Tarifs douaniers de 25 %
Samuel Poulin met en garde contre «l'une des pires tempêtes économiques» en Beauce
Alors que les tarifs douaniers de 25 % sur les importations canadiennes sont désormais en vigueur aux États-Unis, les répercussions se font déjà sentir en Beauce, une région où 65 % des entreprises exportent chez nos voisins du sud. Le député de Beauce-Sud, Samuel Poulin, se dit préoccupé par les conséquences économiques à court et long terme.
Contacté par EnBeauce,com, le député souligne que des mesures avaient été mises en place pour anticiper cette crise, notamment avec la création d’une cellule économique dès le mois de janvier.
« Nous avions préparé la région depuis un certain temps à la possibilité d’arriver de tarifs, mais c’est sûr que ça vient de changer la donne », a-t-il affirmé. Il s’attend à des défis considérables pour les entreprises et les travailleurs de la Beauce.
Les premières conséquences se font déjà sentir avec des ralentissements et des licenciements dans certaines entreprises. Pour répondre à cette situation, le député indique que le bureau de Services Québec à Saint-Georges est prêt à accueillir une vague de travailleurs touchés par la crise. « Je vais effectuer jeudi une visite au bureau de Services Québec pour bien expliquer les programmes d’aide possibles pour les travailleurs qui perdent leur emploi », a-t-il précisé.
Néanmoins, le député estime que la région pourrait absorber entre 500 et 1 000 employés touchés par ces suppressions d’emplois. « Nous avons encore des entreprises qui ont des marchés intérieurs au Québec, au Canada ou en Europe. Mais ce ne sera pas nécessairement au même salaire ni avec les mêmes conditions de travail ».
Pour les entrepreneurs, ces nouvelles barrières commerciales posent un défi de taille. « Hier encore, certains de nos entrepreneurs ne croyaient pas que les tarifs allaient entrer en vigueur. Mais aujourd’hui, à la douane, les taxes sont bel et bien appliquées », a lancé Samuel Poulin. Il souligne l’incertitude pour les entreprises, qui doivent jongler entre des décisions d’affaires complexes et un manque de prévisibilité économique.
Un dialogue essentiel avec le fédéral
En plus de son appel, lancé le 26 février dernier à Ottawa, Samuel Poulin affirme avoir été en contact avec l’équipe de François-Philippe Champagne, ministre de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie, pour faire entendre la réalité beauceronne au gouvernement fédéral.
Il a également invité le ministre, ainsi que le futur premier ministre du Canada, potentiellement Mark Carney, à venir constater la situation sur le terrain. « Le fédéral a son rôle à jouer. Pour l’instant, leur réplique se limite à l’application de contre-tarifs. Mais comment le gouvernement canadien va-t-il nous aider sur le plan économique ? C’est ce que nous voulons savoir », a-t-il insisté.
Au niveau provincial, Samuel Poulin rappelle que le gouvernement du Québec est déjà intervenu, notamment avec des rencontres entre entreprises et ministres. Il précise que des programmes de prêts, comme le programme Frontières et le programme Panorama, seront mis de l’avant pour soutenir les entreprises les plus affectées.
Un appel à la solidarité régionale
Face à cette situation, le député Poulin en appelle à l’unité et à la solidarité. « Il faut rester lucides et réalistes, mais aussi optimistes. Restons unis et encourageons le plus possible notre économie locale. Quelqu’un de notre entourage pourrait perdre son emploi dans les prochaines semaines ».
Il souligne que certaines entreprises de la région ont déjà subi des pertes d’emplois variant de 10 à 50 travailleurs. « Même si notre emploi n’est pas touché, pensons aux travailleurs du secteur manufacturier, agricole et acéricole. Soyons présents les uns pour les autres. »
« Nous avons affronté des inondations et des crises, mais ce que nous vivons actuellement est sans précédent. C’est l’une des pires tempêtes économiques que la Beauce aura à traverser », a-t-il conclu, appelant à une mobilisation collective pour surmonter cette épreuve.
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