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Québec dépose son rapport sur les solutions

Inondations de la Chaudière: déplacer les riverains et draguer massivement la rivière, préconise un comité d'experts

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5 juin 2020
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Sylvio Morin
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Par Sylvio Morin, Chef des nouvelles

La solution la plus efficace en termes d'impact sur les crues en eau libre de la rivière Chaudière serait la relocalisation des riverains et des infrastructures les plus exposées et vulnérables aux inondations.

Telle est la principale recommandations du comité d'experts, formé à la mi-janvier pour faire l'inventaire des solutions les meilleures et les plus adaptables pour réduire les risques d'inondation de la rivière Chaudière, dont le rapport final a été rendu public en fin d'après-midi aujourd'hui par le gouvernement du Québec.

Le comité préconise en deuxième lieu un dragage massif de la rivière sur plus de 15 kilomètres, entre Scott et Sainte-Marie, de même que l'endiguement ciblé des berges.

Dans son rapport de 92 pages, le comité insiste toutefois sur le fait que beaucoup de travail reste à faire avant de pouvoir privilégier le dragage, notamment l'évaluation des coûts économiques et environnementaux immédiats et récurrents associés à cette solution.

Des interventions plus spécifiques sur le lit et aux abords de la rivière ont aussi été identifiées comme pouvant contribuer de manière plus marginale à contrôler l'aléa.

Selon les experts, le régime d'écoulement de la rivière Chaudière semble en croissance, ce qui se traduit par une aggravation des épisodes d'inondation.

Par ailleurs, même si aucune tendance ne se distingue en ce qui concerne les températures de l'air, des redoux hivernaux ont causé des épisodes d'embâcles au début ou au cœur de l'hiver au cours des 15 dernières années.

Par contre, les données analysées par le comité d'experts ne permettent pas de conclure que l'accumulation de sédiments au fond de la rivière ait un impact sur la formation des embâcles.

En ce qui concerne justement les inondations par embâcles de glace, les experts concluent qu'il n'existe pas de solution unique. Le comité recommande plutôt un ensemble de solutions touchant diverses facettes de la problématique.

« Celles qui lui ont semblé les plus porteuses sont l'installation d'estacades, l'affaiblissement du couvert de glace ainsi que la rétention de la glace dans les tributaires de la rivière Chaudière », indique-t-on dans le communiqué de presse qui accompagnait la sortie publique de l'étude.

Les recommandations du comité d'experts — 15 pour les inondations par embâcles et sept pour les inondations en eau libre, ont également été présentées hier aux élus locaux et régionaux concernés.

Le cas de Beauceville
Le rapport fait une bonne place dans ses recommandations en ce qui concerne les inondations par embâcles de glace sur le tronçon Beauceville / Notre-Dame-des-Pins.

La vision du comité est que différents facteurs aggravent les problèmes sur ce tronçon. Ces facteurs sont:

1) les importantes quantités de frasil produites en amont de Beauceville et contribuant à épaissir et à solidifier le couvert de glace
2) les imposants volumes de glace qui dévalent de l’amont et s’accumulent contre des couverts de glace résistants
3) les difficultés d’évacuation de la glace dans le secteur entre le Rocher et le centre-ville de Beauceville.

« Pour solutionner le premier problème (production de frasil), l’installation de l’estacade sud apparaît comme la solution la plus porteuse [...] bien qu’il faille fixer et ajuster les modalités opérationnelles associées à son installation sur le terrain, le comité expert croit qu’une fermeture hâtive du couvert de glace a de bonnes chances de réduire la production et l’accumulation de frasil dans ce secteur », peut-on lire en page 78.

Pour régler les problèmes associés aux volumes de glace provenant de l’amont, le comité recommande d’installer des infrastructures légères de rétention des glaces dans la rivière Chaudière et dans les tributaires.

Ces ouvrages légers auraient pour objectif de réduire le transit glaciel de l’amont vers l’aval du bassin versant, et au besoin de favoriser la formation d’embâcles de glace dans des secteurs moins menaçants pour les populations et infrastructures et qui, en raison de leur géométrie particulière, pourraient accueillir des volumes de glace plus imposants.

Ces structures plus légères sont préférables à la construction d’une nouvelle infrastructure plus lourde de rétention des glaces comme le barrage Sartigan. « Cette dernière est onéreuse, non-esthétique et dommageable sur le plan environnemental. »

Enfin, le comité recommande de libérer progressivement le lit de ses obstacles artificiels, avant de s’attaquer aux obstacles naturels (amoncellements en sédiments à la sortie des tributaires, ou autre protubérance rocheuse) et de ne s’attaquer à ces structures naturelles qu’en dernier recours.

Enfin, la délocalisation du centre-ville de Beauceville est aussi une option à considérer. « Le comité expert est conscient que cette solution ne fait pas l’unanimité, mais invite les autorités municipales à la considérer de manière sérieuse. Le comité invite d’ailleurs les autorités municipales à produire une analyse coûts-avantages plus poussée. »

Au moment de diffuser cet article, le maire de Beauceville, François Veilleux, n'avait pas retourné notre appel pour commenter le rapport, tout comme le maire de Sainte-Marie, Gaétan Vachon.

Réactions du député Luc Provençal
Appelé à commenter le rapport d'experts, le député de Beauce-Nord, Luc Provençal, a d'abord souligné la rapidité d'exécution des ministères impliqués à produire l'enquête depuis son annonce en janvier dernier.

« Ce qui ressort de ce rapport, c'est qu'il y a vraiment une volonté d'être en mode solution pour s'assurer que dans l'avenir, on va être capable d'augmenter la sécurité des biens et des individus qui sont sur le bord de la rivière Chaudière », a indiqué l'élu lors d'un entretien téléphonique avec EnBeauce.com.

À cet égard, il a précisé que des sommes seront mises à la disposition des municipalités concernées afin qu'elles puissent préparer un plan de mise en oeuvre des solutions, qui se fera en partenariat avec les ministères des Affaires municipales et de l'Environnement. Cela comprendra aussi des programmes pour la délocalisation  des résidents et des infrastructures.

La prochaine étape sera d'établir le calendrier des interventions, a conclu Luc Provençal.

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