Les Innus : un peuple qui mérite d’être connu
Les élèves de la Polyvalente Bélanger de Saint-Martin ont eu de la visite très spéciale au cours de la semaine dernière, soit un groupe de l’Institut culturel et éducatif montagnais de Sept-Îles. Ces autochtones ont fait découvrir les us et coutumes issus de la nation innue.
Tout au long de cette semaine, les participants ont pu vivre pleinement l’expérience de cette culture traditionnelle sous notamment une grande tente, appelée un Shapituan. Les jeunes ont pu apprendre le mode de vie de ces autochtones par le biais d’ateliers et d’une exposition d’artisanats à l’intérieur de l’école. De plus, ils ont appris à fabriquer un tipi, et même des capteurs de rêves. Certains plus chanceux ont eu la chance de dormir sous le Shapituan. Un veilleur de nuit leur a même raconté les histoires et des légendes de ce peuple des premières nations.
Arrivé samedi, le groupe a terminé la semaine ce jeudi soir avec un repas communautaire, le Makushan. Les quelque 45 invités ont dégusté des mets traditionnels, soit la banique, du caribou et un fameux gâteau renversé aux bleuets.
Un lieu de diffusion de culture
Le Shaputuan, aménagé devant la polyvalente, est un lieu de rassemblements, de rencontre, de dialogue et de partage en milieu innu. À l’intérieur de celui-ci, on y retrouve un poêle, des peaux d’animaux, des tambours faits de peau de chevreuil ou de caribous, et bien sûr des petits bancs en bois, pour accueillir deux groupes à la fois.
C’est en ce lieu où les élèves pouvaient en apprendre davantage sur les us et coutumes grâce à une équipe d’animateurs, dont Évelyne St-Onges. « C’est une grande tente de rassemblement de 20 pieds par 60 pieds. On utilisait le Shaputuan pour les festins et les rassemblements. L’intérieur de celui-ci est fait de sapin. Pour nous, le sapin qu’on a cueilli est notre tapis. C’est un isolant et il est aussi médicinal parce que ma mère dormait directement sur le sapin qui dégage les voies respiratoires », raconte Mme St-Onges.
Tour à tour, les élèves sont entrés dans cet univers bien différent d’une salle de classe avec une odeur de sapin et une atmosphère fort chaleureuse. Dès les premiers instants, certains élèves sont habillés, soit en shaman, chasseur, femme et enfant. Le groupe d’animateurs a donc diffusé sous cette tente des témoignages de la culture innue sous diverses formes. Composé de deux artisans, d’un cuisinier, d’un veilleur de nuit, d’un guide spirituel et de Mme St-Onges. Un musicien est venu divertir les élèves le jeudi midi.
Chaque année, et ce, depuis dix ans, ce groupe de va à la rencontre des élèves de la province à raison de 6 à 7 sorties par an. L’ICEM organise ces échanges en collaboration avec la Commission des droits de la personne et de la jeunesse. « Nous avons décidé d’aller vers vous pour se faire connaître et de façon très simple. Nous sommes méconnus. Dans les livres d’histoires, on parle très peu de nous. Nous avons trouvé cette façon de faire. C’est un bon moyen parce que les jeunes sont très attentifs et émerveillés d’être ici. Ça fait dix ans et on a vu déjà 80 000 petits Québécois », raconte Mme St-Onges. Il y a quelques années l’École Veilleux de Saint-Joseph avait eu cette opportunité.
Cela a donc l’objectif de se faire connaître auprès des jeunes qui associent selon elle les autochtones aux plumes et au calumet de la paix. Cependant, Mme St-Onges trouve que les jeunes ont une belle ouverture d’esprit aujourd’hui.
Une culture à défendre
Ce peuple autochtone doit constamment battre pour sa survie. « J’aimerais être reconnu d’une façon que je puisse avoir des écoles dans ma langue. Nous, on apprend toute la langue et la culture québécoises. On apprend très peu de choses de notre peuple. La tâche revient aux parents. De plus en plus, on perd notre culture. Il faut toujours se battre. On a notre place nous aussi au Québec il faut être reconnu. Il ne faut pas lâcher, on est là. Il faut apprendre à se connaître et à vivre ensemble. C’est ce qui élimine les préjugés », indique Mme St-Onges.
Paul Blacksmith était l’animateur spirituel lors de cette activité.
Une collection d’objets artisanaux fabriqués à la main.
Le fameux Shapituan devant la polyvalente.
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