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Conférence de l'Association des propriétaires de boisés de la Beauce

La livrée des forêts : de faibles risques de propagation en Chaudière-Appalaches

durée 17h00
5 mars 2020
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Johanne Mathieu
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Par Johanne Mathieu, Journaliste

La livrée des forêts a très peu de risques de se propager en Chaudière-Appalaches. C'est ce qui est entre autres ressorti de cette conférence à laquelle l'Association des propriétaires de boisés de la Beauce avait convié hier soir les producteurs acéricoles. Animée par Michaël Cliche, ingénieur forestier et conseiller acéricole au sein de d’APBB Services acéricoles, l'événement avait lieu au restaurant le Baril Grill de Saint-Georges.

Si différents types d’insectes indigènes comme le perceur de l’érable, l’arpenteuse, les enrouleuses, les plieuses ou encore les lieuses s’attaquent aux arbres, ceux-ci ne causent habituellement que des invasions ou des dommages mineurs. L’ennemi à surveiller pour les propriétaires d’érablière notamment est la livrée des forêts.

Le conférencier a d’abord procédé à une description de l’insecte indigène, sur la façon de la reconnaître, les caractéristiques qui la distinguent et où on peut le retrouver. Michaël Cliche a mentionné ainsi que l’arbre préféré de la livrée reste le tremble, mais l’insecte ravageur peut également s’attaquer au cerisier, à l’hêtre, au tilleul, à l’orme, au chêne rouge, aux bouleaux gris et à papier et… à l’érable à sucre, d’où le sujet de la conférence.

Et si une érablière est touchée, l’impact peut être majeur : diminution de la croissance et de la capacité d’entaillage à long terme, difficulté de l’érable à cicatriser ses blessures d’entaillage et perte potentielle d’une source de revenus annuelle.

État de la situation en Chaudière-Appalaches

Comme l’expliquait Michaël Cliche, les épidémies de livrée des forêts arrivent à tous les 9 à 13 ans dans les foyers principaux comme le Centre-du-Québec, le Lac-Saint-Jean, l’Abitibi-Témiscamingue et l’Outaouais. 

Plus près de chez nous, certaines régions subissent aussi des dégâts, comme Lotbinière et l’Amiante. Mais selon le conférencier, les probabilités d’épidémie en Chaudière-Appalaches, entre autres en Beauce et dans Bellechasse, restent peu élevées malgré tout. « Dans Chaudière-Appalaches, on s’en sort très, très bien. On dit de 9 à 13 ans, mais la dernière épidémie ici [remonte] à plus de 35 ans. On y passe pas systématiquement. C’est encore loin de Chaudière-Appalaches, les conditions n’ont pas été propices pour le développement de la livrée des forêts. »

Le secret pour éviter que cet insecte indigène ne se propage : une érablière en santé!

Méthodes de détection, de prévention et lutte

M. Cliche a fait part durant sa conférence des méthodes de détection, de prévention et de lutte afin d’éviter une éventuelle épidémie. Des pratiques acéricoles conservatrices sont entre autres un bon moyen de prévention.

Pour garder leur érablière en santé et empêcher les dommages causés par l'insecte, les acériculteurs éviteront également certains facteurs prédisposants : mauvais drainage, sol pauvre, blessures d’exploitation, compétition pour la lumière, sécheresse ou mauvais aménagement. Les changements climatiques rendent possible une propagation, mais sont plus difficilement prévisibles. « Un hiver très, très froid avec plusieurs journées en bas de -30, ça va faire mourir quasiment 70 à 80 % des œufs. »

D’autres éléments aident à maintenir un faible taux de risque d’épidémie. La présence de prédateurs peut ainsi épargner aux érablières une expansion de la livrée. Avant les oiseaux, les guêpes, les araignées et les fourmis, le prédateur que la livrée des forêts doit craindre le plus est la mouche sarcophage. Cet insecte est extrêmement efficace pour dévorer les pupes déjà formées par les cocons.

Prévoir une infestation passe aussi par le repérage d’œufs, car c’est à ce stade, qu’il faut intervenir, selon le conférencier. Aux stades de cocon et de papillon, il sera trop tard. Alors que la majorité des œufs se situeront très haut dans les arbres, la meilleure façon de les détecter est donc de le faire avec des jumelles. C'est aussi au mois de juin, alors qu'elle sera à maturité, que la livrée sera la plus facile à distinguer.

Le fait de diversifier les espèces plantées sur l'érablière représentent enfin un avantage. Alors qu'une érablière dite pure acidifiera le sol, les essences compagnes contribueront à garder celle-ci en santé. 

Si une érablière est affectée et en période d'épidémie, il est important de ne pas éclaircir. « Ce n'est plus le temps de couper les arbres. Si on [en] coupe, ce sont les arbres qui sont les plus maganés qui ont le plus de chance de mourir. » Cela aura aussi pour conséquence l'augmentation du nombre de chenilles sur les arbres résiduels. 

L'ultime solution reste le BTK, un insecticide biologique qui doit être utilisé en dernier recours, seulement quand l'épidémie est en cours et que le nombre de chenilles dans les arbres est important.

Bien que la livrée des forêts demeurera toujours présente, les acériculteurs éviteront donc sa propagation, grâce à des moyens de prévention et en prenant soin de la santé de leurs arbres. 

 

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