Les étudiants du cégep : pour le gel des frais de scolarité, contre la grève
Les étudiants du Cégep Beauce-Appalaches se sont positionnés pour le maintien du gel des frais de scolarité lors d’une assemblée de l’Association générale des étudiants, tenue jeudi midi. Ils se levaient debout pour indiquer leur choix. 159 d’entre eux étaient pour le maintien du gel, tandis que 62 étaient pour le dégel, entre autres, annoncé par les Libéraux et les Adéquistes dans la présente campagne électorale. Il y a eu 9 abstentions, mais plusieurs étudiants ne se sont levés pour aucune des trois options. Un vote pour une journée de grève suivait la prise de position et en a inquiété plusieurs. Le climat était toutefois relativement calme et respectueux dans la cafétéria du cégep.
Pour le maintien du gel
Un représentant de la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ), David Juneau, a exposé des arguments en faveur du gel, soit l’assurance d’une meilleure accessibilité et la rentabilité sociale que représente l’éducation. Il a dit que les étudiants collégiaux payeront en impôts supplémentaires plus de deux fois les coûts de leur éducation et les étudiants universitaires, six fois. Selon ses données, environ 70 % des diplômés collégiaux iront à l’université et seraient touchés par une hausse.
Il a répliqué à l’argument voulant que, même avec une hausse, le Québec serait encore la province où les frais de scolarité sont les moins élevés en disant que la tendance est à la baisse des coûts ailleurs au pays en raison des impacts négatifs causés par les dernières hausses.
Jugeant le système de prêts et bourses déficient, M. Juneau croit qu’une hausse aurait pour effet d’empirer la problématique. Il a souligné que 30 % des étudiants ne reçoivent aucune aide, ni du gouvernement ni de leurs parents, pour assumer le coût de leur étude.
Pour le dégel
Jean-René Prévost, étudiant du CBA, a pris position en faveur du dégel des frais de scolarité et en a convaincu plusieurs que les étudiants devaient investir leur argent pour payer leurs études, que c’était «un investissement personnel». Il a dénoncé les étudiants qui se «payent des brosses, des autos et des cellulaires» et qui disent ne pas avoir d’argent pour leurs études.
M. Prévost a dit souhaiter «faire partie de la génération qui aura les couilles d’assumer le dégel des frais» puisque, selon lui, «l’État n’a pas les moyens de garder les frais gelés».
Non à la grève
Une journée de moyens de pression est organisée le 22 mars prochain par la FECQ et prévoit une manifestation dans les rues de Montréal. Au Cégep Beauce-Appalaches, la question d’une possible participation à cette levée de cours inquiétait les étudiants qui ont voté secrètement. Il devait y 25 % des quelque 1 300 étudiants du CBA pour que le vote de grève soit acceptée. L’assemblée n’avait pas le quorum requis, ce qui a fait tomber le vote. La majorité était toutefois contre une journée de moyens de pression. Des 289 étudiants qui ont remis leur bulletin de vote, environ 72 % d’entre eux étaient contre la journée de grève.
Le président de l’Association générale étudiante du CBA, Pierre-Elie Huppé, a toutefois annoncé qu’un transport serait mis à la disposition des étudiants qui, malgré le refus de lever les cours le 22 mars prochain, voudraient aller manifester à Montréal.
Ailleurs au Québec
Les étudiants prennent position sur le dégel dans plusieurs cégeps de la province. La campagne électorale est un «moment propice pour faire entendre ses revendications», selon le représentant de la FECQ, M. Juneau. Déjà cinq cégeps, en date de mercredi, avaient confirmé leur participation à la levée des cours du 22 mars pour permettre aux étudiants de manifester.
M. Juneau a toutefois précisé que des vérifications doivent être fait pour éviter les factures qui pourraient incomber aux associations étudiantes. La Loi 142, adoptée par le gouvernement Charest en décembre 2005, qui s’applique aux travailleurs du secteur public, comprend une clause punitive qui impose des amendes aux associations étudiantes qui font la grève. C’est pourquoi, selon M. Juneau, «les associations parlent de faire une levée de cours», pour tenter d’éviter les factures.
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