prochain.
Finalement, ce débat a su démontrer la fragilité et la complexité de l’agriculture québécoise dans un concept de mondialisation.

La décision 19
Bien évidemment, la décision 19 est revenue sur le tapis lors de la période de questions. Marc-Yvon Poulin, président de l’Association des producteurs de boisés de la Beauce, a demandé aux candidats s’ils s’engageaient à revoir cette décision prise l’an dernier lors du Rendez-vous de la forêt. Le gouvernement avait tranché en faveur des groupements forestiers dans l’allocation des budgets d’aménagements forestiers aux dépens.

M. Spénard a rappelé que l’APBB a reçu des résolutions de 38 municipalités et de MRC ainsi que de l’UPA dans ce dossier. Il a promis de faire pression afin d’établir une politique mieux adapter aux réalités des régions comme Chaudière-Appalaches.

Si le ministre Lessard a défendu la position de son parti stipulant qu’il s’agissait d’une « décision difficile ». M. Pouliot s’est dit « très sensibilisé à revoir cette décision 19 ». Il prône une formule plus équitable entre les divers intervenants de la forêt publique et privée.

Vision d’avenir de l’agriculture
Durant le débat, chacun des candidats a aussi pu présenter leur vision d’agriculture. André Spénard a été le premier à s’exprimer. Il a dressé l’importance d’une agriculture proche des producteurs et des décideurs locaux afin de conjuguer agriculture et occupation du territoire. « Le développement de l’agriculture doit se faire par la base », pense-t-il.
Le gouvernement se doit d’intervenir plus efficacement. « Il faut agir rapidement pour soutenir nos agriculteurs et de faire en sorte que nous ayons une agriculture saine,  durable et profitable pour tous les entrepreneurs.

Clément Pouliot qui a occupé les fonctions de président provincial de la Fédération des producteurs de porcs du Québec et membre du conseil général de l’UPA rêve d’une véritable politique de l’agriculture québécoise. L’avenir de l’agriculture en dépend d’après lui.  « On va passer à l’action rapidement pour donner ce que les producteurs veulent avoir et reconnaître l’importance de l’agriculture au Québec », stipule le candidat péquiste.

La vision d'avenir du Parti libéral se base sur la mise en marché collective, la gestion de l’offre et la sécurité du revenu d'après l'ancien ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation, Laurent Lessard.

Il a mentionné l’importance de bien nourrir la population avec des produits de qualité, maintenir la gestion de l’offre et ainsi assurer des revenus pour les producteurs agricoles. Il rappelle la nécessité de développer la filière agroalimentaire. « Nous sommes en mode développement. Il faut produire plus, produire mieux. Pour nourrir les Québécois, il faut d’abord être capable d’en vivre », mentionne M. Lessard. 
 
Des candidats présents
Bien que la formule du débat soit longue, l’UPA de la Beauce a tenu à donner la parole à d’autres candidats dans la salle. Daniel Bizier, candidat péquiste en Beauce-Nord, Yv Bonnier-Viger, candidat de Québec Solidaire en Beauce-Nord. Même l’indépendant, Jean Rhéaume a eu le droit de parole.

Le Parti Québécois était le mieux représenté lors de cette soirée thématique sur l’agriculture.  En plus de Clément Pouliot et de Daniel Bizier, les candidats Kaven Mathieu, Lotbinière-Frontenac,  et Luc Villeneuve (Beauce-Sud) étaient présents. M. Villeneuve s’est adressé aux propriétaires d’installation agricoles pour parler de son cheval de bataille, la lutte contre les gaz de schiste. Notons que Richard Savoie de la Coalition de l’Avenir du Québec a assisté au débat.