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45e législature du Parlement

Le discours du Trône qui sera prononcé par le roi Charles III, décortiqué par un expert

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26 mai 2025
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Par La Presse Canadienne

Les Canadiens seront témoins d'une nouvelle page d'histoire mardi lorsque le roi Charles III prononcera le discours du Trône, à Ottawa, ce qui donnera le coup d'envoi de la 45e législature du Parlement.

Ce discours résumera les priorités du nouveau gouvernement fédéral élu le 28 avril dernier, celui des libéraux de Mark Carney, pour la nouvelle session parlementaire.

Contrairement à ce que l'on pourrait croire, il n'y a rien de paradoxal dans l'invitation de M. Carney au roi Charles pour marquer publiquement la souveraineté canadienne sur la scène internationale.

«Il est ici à titre de roi du Canada et non comme le monarque britannique, même s'il cumule les deux fonctions», souligne Damien-Claude Bélanger, professeur d'histoire du Canada à l'Université d'Ottawa.

«En 1931, quand le Canada est devenu indépendant, ce qui est arrivé dans les faits, c'est qu'on a créé une monarchie canadienne et, en même temps, on a créé une monarchie australienne, une monarchie néo-zélandaise et, juridiquement, elles sont différentes», a expliqué cet expert de la Couronne au Canada en entrevue à La Presse Canadienne.

Dans le contexte géopolitique actuel, l'invitation au Roi par le premier ministre Carney risque d'attirer l'attention sur la scène internationale, particulièrement à Washington.

«Il demande à notre souverain, qui est également chef du Commonwealth, donc une figure internationale, de s'exprimer en faveur de notre souveraineté», a expliqué M. Bélanger.

Effet sur Trump?

L'historien expert de la Couronne au Canada et de la relation canado-américaine croit que le discours du Trône aura certes un effet sur le président des États-Unis, Donald Trump, qui a répété à de nombreuses reprises qu'il est ouvert à faire du Canada le 51e État américain.

«En partie, cela enverra le message que le Canada n’est pas destiné à faire partie des États-Unis», estime Damien-Claude Bélanger.

«C’est une façon intelligente du premier ministre de montrer que le Canada n’est pas seul, face aux États-Unis. Nous avons des amis, des alliances et des liens préexistants qui, pendant longtemps dans l’histoire canadienne, ont nourri notre caractère distinctif et nous ont protégés, précisément de l’annexion américaine», a-t-il précisé.

M. Bélanger observe également que le président Trump a été beaucoup marqué par les années 1980 et que le roi Charles, à l'époque le prince Charles, est une grande figure des années '80.

«Je pense que nécessairement, ça va être remarqué à Washington. Ça risque de faire beaucoup de bruit en Grande-Bretagne évidemment, mais ce sera sans doute un geste qui sera remarqué à Washington et plus généralement aux États-Unis», a affirmé le professeur de l'Université d'Ottawa.

Les conservateurs face au discours du Trône

Il n'y a pas que les souhaits d'annexion du président Trump que le premier ministre cherchera à calmer avec la lecture du discours du Trône par le souverain lui-même, explique l'expert.

«Je crois que la stratégie du premier ministre d'inviter le Roi à prononcer ce discours, ça ne se limite pas aux relations canado-américaines. Je pense aussi que, par rapport à l'Opposition conservatrice, c'est une façon non pas de la museler, mais de tempérer sa réaction au discours du Trône», affirme M. Bélanger.

Pour bien comprendre, il faut rappeler que le discours du Trône fera ensuite l'objet d'un vote de confiance aux Communes, qui, théoriquement, pourrait faire tomber le gouvernement libéral minoritaire de Mark Carney à peine élu.

La période de débats consacrée à l'étude du discours du Trône, jusqu'au vote, peut durer jusqu'à six jours, mais pas nécessairement consécutifs.

«Dans le passé, les conservateurs ont parfois eu des réactions assez dithyrambiques par rapport au discours du Trône, mais là, face au roi, je crois que les conservateurs qui ont un attachement à l'ordre constitutionnel vont probablement se garder une petite gêne dans leur réponse au discours du Trône», croit le professeur Bélanger.

Le boycottage du BQ

Pour leur part, les 22 députés du Bloc québécois (BQ) brilleront par leur absence lors du discours du Trône mardi, au Sénat. Le chef bloquiste, Yves-François Blanchet, a indiqué le 7 mai dernier qu'ils vont plutôt lire le discours du Trône, qui sera prononcé par le roi Charles, afin d'être en mesure de procéder au vote.

«Je vais lire le discours du Trône, je ne l'écouterai pas», avait affirmé M. Blanchet en point de presse à Ottawa, disant vouloir s'attendre à ce que les intérêts du Québec, comme la gestion de l'offre, soient abordés.

«Je trouve ça un peu enfantin, en toute honnêteté», a réagi M. Bélanger. «Est-ce que ce sera politiquement rentable pour eux ? Ça reste à voir», a-t-il poursuivi.

L'opinion publique au Québec

L'historien reconnaît que l'opinion publique au Québec est «généralement ambivalente à l'égard de la monarchie», mais il pense que la qualité du français du roi Charles risquera de plaire aux francophones.

«Par rapport au Québec, pour une fois, on aura sans doute un véritable discours du Trône bilingue, ce qui n'est quand même pas rien. Je pense qu'il n'est pas inconcevable qu'il y ait des Québécois qui soient surpris par les paroles du Roi. C'est une figure qui, je pense, mérite d'être mieux connue, mais je ne crois pas que ça risque de changer l'opinion publique par rapport à la monarchie», estime toutefois l'historien Damien-Claude Bélanger.

Le roi Charles est le deuxième monarque canadien à prononcer le discours du Trône après sa mère. La reine Elizabeth II s'est prêtée à l'exercice au Sénat le 14 octobre 1957, à l'ouverture de la 23e législature, ainsi que le 18 octobre 1977, permettant d’amorcer la 30e législature.

Il y a eu 150 discours du Trône depuis la création de la Confédération en 1867, selon les documents officiels du Sénat canadien, la plupart lus par le ou la gouverneure générale représentant le roi ou la reine du moment.

Helen Moka, La Presse Canadienne

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