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« Donner au suivant », le projet d'une généreuse Beauceronne
« Donner au suivant » c’est le projet et l’inspiration de Zita Gauthier, une résidente de Saint-Georges, qui donne de son temps et de son énergie pour aider des familles dans le besoin.
Âgée de 73 ans, Zita a passé 22 ans de sa vie à faire du bénévolat secrètement pour des projets qu’elle a elle-même imaginée, dont huit ans à Saint-Georges.
Après avoir distribué 50 paniers cadeaux pour aider des personnes seules durant le temps des fêtes l’hiver passé, elle a cherché une nouvelle idée. « Voyant que la COVID-19 prenait toujours plus de place, j’ai demandé au Seigneur de mettre dans mon cœur un projet pour aider les autres. »
C’est ainsi qu’est née cette généreuse intention qui permet à au moins 10 familles par mois de retrouver un peu de joie.
« Ici, c'est un accueil inconditionnel. Je suis là pour les accueillir, leur donner du bonheur et leur donner de la joie. Après, je renvoie tout ça au Seigneur. »
Zita leur ouvre la porte de son sous-sol pendant environ une heure. Dans cet endroit se trouve une table avec de l’épicerie mise en avant, une étagère avec des petits objets de décoration, une penderie avec des vêtements ainsi que des peluches.
Ce sont les gens qui choisissent ce qu'ils veulent, contrairement à ce qui se fait dans les organismes connus. En plus de sélectionner la nourriture, les femmes peuvent également prendre un vêtement. Il n’y a malheureusement pas de linge pour les hommes, ils peuvent alors choisir un livre, un casse-tête ou un jouet pour leur enfant.
Dans le sous-sol de Zita, il y a également un fauteuil qui, depuis de nombreuses années, permet au monde de s’installer confortablement et de se vider le cœur. « Je leur offre aussi une heure d’écoute. C’est merveilleux, tout le monde la prend cette heure-là. Une fois une femme est venue surtout pour de l’écoute et elle est restée au moins deux heures. Quand elle est arrivée, elle respirait mal, mais en repartant elle ne cessait de me remercier et de me dire comme elle se sentait bien. C’est ça ma paie. »
Avec son rire communicatif et sa bienveillance, la septuagénaire met rapidement les gens en confiance. C’est important pour elle de comprendre la situation de chacun, d’apprendre à les connaître.
Elle explique que la plupart des personnes qui s’adressent à elle sont dans une situation critique parce qu’ils ont perdu leur travail à cause de la pandémie. Il y a aussi de nombreuses personnes victimes d’une séparation soudaine ainsi que des aînés. « J’ai vu des personnes âgées arriver ici et me dire que ça fait une semaine qu’ils mangent du pain avec du beurre de peanut ou de la sauce tomate. En effet, ceux qui n’ont pas travaillé de leur vie ne touchent presque aucune aide du gouvernement, ils sont oubliés. »
Cette femme, qui a elle-même connu la détresse au cours de sa vie, offre un à deux dépannages maximum par famille, car cela reste des « dépannages d’urgence ». Qui plus est, elle ne dispose pas d’une grande quantité de stock puisque, n’étant pas un organisme communautaire, elle ne peut obtenir aucun soutien « officiel ». C’est par des demandes sur des sites d’entraide que des gens lambda choisissent ensuite de lui apporter des vêtements, des jeux et surtout de l’épicerie. Elle reçoit aussi des dons en argent ou des cartes cadeaux.
« Mon rêve serait qu’un jour on puisse faire un blitz quelque part pour ramasser de la nourriture et avoir des provisions pour un certain temps sans devoir crier tous les mois », a-t-elle confié, fatiguée de toujours aller chercher de l’aide.
Zita admet tout de même que le monde est généreux et qu’elle obtient de bonnes réponses, même de gens qu’elle ne connaît pas. « Ça me touche beaucoup, c’est merveilleux. Il y a une dame ici à Saint-Georges qui va faire une épicerie de 150 à 175 $ chaque mois. Une autre personne m’a contacté pour m’apporter de la viande de bois. Il y a aussi des gens que j’ai pu aider autrefois qui viennent à leur tour, donner au suivant. »
Cependant, la bienveillante redoute l’arrivée de l’été et le déconfinement, car les gens seront plus occupés et prendront sûrement moins de leur temps pour donner aux autres.
« J’aimerais que les gens m’apportent beaucoup d’épicerie non périssable, des produits de beauté et d’hygiène. Ça peut aussi être des plats préparés. Et des certificats cadeaux c’est parfait pour compléter les paniers. Parfois c’est aussi des fruits et légumes du jardin. »
Simplement soutenue par son mari au quotidien, Zita Gauthier compte sur la solidarité des Beaucerons pour pouvoir continuer à faire ses paniers jusqu’au mois de décembre et qui sait, reprendre le flambeau ensuite.
« Ma paie c’est quand ils arrivent en pleurant et qu’ils repartent avec le sourire. Et c’est le cas dans plus de 95% des cas », a-t-elle conclu.
Zita est joignable au 418-227-5947.
5 commentaires
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J’aimerais savoir comment donner à cette dame pour qu’elle donne au suivant, s.v.p.
Merci!