Peu de routes québécoises ont pris autant de temps à construire que l’autoroute de la Beauce. En effet, l’autoroute 73 a avancé lentement, tronçon par tronçon, promesse par promesse, année par année, décennie par décennie.
En fait, c’est en 1962 que l’idée d’une « voie rapide » entre la Beauce et Québec est lancée. Le ministre Bernard Pinard fait l’annonce de ce projet à Sainte-Marie. Débute alors l’aventure!
Première étape importante dans les travaux : le pont Pierre Laporte est inauguré en 1970. Quatre ans plus tard, un chantier est mis en place pour construire le premier tronçon de l’autoroute. Celui-ci doit relire Charny et Sainte-Marie.
Le 5 octobre 1977, on inaugure l’ouverture de l’autoroute entre Charny et Scott. Un an plus tard, l’autoroute se rend jusqu’à Sainte-Marie.
Quelques années plus tard, en 1983, on inaugure un nouveau tronçon entre les routes Cameron et Carter. L’autoroute avance.
Annonce importante en 1985 : l’autoroute devrait être prolongée jusqu’à Beauceville. Les travaux reprennent donc.
En 1989, l’autoroute atteint Vallée-Jonction et les travaux continuent, si bien qu’en 1992, l’autoroute arrive à Saint-Joseph.
À cette date, les travaux arrêtent complètement. Plusieurs études, rapports et évaluations sont faits pour juger de la pertinence et de la faisabilité du prolongement. En 2002, une pétition de 22 000 noms est déposée au bureau du gouvernement provincial. On demande de poursuivre l’autoroute.
Finalement, en 2004, plus de dix après l’ouverture du tronçon entre Vallée-Jonction et Saint-Joseph, on commence les travaux pour relier Saint-Joseph et Beauceville. En 2007, on inaugure le nouveau tronçon. L’autoroute est presque à Saint-Georges.
Toutefois, les travaux de prolongement vers la métropole beauceronne prendront du temps. Le tracé initial est modifié et des agriculteurs s’opposent au nouveau tracé. S’en suivent plusieurs contestations.
Pour poursuivre les travaux, le gouvernement n’aura d’autres choix que de faire adopter une loi spéciale. La loi spéciale sera contestée devant les tribunaux, mais les requérants n’obtiennent pas gain de cause.
La première pelletée de terre vers Saint-Georges a lieu en 2010.
En novembre 2013, un tronçon de 4 km est ouvert à la circulation à Saint-Georges, reliant la 74e rue à la route 204.
Et la suite?
Maintenant, les travaux vont bon train pour relier Saint-Georges. De toute évidence, la métropole beauceronne sera reliée à Québec via une autoroute dans les prochaines années.
Cela ne signifie pas pour autant que l’« aventure 73 » soit terminée. D’une part, il reste les travaux de dédoublement à réaliser. D’autre part, plusieurs espèrent que l’autoroute se poursuive jusqu’au Maine, ce qui faciliterait les exportations vers les États-Unis.
Ce projet se réalisera-t-il? Bien malin qui peut prévoir la suite des choses. Seul le temps permettra de savoir si la 73 se rendra un jour jusqu’à la frontière.
Et vous, qu’en pensez-vous?