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Ouste 2020!

durée 18h00
28 décembre 2020
duréeTemps de lecture 4 minutes
Par
Pier Dutil

OUSTE 2020!

Je ne connais pas beaucoup de gens qui aiment vieillir, mais, cette année, je connais beaucoup de gens qui souhaitent que le temps passe vite et que l’on tourne la page sur l’année 2020.

«Annus horribilis»

En 1992, alors que sa famille vivait une période trouble, la reine Elisabeth II avait utilisé l’expression «Annus horribilis» «Année horrible» pour qualifier son année.

À quelques jours de la fin de 2020, dans le monde entier, nous serions sans doute plusieurs à qualifier cette année d’«Annus horribilis».

Il y a un an jour pour jour, personne de se doutait de ce qui nous attendait en 2020. Aucun des astrologues qui s’étaient hasardés à prédire de quoi serait fait 2020 n’avait fait mention d’une pandémie comme celle de la COVID-19.

Lentement, mais sûrement, ce foutu coronavirus s’est infiltré un peu partout sur la planète, faisant des millions de victimes et causant la mort de centaines de milliers d’êtres humains.

Les dirigeants gouvernementaux ont été accaparés par la gestion de cette crise et ont pris des décisions parfois heureuses, parfois malheureuses. On peut vouloir leur adresser des reproches, mais, à leur défense, il nous faut reconnaître que tout le monde vivait quelque chose de jamais vu.

Lorsque l’on se réfère à d’importantes pandémies qui ont menacé l’ensemble de la planète, il nous faut remonter à 1918-1919 pour retrouver un événement aussi menaçant : la grippe espagnole. Donc, à moins d’être centenaire, personne ne se souvient d’avoir vécu une telle crise
 

Une menace pour l’économie

Les décisions prises pour préserver la santé des citoyens ont eu un impact majeur sur l’économie de la planète. Au Québec, lorsque l’on a décrété un arrêt total de toutes les activités, sauf celles jugées essentielles, il fallait avoir du cran. La mesure n’était pas populaire, mais elle était nécessaire.

Alors que certains pans de l’économie s’en sont bien tirés, d’autres ont grandement souffert et continuent de souffrir comme la restauration, l’hôtellerie, le tourisme, l’industrie du spectacle, la culture, etc. Il faut s’attendre à ce que plusieurs intervenants de ces secteurs ne passent pas à travers.

Les finances publiques seront également fortement affectées avec des déficits prévus de 400 G$ à Ottawa et 15 G$ au Québec. Les budgets des prochaines années seront lourdement hypothéqués et il faudra de nombreuses années pour revenir à l’équilibre budgétaire.

Au Québec, heureusement, la presque totalité des emplois perdus ont été récupérés, mais, là encore, des gens ne retrouveront jamais leurs emplois.
 

De nouveaux apprentissages

Les neuf derniers mois de l’année 2020 nous auront imposé de nouvelles façons de faire.

D’abord, nous avons découvert de nouveaux mots, certains déjà existants, mais rarement utilisés comme confinement, déconfinement, coronavirus, présentiel, distanciation, etc. et d’autres nouveaux mots créés dans les circonstances comme covidiots.

Nous avons aussi pris de nouvelles habitudes comme le port du masque dès que nous fréquentons des lieux publics. Le lavage des mains est devenu un «must». Je crois que je me suis lavé les mains plus souvent en 2020 qu’au cours de toutes mes années précédentes. J’en ai la peau gercée.

Et que dire des désinfectants mis à notre disposition à l’entrée des lieux publics. Certains sont gluants et tardent à pénétrer dans notre peau, d’autres sont tellement clairs qu’ils nous coulent entre les doigts. Il me faut ajouter que plusieurs de ces liquides dégagent une odeur qui favorise la distanciation.

Nous avons aussi appris à reconnaître les gens par leurs yeux, le bas du visage étant caché par les masques. J’ai aussi constaté qu’il y avait un nombre effarant d’aveugles qui font leur épicerie. Pourquoi je dis ça, tout simplement parce que, chaque fois que je fais mon marché, je croise des gens qui, malgré d’énormes affiches suspendues dans les allées et de grosses flèches au plancher, il y en a toujours qui circulent dans le mauvais sens. La seule explication que j’ai trouvée c’est que ces gens doivent être aveugles ou, comme on doit le dire aujourd’hui, malvoyants.

Célébrer Noël en groupes restreints est aussi une nouveauté, du moins pour celles et ceux qui ont respecté cette consigne. Personnellement, depuis ma naissance, c’était la toute première fois que nous ne tenions pas le réveillon en famille (parents, frères, sœurs, beaux-frères, belles-sœurs, neveux, nièces et membres de la quatrième génération. On se reprendra l’année prochaine, du moins nous l’espérons.

Finalement, pour plusieurs, 2020 est une année à oublier. Personnellement, je ne suis pas d’accord, car cette année, aussi dérangeante fût-elle, nous aura également permis de connaître la vraie personnalité des gens que nous fréquentons. Certains auront su faire preuve de solidarité, de responsabilité et de respect, alors que d’autres auront démontré leur égoïsme et leur ingratitude. C’est dans des situations de crises que les vraies personnalités ressortent. Ne serait-ce que pour cette raison, je n’oublierai jamais 2020.
 

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PENSÉE DE LA SEMAINE

Je dédie la pensée de la semaine à celles et ceux qui ont lourdement souffert au cours des derniers mois :

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