Soutien aux victimes de la route
Connexion TCC.QC dénonce les nouvelles modalités du fonds de la sécurité routière
Connexion TCC.QC, le Regroupement des associations de personnes traumatisées craniocérébrales du Québec dont fait partie l'organisme Servio de Saint-Georges, déplore la modification récente des modalités du programme d’aide financière du Fonds de la sécurité routière, annoncées récemment par le Ministère des Transports du Québec.
Un appel de projets est prévu dès le 15 mai 2025, mais les nouvelles balises publiées sur le site du Ministère excluent désormais la sensibilisation, la prévention, l’éducation et la formation auprès des victimes de la route du champ d’application du programme. Désormais, ces volets sont réorientés exclusivement vers la sécurité routière au sens strict, écartant ainsi tout financement pour les services d’accompagnement, d’information ou de formation destinés aux personnes ayant subi un accident de la route.
Vers le MSSS mais sans argent
Selon les nouvelles balises, le ministère des Transports renvoie désormais ces organismes vers les CISSS ou CIUSSS pour soumettre des projets visant l’aide aux victimes de la route. Un changement qui non seulement complique l’accès au financement, mais surtout fragilise gravement des actions communautaires déjà indispensables. Ce transfert de responsabilité, sans avertissement préalable, s’accompagne d’une absence totale de transfert de fonds. Autrement dit, non seulement les victimes sont abandonnées, mais les structures qui les soutiennent se voient privées de ressources pour continuer leur travail crucial.
« On parle ici de conséquences humaines bien réelles. Moins d’accompagnement, c’est plus de détresse », a déclaré Marjolaine Tapin, directrice générale de Connexion TCC.QC.
Lors de l’implantation des photoradars en 2012, le ministère des Transports s’était engagé à soutenir les victimes de la route, en assurant qu’une partie des recettes irait à l’amélioration de l’autonomie et la mobilité des victimes de la route. Pourtant, en modifiant les normes du programme, il ne respecte pas cet engagement, privant ainsi les victimes de l’aide humaine dont elles ont absolument besoin. Les victimes de la route ont autant besoin d’infrastructures adaptées que de services d’accompagnement pour se reconstruire, mais le ministère semble avoir choisi de les abandonner, laissant le soin de déléguer à un autre ministère sans transférer les sommes qui auparavant leur était réservées.
Cette décision aura des impacts importants : réduction du nombre d’activités de sensibilisation, de formations spécialisées, de concertation communautaire, et diminution de l’aide directe aux personnes traumatisées craniocérébrales et à leurs proches.
Connexion TCC.QC demande un réexamen immédiat des nouvelles modalités qui redirigent les fonds initialement prévus pour les activités de sensibilisation, concertation et formation, ainsi que ceux destinés à augmenter l’autonomie et la mobilité des victimes de la route. Ce changement met en péril la capacité des organismes à accompagner efficacement les victimes de la route. Il est impératif de rétablir un financement cohérent et accessible, afin de garantir que les structures qui œuvrent auprès de ces personnes puissent continuer à offrir le soutien nécessaire à leur reconstruction.
Depuis 25 ans, Connexion TCC.QC regroupe 13 associations régionales pour soutenir et accompagner les victimes de traumatismes craniocérébraux. Par la sensibilisation, la concertation, la formation et le soutien, elle favorise l’intégration sociale, la réadaptation et l’autonomie des personnes TCC, tout en sensibilisant le public à leurs enjeux.
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