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100 jours plus tard

durée 18h00
22 juin 2020
duréeTemps de lecture 4 minutes
Par
Pier Dutil

100 JOURS PLUS TARD

Jeudi dernier, le 18 juin, il y avait 100 jours que l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) avait décrété que la COVID-19 était considérée comme une pandémie affectant la planète entière.

100 jours vécus au jour le jour, c’est long, même très long. Mais 100 jours dans une vie, ça devient un épisode qui meublera nos souvenirs.

Des chiffres qui font peur

Au cours de ces 100 jours, plus de huit millions d’êtres humains ont été infectés par le coronavirus et plus de 453 000 en sont morts. Et ce n’est pas fini.

Pour combattre ce fléau, les dirigeants d’un grand nombre de pays ont choisi de décréter le confinement de l’ensemble de la population. Ces mesures ont été souvent critiquées, mais, malheureusement, l’ampleur de la pandémie ne faisait référence à rien de déjà vécu. Nos dirigeants ne disposaient d’aucuns modèles pour prendre leurs décisions. 

Plusieurs ont reproché à nos dirigeants d’improviser, mais il est normal d’improviser lorsque l’on navigue dans l’inconnu.

Lorsque j’analyse les données mondiales du nombre de cas et de décès, je constate que les pays qui ont pris les choses à la légère sont, 100 jours plus tard, les plus affectés.

C’est aux États-Unis que la pandémie a causé le plus de décès, soit plus de 120 000. On se rappellera que le Président Donald Trump a tout fait pour minimiser l’importance de la pandémie, prétendant que le virus disparaîtrait de lui-même avec l’arrivée du printemps, qu’on pouvait le combattre en absorbant un solvant quelconque, en somme en mettant de l’avant des idées qui allaient à l’encontre de tout ce que prônait la médecine. 

Il s’est même permis de contester les gouverneurs de certains états qui instauraient le confinement. Pourtant, depuis un début de déconfinement, on assiste à une résurgence de nouveaux cas à un rythme alarmant dans plusieurs états.

Nous avons assisté au même phénomène au Brésil où le Président Bolsonaro a ridiculisé toutes les mesures préventives prises par les dirigeants régionaux. On se retrouve avec plus de 47 000 décès et on en ajoute près de 1 000 par jour.

En Grande Bretagne, le premier Ministre Boris Johnson minimisait l’importance de la maladie jusqu’à ce qu’il soit personnellement infecté et qu’il se retrouve aux soins intensifs. Son discours avait complètement changé lorsqu’il est sorti de l’hôpital. Mais le virus a déjà fait plus de 42 000 morts dans ce pays, soit le plus haut plateau en Europe.

Au Canada et au Québec

Au Canada, même si nos dirigeants n’ont pas tardé à mettre de l’avant des mesures diverses, plus de 100 000 personnes ont été victimes du coronavirus et plus de 8 000 sont décédées.

C’est au Québec que la COVID-19 a frappé le plus fort avec plus de 54 000 cas et plus de 5 300 décès, tout cela malgré le confinement décrété le 12 mars et le gel de toutes les activités non essentielles.

Alors que nos dirigeants, inspirés par la situation qui avait prévalu en Italie où les hôpitaux ne suffisaient pas à la tâche, ont opté pour réserver quelque 7 000 lits pour les patients qui seraient infectés, le virus a plutôt frappé dans les établissements où l’on retrouve les personnes âgées, les CHSLD, les RPA et les RI.

Au total, 4 588 décès (85,3 %) sont survenus au sein de ces établissements. Alors que les personnes âgées de plus de 70 ans représentaient 28, 4 % des cas infectés, ils ont compté pour 91,9 % des décès.

Chez nous

Lorsque l’on analyse la situation québécoise par région, on est à même de constater que c’est à Montréal et dans ses banlieues sud et nord que l’on retrouve la grande majorité des cas, soit 74 % et des décès, soit 84 %.

L’ensemble du Québec a été passablement épargné. Chez nous, en Beauce, seulement 107 cas ont été détectés et, fort heureusement, nous ne comptons aucuns décès. Le respect des consignes mises de l’avant par nos dirigeants explique certainement une grande partie de ces résultats. 

De plus, le style de vie en région, où les gens vivent davantage dans des résidences unifamiliales, fait en sorte que les contacts sont moins nombreux qu’en milieu urbain où plusieurs centaines d’individus se côtoient au sein de tours d’habitation.

Aurait-on pu faire mieux?

Alors que nos dirigeants jouissaient d’une bonne écoute lors des premières semaines de la pandémie, les critiques ont commencé à se faire entendre lorsque la belle température a fait son apparition et que les gens avaient le goût de prendre le dehors.

Les gens qui se préoccupent de l’économie souhaitaient également un assouplissement des mesures de confinement pour reprendre leurs activités et éviter la faillite.

À la question aurait-on pu faire mieux, la réponse est oui, car on peut toujours faire mieux. Mais, comme je l’ai déjà écrit dans une chronique précédente, il est toujours facile d’analyser la partie et de suggérer des solutions lorsque la partie a déjà été jouée.

Le déconfinement est passablement avancé au Québec, mais il ne faudrait pas oublier que ce damné coronavirus n’est pas disparu. Il rôde et il n’attend qu’un certain relâchement de notre part pour amorcer une deuxième vague.

Profitons de notre été, mais demeurons sur nos gardes.

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PENSÉE DE LA SEMAINE

Je dédie la pensée de la semaine à celles et ceux qui ont souffert de la pandémie sans toutefois être infectés par le coronavirus :

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