Jonathan Ferland veut un rôle offensif en Autriche

Par Pierre-Luc Lafrance, Rédacteur en chef
Bien des choses ont changé en un an. À pareille date l’an dernier, Jonathan Ferland se préparait pour le camp d’entraînement du Canadien de Montréal avec optimisme. L’ailier droit de 6 pieds 2 âgé de 25 ans venait de remporter la Coupe Calder avec les Bulldogs d’Hamilton et il espérait avoir une chance au niveau suivant : la LNH.
Au terme du camp d’entraînement, il a été rétrogradé à Hamilton où il espérait connaître une excellente saison pour attirer l’attention des gens du grand club, mais aussi des recruteurs professionnels des autres formations. Il a connu un départ canon avec huit buts en 17 parties, mais les choses ont ralenti par la suite. Sur le plan personnel, il a tout de même atteint un sommet en carrière avec 40 points en 80 rencontres, mais son nombre de buts est passé de 23 à 16. Sur le plan collectif, la saison a été beaucoup plus dure. Hamilton n’a pu défendre son titre de champion de la LAH, puisque le club-école du Canadien n’a même pas fait les séries d’après-saisons. Depuis la fin de la campagne, la plupart des vétérans de l’équipe ont quitté l’organisation du Canadien. Yann Danis a signé avec les Islanders, Mathieu Biron et Duncan Milroy sont partis en Allemagne et Corey Locke a été échangé. Jonathan Ferland a profité de son statut de joueur autonome pour signer avec la formation de Vilach, dans la ligue d’Autriche.
Pour Ferland, ce départ massif des vétérans s’explique facilement : « On était plusieurs à jouer pour Hamilton depuis quelques années et on n’avait pas de chance de jouer en haut. Il y a du mouvement, mais c’est normal parce que la Ligue américaine doit servir de tremplin. Quand tu vois que ça ne fonctionne pas, c’est le temps de regarder ailleurs. » La saison de misère s’explique par la frustration. « Beaucoup de joueurs s’attendaient qu’en gagnant la coupe Calder, de belles portes s’ouvriraient pour eux. Alors quand ils ont vu qu’ils en étaient au même stade l’année suivante (dans les mineures)… Aussi, il y a eu plusieurs vétérans qui ne sont pas revenus avec l’équipe et la chimie était différente. »
À la fin de la campagne, Ferland avait plusieurs offres sur la table. Il a choisi de vivre l’expérience européenne. Des équipes de la Finlande et de l’Allemagne se sont manifestées, mais il a finalement opté pour l’Autriche. Cela peut sembler surprenant, d’autant plus que le championnat autrichien n’est pas le plus connu en Europe, mais le Mariverain a été convaincu après avoir discuté à quelques reprises avec l’entraîneur qui est un canadien d’origine. « Il est prêt à me donner un rôle offensif, alors qu’ailleurs on me voit comme un joueur défensif, car c’est le rôle que j’avais dans la Ligue américaine. Je tenais à revenir dans un rôle offensif comme dans le junior, car je sais que je peux tenir mon bout de ce point de vue. » Ferland a aussi été convaincu par l’Autriche, un pays qui offre une belle qualité de vie. « Je veux joueur dans un bon calibre et je veux m’établir en Europe. Je veux de la stabilité pour ma famille. »
Il a signé une entente d’un an et ne part pas dans l’objectif de revenir en Amérique l’an prochain. En fait, il ne reviendra que s’il reçoit une offre qui comprend des matchs garantis dans la LNH. Il s’attend à recevoir plusieurs offres s’il a une bonne saison, mais, s’il se plaît en Autriche, il ne détesterait pas s’y établir.
Ferland a quitté le 14 août pour le Vieux continent. Une semaine plus tard, il va participer à ses premiers matchs hors concours. En Europe, ces matchs prennent la forme de mini tournoi. La saison est moins chargée que dans la Ligue américaine. Il n’y a que 54 matchs, ce qui diminue le nombre de voyages. « Ça va faire changement par rapport à la Ligue américaine. Quand on joue quatre matchs en cinq soirs, la fatigue se fait sentir et on ne peut pas jouer à 100 % lors des deux derniers matchs. »
Ferland se lance vers l’inconnu avec cette nouvelle aventure, mais il a une idée de ce qui l’attend puisqu’il a parlé avec des joueurs qui ont vécu l’expérience. « Tous les joueurs à qui j’ai parlé qui sont allés en Europe ont apprécié. J’y vais avec une attitude positive. Surtout que le pays est beau et on m’a dit que la ville de Vilach, dans le sud de l’Autriche, près de l’Italie, était très belle. Cela va aussi me donner l’occasion de voyager en Europe. »
Point de vue hockey, son objectif est très clair : s’établir en Europe comme un joueur offensif.
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