Négociation dans le secteur public : Un règlement rapide n’est pas envisageable selon la CSQ
Négociation dans le secteur public : Un règlement rapide n’est pas envisageable selon la CSQ
Près de cinq mois après avoir déposé ses demandes au gouvernement, la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) ne croit pas pouvoir arriver à un terrain d’entente avec Québec d’ici le 31 mars. « Nous continuons de faire les efforts nécessaires, mais la partie patronale s’entête à vouloir sabrer les conditions de travail des employés de l’État, a commenté hier le secrétaire-trésorier de la CSQ, Daniel B. Lafrenière. Et nous n’accepterons jamais de règlement qui mettrait en péril la qualité de vie de nos membres et la qualité des services rendus aux citoyens du Québec. »
Le secrétaire-trésorier a fait ces déclarations dans le cadre d’un rassemblement d’une centaine de délégués syndicaux du personnel enseignant de la région à la Villa des Pins de Notre-Dame-des-Pins.
Dans le cadre de cette tournée du Québec, M. Lafrenière a dressé le bilan des négociations dans le secteur public. Selon lui, les offres déposées par le gouvernement sont insatisfaisantes tant pour les employés, et ce, à tous les niveaux notamment au niveau salarial. « Quand on considère les hausses projetées du coût de la vie, ces offres sont synonymes d’appauvrissement pour les employés de l’État. Des employés qui, rappelons-le, ont déjà un retard à rattraper sur le privé en termes de conditions salariales », déplore ce dernier.
Le CSQ rappelle que le gouvernement offre une hausse annuelle moyenne du salaire des employés de l’État de 1 % sur les cinq prochaines années. Pour les deux prochaines années, le gouvernement offre de majorer ce salaire de 0,5 % et 0,75 % alors que les hausses prévues du coût de la vie sont respectivement de 1,7 % et 2,1 %. « Notre gouvernement s’est amené à la table de négociations avec une approche bêtement comptable qui ne tient aucunement compte des besoins de la population et de la façon dont nous allons rendre les services aux Québécoises et aux Québécois au cours des cinq prochaines années », dénonce M. Lafrenière.
Sans issue!
La CSQ souligne que l’écart entre les offres patronales et les demandes syndicales et la formes des dépôts patronaux défavorisera une négociation rapide. La CSQ commence à douter que l’on puisse en arriver à une entente dans l’échéancier prévu, soit pour le 31 mars.
« Pour nous, cette date est une échéance, mais elle n’est pas sacrée, souligne le secrétaire-trésorier de la CSQ. Le gouvernement déclare publiquement qu’il veut un règlement rapide, sans conflit et sans décret. Mais son comportement aux tables de négociations est tout autre. S’il veut vraiment régler dans l’harmonie, il est temps qu’il fasse montre d’un peu de bonne volonté », pense M. Lafrenière.
Une fois de plus, la CSQ déplorent que les «systèmes d’éducation et de santé, par exemple, ont cruellement besoin de moyens. Il faudrait notamment investir 700 millions $ dans le seul réseau scolaire pour que le Québec atteigne la moyenne canadienne, et 300 millions $ dans le réseau collégial. Il y a aussi une pénurie notoire de main-d'œuvre dans le réseau de la santé et des services sociaux».
« On veut faire porter le poids de la qualité des réseaux sur le personnel, on ne se gêne pas pour leur donner de multiples objectifs ambitieux, mais d’une part, on sabre leurs conditions de travail et, d’autre part, on ne leur accorde aucune ressource pour réussir », décrie ce dernier.
Dans la région de la Chaudière-Appalaches, …
Dans la région de la Chaudière-Appalaches, les représentants syndicaux voient l’échéance du 31 mars approcher à grands pas et aimerait bien voir le gouvernement corriger certaines problématiques.
La présidente du Syndicat de l’enseignement de la Chaudière, Brigitte Bilodeau, s’inquiète particulièrement de l’intégration des élèves en difficulté dans les groupes réguliers sans les services de soutien adéquats et des groupes trop nombreux. « Bien souvent, les enseignantes et enseignants portent en grande partie le poids de l’intégration des élèves en difficulté faute de ressources suffisantes», critique Mme Bilodeau.
Pour faire pression sur le gouvernement, les syndiqués CSQ de la région Chaudière-Appalaches participeront, samedi prochain à Montréal, à une manifestation regroupant des membres du Front commun. Il regroupe 475 000 fonctionnaires et professionnels du gouvernement, et travailleuses et travailleurs syndiqués des réseaux de la santé, de l’éducation et de quelques autres organismes gouvernementaux.
La CSQ
La CSQ représente plus de 170 000 membres, dont près de 100 000 du réseau de l’éducation. Elle est l’organisation syndicale la plus importante en éducation au Québec. La CSQ est également présente dans les secteurs de la santé et des services sociaux, des services de garde, du municipal, des loisirs, de la culture, du communautaire et des communications. En Chaudière-Appalaches, elle représente plus de 13 000 membres, dont plus de 8500 dans le secteur public.
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