La hockeyeuse Lisa-Marie Breton-Lebreux, originaire de Saint-Zacharie, a confirmé qu'elle accrochait ses patins pour de bon.

L'attaquante des Stars de Montréal a joué son dernier match le week-end dernier en grande finale de la coupe Clarkson, une défaite de l'équipe montréalaise. « C'est évident que j'aurais préféré conclure ma carrière avec une victoire. Nous sommes parties tellement de loin avec un mauvais début de saison. Toutefois, notre équipe a démontré beaucoup de caractère tout au long de la saison et de perdre en prolongation  contre Boston lors de cette dernière partie, j'ai trouvé ça frustrant », affirme-t-elle.

La numéro 26 tire une philosophie de vie de cette conclusion. « J'ai appris que l'amour de mon sport est plus important que la victoire. Il m'aura fallu jouer une dernière fois pour le comprendre. Je n'ai aucun regret, et ce, même si je n'aurai jamais ma cinquième bague de championnat », déclare Breton-Lebreux.

Celle-ci avoue ne pas réaliser encore qu'elle est à la retraite. « J'en suis consciente et je suis réellement à la retraite, mais je crois qu'il me faudra attendre encore pour le réaliser complètement. C'est une grosse page de ma vie qui se tourne », dit-elle.

La retraite

Les derniers coups de patin de la hockeyeuse se sont faits dans l'émotion. « Le dernier match à Montréal a été particulièrement dur au niveau émotionnel, car je n'en savais rien. L'équipe m'a honoré devant la foule et j'ai été nommée la première étoile de la rencontre. L'annonceur maison a annoncé que c'était ma dernière partie devant les partisans des Stars. J'ai vraiment aimé le moment », dit-elle avec le sourire. La femme de 37 ans regrette toutefois ne pas avoir été mise au courant. « Mes parents étaient présents, mais j'aurais aimé avertir plus de personnes dans ma famille, elles auraient aimé assister à cette rencontre », ajoute Breton-Lebreux.

Après ce match, sa coéquipière, Caroline Ouellette, a livré un message à sa bonne amie. « Elle a mentionné que j'étais toujours souriante et que j'étais une excellente coéquipière. Elle appréciait s'entraîner avec moi, je l'aidais à trouver la motivation nécessaire. Son message m'a vraiment touchée », raconte-t-elle avec émotion. Breton-Lebreux a également pris la parole. « J'ai dit aux filles qu'elles étaient importantes dans ma vie et de croire en elles, que moi je croirai toujours en elles. Le message était difficile à livrer, j'avais l'impression de vivre une peine d'amour », mentionne la hockeyeuse visiblement émue.

Les meilleurs souvenirs

La native de Saint-Zacharie a plusieurs bons souvenirs de sa carrière. « Au niveau personnel, j'ai vraiment apprécié d'être repêchée par Charline Labonté au match des étoiles et d'avoir participé à cette rencontre spéciale. J'ai également apprécié qu'elle explique aux plus jeunes qu'elle m'avait choisie pour l'ensemble de ma carrière et pour mon implication dans le hockey féminin. J'ai trouvé que le geste avait beaucoup de classe », affirme Breton-Lebreux.

Les coupes de 2009 et 2012 sont spéciales pour la joueuse. « En 2009, c'était notre premier trophée et c'était malade, mais la chimie de l'année 2011-2012 était vraiment spéciale. Cette équipe pouvait tout accomplir, elle était compétitive et rassembleuse », mentionne-t-elle.

Qu'elle est sa plus grande réalisation en tant que créatrice de la Ligue ? « Je pense que c'est d'avoir continué malgré les moments plus difficiles au début, j'ai pratiquement vécu des dépressions par moment. Je suis heureuse d'avoir poussé plus loin ma vision du hockey féminin », ajoute-t-elle fièrement.

Les projets futurs

La nouvelle retraitée ne manque pas de projets. Elle continuera de travailler pour l'Université Concordia où elle supervise le conditionnement physique des athlètes universitaires. Celle-ci restera de plus impliquée avec les Stars de Montréal et la Ligue canadienne de hockey féminin dont elle est la cofondatrice. « Je ne sais pas quel rôle j'aurai avec l'équipe montréalaise, mais je serai impliquée. J'aimerais organiser des matchs corporatifs et améliorer les horaires de pratiques des filles. Au point de vue de la Ligue, je veux continuer à faire avancer le produit. J'aimerais que le circuit soit encore plus professionnel au point où les filles pourront être payées pour jouer », affirme Breton-Lebreux avec conviction.

La Beauceronne révèle également qu’elle a été invitée à faire la préparation physique de l’équipe canadienne de hockey féminin qui aura lieu en mai. « On parle d’une centaine de joueuses. Je vais essayer de développer un peu cet aspect de ma vie, peut-être que je finirai par avoir une médaille d’or olympique », raconte-t-elle avec un rire sincère.

Celle-ci prendra enfin du temps pour elle. « Je veux voyager plus souvent au moins deux fois par année. Je serai plus souvent en Beauce, j’ai passé pratiquement 20 ans loin de la maison. Mes parents seront contents de lire ce bout du texte », conclut-elle avec un sourire ravissant.