Guerre tarifaire avec les États-Unis
Ottawa annonce une série de mesures de soutien pour les entreprises

Par La Presse Canadienne
Le gouvernement fédéral a annoncé vendredi une série de mesures visant à aider les entreprises à garder leurs employés malgré les répercussions anticipées de la guerre commerciale entre les États-Unis et le Canada.
«Nous ne laisserons pas les travailleurs et les entreprises derrière», a déclaré le ministre de l'Emploi, Steven MacKinnon, en point de presse sur la colline parlementaire, à Ottawa.
Ce dernier a fait savoir que des changements au Programme de travail partagé de l'assurance emploi entreront en vigueur dès vendredi. Ces modifications doivent permettre de prolonger la période d'admissibilité du programme, qui couvrira désormais 76 semaines.
M. MacKinnon a expliqué que le programme, qui est peu connu du public, permet à des employeurs d'éviter de licencier des employés lorsqu'ils font face à des difficultés financières.
Le ministre a indiqué que les mesures annoncées vendredi n'étaient qu'un «début». Il a assuré qu'Ottawa adapterait son soutien aux entreprises en fonction de l'évolution de la situation.
Aux côtés de M. Mackinnon, la ministre de la Petite Entreprise, Rechie Valdez, a annoncé que 500 millions $ seront versés par le biais de prêts à taux préférentiels par l’intermédiaire de la Banque de développement du Canada.
La ministre du Commerce international, Mary Ng, a pour sa part annoncé le lancement d’un programme qui donnera accès à 5 milliards sur deux ans pour aider les exportateurs canadiens à trouver des nouveaux marchés où écouler leurs produits.
L’argent pourra aussi servir à «surmonter les difficultés découlant des droits de douane, notamment les pertes liées aux défauts de paiement, aux fluctuations des taux de change, au manque d’accès à des liquidités et aux obstacles au développement », précise Ottawa dans son communiqué.
L’ensemble des mesures dévoilées vendredi totalise des dépenses de 6 milliards.
Le ministre MacKinnon a indiqué que les mesures annoncées n’étaient qu’un « début ». Il a assuré qu’Ottawa adapterait son soutien aux entreprises en fonction de l’évolution de la situation.
Une autre vague d’aide fédérale ou un « éventail de mesures commerciales nécessiterait un budget proposé et voté », a-t-il dit.
Les travaux parlementaires sont sur la glace depuis que le premier ministre sortant, Justin Trudeau, a prorogé le Parlement au début janvier. Ainsi aucun projet de loi ne peut être déposé, débattu ou adopté par les députés de la Chambre des communes.
Cela dit, le ministre MacKinnon estime ne pas avoir besoin de faire adopter des changements législatifs pour aller de l’avant avec les mesures annoncées vendredi.
« Nous avons considéré plusieurs mesures qui pourraient être taillées sur mesure, en fonction de la situation […] et je suis persuadé que nous avons tous les pouvoirs nécessaires. »
Questionné à savoir si les dépenses de 6 milliards nuiraient aux efforts du Canada de limiter son déficit budgétaire, le ministre a répondu qu’aucune « grande mesure fiscale […] qui porterait atteinte à nos prévisions fiscales » n’a été annoncée.
Émilie Bergeron, La Presse Canadienne
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