Harper doit préserver intégralement la gestion de l'offre croit l'UPA

Par Salle des nouvelles
À l’occasion d’un rassemblement à Sainte-Marie devant le bureau de circonscription du ministre d'État, Petite Entreprise, Tourisme et Agriculture, Maxime Bernier, des centaines d’agriculteurs de la région et d’ailleurs au Québec lui ont demandé de rappeler au premier ministre du Canada, Stephen Harper, qu’il s’est engagé à préserver intégralement la gestion de l’offre dans les négociations en cours du Partenariat transpacifique (PTP), et qu’ils s’attendent à ce qu’il tienne cet engagement.
Rappelons que la négociation multilatérale de libre-échange du PTP, dans laquelle le Canada est activement engagé depuis 2012 avec l’Australie, le Brunei, le Chili, les États-Unis, le Japon, la Malaisie, le Mexique, la Nouvelle-Zélande, le Pérou, Singapour et le Vietnam, pourrait être conclue très prochainement. Les négociateurs en chef des 12 pays amorcent aujourd’hui (24 au 27 juillet) une nouvelle ronde de négociations. Du 28 au 31 juillet, les ministres du Commerce se réuniront à leur tour à Hawaï pour tenter de finaliser l’entente.
« Le gouvernement fédéral s’est engagé à répétition à défendre la gestion de l’offre dans toutes les négociations commerciales. Les producteurs de lait, d’œufs et de volailles ainsi que leurs partenaires sont toutefois très inquiets qu’il en vienne à accepter de nouvelles concessions qui pourraient entraîner de lourdes conséquences. La pression exercée sur le Canada pour qu’il accepte d’ouvrir ses marchés sous gestion de l’offre est très forte, notamment des États-Unis », a déclaré le président général de l’Union des producteurs agricoles (UPA) et porte-parole de la Coalition GO5, Marcel Groleau.
« Les producteurs sont très méfiants, surtout depuis la concession de dernière heure du Canada accordant un accès supplémentaire de 17 700 tonnes de fromages lourdement subventionnés aux Européens afin de conclure un accord dans la négociation de l’Accord économique et commercial global en 2013. Monsieur Harper doit résister aux pressions et dire non à de nouvelles concessions dans les secteurs sous gestion de l’offre », a ajouté le président des Producteurs de lait du Québec, Bruno Letendre.
Le Canada a signé une douzaine d’accords de libre-échange incluant l’ALENA, sans faire de concessions dans les secteurs sous gestion de l’offre, tous les pays ayant des secteurs sensibles à préserver. « Les États-Unis réclament des accès supplémentaires considérables à nos marchés pour leurs produits laitiers, mais veulent en même temps protéger leur secteur sucrier et se montrent très réticents à ouvrir davantage leur propre marché laitier aux pays de l’Océanie. Ils ne sont pas les seuls à vouloir préserver des secteurs sensibles, tous les pays le font. Le Canada n’est pas une exception avec la gestion de l’offre », a indiqué le président de l’UPA de la Chaudière-Appalaches, Paul Doyon. Par ailleurs, rappelons que ces négociations sont d’autant plus injustes pour le secteur agricole qu’elles ne traitent que de hausses d’accès aux marchés, sans toutefois remettre en cause les lourdes subventions que versent plusieurs des pays participants du PTP.
« Nous ne sommes pas contre le PTP. Nous sommes pour un PTP avec la gestion de l’offre intégralement préservée et sans concession d’accès au marché. Les secteurs laitiers et avicoles, juste au Québec, rapportent chaque année près de 8,2 milliards de dollars au PIB, génèrent 92 000 emplois et permettent le versement de 1,38 milliard en taxes et impôts. Au plan canadien, ils contribuent pour plus de 30 milliards au PIB et génèrent plus de 300 000 emplois de qualité. Le Canada a tout intérêt à préserver cette contribution majeure à son économie », a pour sa part déclaré le président de la Fédération des producteurs d’œufs du Québec, Paulin Bouchard.
La Coalition GO5 a lancé en mai dernier une campagne publicitaire et d’affichage sous le thème fort et uni pour la gestion de l’offre. Afin de rappeler au ministre Bernier les engagements de son gouvernement, les producteurs ont érigé une grande bannière reprenant la thématique de la campagne. « Des centaines d’agriculteurs partout en région affichent cette bannière pour manifester leur détermination à préserver intégralement leur modèle agricole équitable », a conclu Joël Cormier, vice-président approvisionnement, Exceldor.
6 commentaires
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Vous croyez vraiment que vous payez plus cher votre lait ici qu'aux États-Unis? C'est faux! Les producteurs de lait américains sont subventionnés, contrairement à ici! Aux États-Unis, le lait est un lost leader: les épiceries le vendent souvent à un prix inférieur à ce qu'il leur coûte pour attirer de la clientèle!
Vous voulez vraiment perdre des milliers d'emplois et d'entreprises laitières (et de transformation par la bande), tout ça pour PEUT-ÊTRE payer votre litre de lait quelques sous moins cher? Moi non.
Vous êtes-vous déjà demandé à qui profiterait VRAIMENT la fin de la gestion de l'offre? Est-ce qu'on s'enrichirait vraiment comme société? Je ne crois pas.
Je me souviens très bien moi aussi.