Inondations printanières
La relocalisation est-elle souhaitable pour les commerçants de Beauceville ?
Lors de son point de presse de mardi à Beauceville, la ministre de la Sécurité publique, Geneviève Guilbault, a mentionné que les commerçants du boulevard Renault inondés de manière récurrente pourraient être relocalisés ; une décision qui est loin de plaire à tous les commerçants.
Le programme d’indemnisation annoncé par la ministre Guilbault en début de semaine prévoit qu’il y aura un montant maximum d’aide gouvernementale qui pourra être versé, soit 50% du coût neuf de la résidence, ou 100 000 $.
« On va leur dire “ soit tu prends ce dernier chèque ou nous t’aidons à te relocaliser ailleurs ” », a-t-elle mentionné mardi en après-midi devant le comité des mesures d’urgence de Beauceville.
Impensable de se relocaliser pour le Tim Hortons
Pour Vicky Poulin qui détient la franchise du Tim Hortons à Beauceville, déplacer le commerce est impensable.
« C’est un emplacement stratégique à cause des passants de la route 173 et c’est près de la polyvalente. Si je m’en vais sur la 8e avenue, les gens de la polyvalente ne viendront plus manger chez nous. »
Le Tim Hortons de Beauceville a été durement touché par les inondations. Le bâtiment n’est pas considéré comme une perte totale, mais le coût des réparations représente des centaines de milliers de dollars.
Cette dernière a cependant tenu à rappeler que la bâtisse a été construite dans une zone 0-100 ans, ce qui est aussi le cas pour le Y Pizza. « C’est sûr qu’on a toujours un risque, mais dans mon cas c’est la chaîne qui a décidé de s’établir ici. Si je ne le prenais pas le restaurant, c’est quelqu’un d’autre qui l’aurait pris », a-t-elle ajouté. Mme Poulin a cependant précisé qu’elle ne souhaite pas revivre une catastrophe dans ce genre.
Pas de déménagement pour le Normandie non plus
Marquis Fortin, propriétaire du restaurant Le Normandie et du bar l’Entracte ne se voit pas, lui non plus, déménager le commerce. Ce dernier loue les locaux du 664, boulevard Renault depuis maintenant 13 ans.
« C’est impossible de me relocaliser. J’ai investi 600 000 dollars en amélioration locative ici. J’ai 58 ans, est-ce que je vais aller remettre 600 000$ sur la 9e avenue ? Je ne peux pas. L’artère principale est ici. »
Ce dernier croit que pour régler le problème il faudrait surélever la bâtisse de quelques pieds supplémentaires. C’est ce qu’on compte faire si l’édifice est déclaré perte totale et si l’argent des assurances le permet.
Un climat de découragement
François Veilleux, le maire de Beauceville pense lui aussi qu’il serait difficile de reloger les commerçants du boulevard Renault, mais affirme que plusieurs de ceux-ci en ont plus qu’assez d’être les proies de la rivière Chaudière année après année.
« Nous avons toute qu’une réputation, les Beaucerons, de se relever les manches et de travailler. Mais quand j’ai fait le tour des commerçants… ils sont essoufflés. Je vois leur visage les larmes aux yeux », a-t-il expliqué visiblement ébranlé. « Nous avons hâte d’avoir de l’aide concrète et permanente. On espère que ça va se faire prochainement. »
Hier, lors d’une mêlée de presse à l’Assemblée nationale, la ministre Geneviève Guilbault a précisé que le gouvernement allait faire preuve d’ouverture pour trouver des solutions à long terme. Reste à voir si la relocalisation est la seule des issues pour Beauceville.
16 commentaires
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Beauceville était un beau village.
Pour faire moderne ( ! ) et croire que cela lui apporterait la propérité, il a fait fi du peu du patrimoine bâti sur le boulevard Renaud.
Aujourd'hui, et même hormis les inondations, ce n'est que désolation.
On n'arrête plus là, on y passe !
Ok, je ne suis pas urbaniste ou architecte du paysage mais, de grâce, quelqu'un va-t-il comprendre que votre centre-ville, si tant est que vous en voulez un vrai, va devoir un jour se loger " tout en haut " et que l'espace libéré " en bas " va devoir se transformer en un immense espace vert ?
Ben oui, ce n'est pas le genre de chose qui se réalise en criant
" ciseaux " !
Moi, à mon âge, je ne verrai jamais ça, mais vos petits-enfants, oui, si vous décidez, aujourd'hui, de faire honneur à la réputation des Beaucerons que vous êtes.
Cordialement.