Depuis 2002
La Journée nationale des patriotes représente bien plus qu'un devoir de mémoire

Par La Presse Canadienne
Depuis 2002, les Québécois ne soulignent plus la fête de la Reine ou celle de Dollard, mais plutôt la Journée nationale des patriotes. Ainsi en a décidé le gouvernement péquiste de Bernard Landry.
Ce jour férié, célébré le lundi précédant le 25 mai, s’inscrit de plus en plus dans les mœurs, mais «le ciment n'est pas encore pris», estime Frédéric Lapointe, président du Mouvement national des Québécois, qui coordonne les activités commémoratives organisées à la grandeur de la province.
«Je pense qu'on est en train de l'établir, mais c'est récent. Vingt ans dans un exercice de commémoration, c'est jeune. On ne parle pas de Pâques, de Noël ou de la Saint-Jean-Baptiste, qu'on fête au Québec depuis bientôt 400 ans», relativise-t-il.
Cet avis est partagé par la directrice générale de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal, Marie-Anne Alepin.
«C’est un mouvement qui s’inscrit de plus en plus dans les habitudes des gens. La Journée nationale des patriotes, c'est une journée pour les célébrer et pour se souvenir d'eux. C'est notre histoire», indique Mme Alepin. La souverainiste d’origine syrienne ajoute qu’«il est important de mentionner que c'est vraiment une journée pour tout le monde, de toutes les origines».
Comme le veut la tradition, la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal donne rendez-vous aux citoyens au carré Saint-Louis à 13 h lundi après-midi. Après une prise de parole par des élus et des artistes, ils marcheront dans les rues de la métropole pour exprimer leur reconnaissance envers ces gens qui se sont mobilisés, au péril de leur vie, pour améliorer le sort du peuple québécois.
«Cette année, on va encore célébrer nos patriotes, mais aussi nos artistes. On part du carré Saint-Louis parce que nos artistes, ce sont de véritables patriotes, ce sont des ambassadeurs de cet amour de la patrie», dit Mme Alepin pour expliquer la symbolique derrière ce choix de lieu de départ de la marche.
En plus de l'action politique des patriotes et de leurs sacrifices, M. Lapointe souhaite qu’on se souvienne qu’«ils sont à l'origine de la responsabilité ministérielle et, en quelque sorte, de la création de la province de Québec».
«Le gouvernement responsable qu'ils appelaient de leurs vœux, il s'est réalisé. Le pays dans lequel nous vivons aujourd'hui, on le doit à leurs actions et à leurs sacrifices. C’est quelque chose qui mérite d'être rappelé et de faire partie de notre mémoire. Mais au-delà du souvenir, c'est leur exemple qu'il faut suivre, un exemple d'engagement politique et personnel pour rendre le peuple meilleur, pour reprendre un slogan de l'époque.»
C’est donc plus qu’un devoir de mémoire, selon M. Lapointe.
«Les patriotes ont mis en œuvre leurs politiques dans les autres configurations gouvernementales, que ce soit le Canada uni ou, plus tard, la province de Québec. Ce travail d'éduquer la population et de développer le système d'éducation, c'est un exemple de l'œuvre des patriotes que nous devons tous poursuivre aujourd'hui. Nous devons en prendre exemple et agir pour le bien de notre nation. La Journée nationale des patriotes est un outil important pour qu'on se fasse du bien sur le plan identitaire.»
À son avis, c’est encore plus nécessaire dans le contexte actuel de polarisation et de division.
«On a besoin de symboles forts unificateurs pour qu'on se souvienne qu'on a une histoire commune, des intérêts en commun, des institutions communes, des valeurs, des exemples communs, des modèles. Et les patriotes font partie de ces modèles.»
Sébastien Auger, La Presse Canadienne
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