Étude de Pierre Langlois
Niveau de littératie: portrait de la Beauce-Etchemin
L’économiste Pierre Langlois a réalisé une étude intitulée « La littératie au Québec : un regard local sur les enjeux » grâce à laquelle il dresse un portrait du niveau de littératie des différentes régions du Québec, dont les résultats ont été dévoilés aujourd'hui par la Fondation pour l’alphabétisation.
EnBeauce.com vous présente ici le résumé de cette étude en ce qui concerne la Beauce-Etchemin.
D’abord, il faut savoir que la littératie, c’est l’aptitude à lire, à comprendre et à utiliser l'information écrite dans la vie quotidienne.
Pierre Langlois a pu réaliser ce travail en jumelant les résultats du Programme pour l'évaluation internationale des compétences des adultes (PEICA) de 2012, aux données du dernier recensement canadien, datant de 2016, en s'intéressant entre autres au profil scolaire des répondants.
Les MRC ou agglomérations du Québec ont ainsi été répertoriées selon quatre niveaux:
- Vert : moins de 54 % de la population n'atteindrait pas le niveau 3 du PEICA.
- Orange : entre 58 % et 60 % de la population n’atteindrait pas le niveau 3 du PEICA.
- Jaune : entre 54 % et 58 % de la population n’atteindrait pas le niveau 3 du PEICA.
- Rouge : plus de 60 % de la population n’atteindrait pas le niveau 3 du PEICA
Le niveau 3 du PEICA correspondant au seuil jugé nécessaire pour comprendre des textes plus longs et plus complexes.
« Cette étude nous offre un regard plus local que jamais sur la littératie au Québec, identifie plus précisément les enjeux en cause et aidera ainsi, je l’espère, nos décideurs locaux et nationaux à développer des solutions plus adaptées à la situation de chaque région », de dire André Huberdeau, président de la Fondation pour l’alphabétisation.
La situation en Beauce-Etchemin
Pour ce qui est de la Beauce-Etchemin, les résultats sont les suivants:
- la MRC des Etchemins est en rouge
- les MRC de Robert-Cliche et de Beauce-Sartigan sont en orange
- et la MRC de La Nouvelle-Beauce est en jaune.
À titre indicatif, la seule MRC qui est en vert dans la grande région de Chaudière-Appalaches est Lévis.
L’étude démontre que plusieurs caractéristiques sont similaires entre les territoires affichant des résultats plus faibles. En effet, on retrouve notamment une forte proportion de répondants sans diplôme chez la population de 15 ans et plus ainsi qu’une forte proportion de répondants avec un diplôme d’études professionnelles (DEP). Ce sont aussi, souvent, des endroits où la population est vieillissante. Enfin, leurs caractéristiques économiques et industrielles sont particulières avec une importance accordée au secteur agricole, la présence de secteurs manufacturiers et d'importantes ressources naturelles liées à des activités de foresterie par exemple.
Force est donc de constater que les MRC des régions dites éloignées affichent des résultats plus défavorables.
Pistes de solutions
Devant ces résultats, l’économiste Pierre Langlois avance sept pistes de réflexion pour améliorer les compétences en littératie à travers le Québec.
1. Identifier les grands employeurs dans les MRC présentant des résultats plus faibles et ouvrir une discussion sur la littératie.
2. Définir des mesures de soutien en littératie dans le milieu agricole, de la foresterie et de la transformation.
3. Établir un contrat social entre le milieu manufacturier et les écoles professionnelles afin d’assurer une diplomation complète.
4. Adopter une approche hyperlocale et communautaire en littératie pour les grandes villes.
5. Soutenir l’apprentissage de la littératie chez les aînés, particulièrement en région.
6. Comprendre les limites de la couverture régionale des cégeps et des autres actifs de diffusion culturelle.
7. Comprendre les enjeux de littératie et de décrochage scolaire dans les communautés autochtones.
« Clairement, le défi de la littératie demeure d’actualité au Québec. Bien que les cégeps soient présents dans toutes les régions et offrent plus de 100 points de service, l’accessibilité géographique, mais aussi les autres facteurs socio-économiques qui influencent l’accès à l'enseignement supérieur doivent continuer d’être au cœur de nos préoccupations pour assurer un rehaussement de la scolarisation des Québécoises et Québécois », a précisé Bernard Tremblay, président-directeur général de la Fédération des cégeps.
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