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Sueurs chaudes, sueurs froides et élections

durée 18h00
23 août 2021
duréeTemps de lecture 4 minutes
Par
Pier Dutil

SUEURS CHAUDES, SUEURS FROIDES ET ÉLECTIONS


Le poète Claude Péloquin avait fait scandale en inscrivant la phrase suivante sur la murale de Jordi Bonnet exposée au Grand Théâtre de Québec : «Vous êtes pas écoeurés de mourir, bande de caves…» De ce temps-ci, j’aurais le goût de m’approprier cette phrase en l’adaptant aux conditions météorologiques actuelles pour affirmer : «Vous êtes pas écoeurés de suer, bande de caves…»

Et pendant ce temps-là, je ressens des sueurs froides en visionnant les images qui nous proviennent d’Afghanistan. Enfin, jetons un regard sur la campagne électorale fédérale.

ENCORE LA CANICULE

Je ne sais pas si vous aimez les grandes chaleurs ou pas, mais personnellement, je supporte très mal la chaleur humide qui nous habite présentement. 

De nature, je suis quelqu’un qui a la bougeotte. Mais, depuis le début de la pandémie, j’ai dû mettre la pédale douce sur mes déplacements extérieurs. Suite à la reprise presque normale des activités cet été, j’ai proposé à ma blonde d’aller passer quelques jours à Québec, histoire de changer le mal de place et de souligner notre 50e anniversaire de mariage. Il faut dire que j’adore Québec, l’une des plus belles villes au monde avec son cachet européen dans sa vieille partie.

Quelle idée de fou! On s’est retrouvés à Québec de mardi à vendredi dernier, alors que le thermomètre indiquait 35 degrés Celsius et plus. Et si l’on ajoutait à cela l’indice humidex, la température ressentie dépassait les 40 degrés. Assis sur une terrasse sans bouger autre chose que mon coude pour porter mon verre à mes lèvres, je dégoulinais de partout. Quand je pensais à ma résidence à l’air climatisé et à ma piscine dans la cour arrière, j’avais envie de revenir à la maison au plus sacrant, fredonnant la chanson de Johnny Cash : «I want to go home.»

Mais, me raisonnant, j’ai réduit mon programme à sa plus simple expression et j’ai tout de même pu apprécier les charmes de Québec et les délices de ses excellents restaurants. 

SUEURS FROIDES EN AFGHANISTAN

Vous allez me dire que l’Afghanistan, c’est bien loin d’ici et que ce qui s’y passe actuellement nous concerne peu ou pas. Pourtant, personne n’a été insensible en visionnant les images de milliers d’Afghans tentant de pénétrer à l’aéroport de Kaboul, la capitale, ou courant autour d’un avion qui tentait de prendre son envol. Et, pire encore, l’image des parents désirant donner leurs bébés aux militaires pour leur épargner un triste sort.

En tant que Canadiens, ce qui se passe là-bas n’est pas sans nous rappeler que les Forces armées canadiennes ont combattu en Afghanistan durant près de 20 ans. Quelque 40 000 militaires y ont combattu et 158 y ont perdu la vie, dont un jeune Beauceron de 21 ans, Étienne Gonthier. Cela sans compter des milliers de blessés revenus au pays avec des séquelles importantes pour certains d’entre eux. 

Pendant que nos politiciens se démènent en campagne électorale, il ne faudrait pas oublier de porter secours aux Afghans qui ont collaboré avec les Forces armées canadiennes à titre d’interprètes, de guides, etc. Laissés à eux-mêmes, ces précieux collaborateurs risquent d’être tués par les talibans. Le Canada a une responsabilité à l’égard de ce gens et de leurs familles.

Ce conflit, déclenché par George W. Bush suite aux évènements de septembre 2001, constitue un autre humiliant fiasco pour l’armée américaine qui souhaitait combattre les talibans et instaurer la démocratie dans ce pays. Après le cuisant échec du Vietnam où les Américains ont quitté dans la honte, la situation en Afghanistan démontre une fois de plus que, même avec des moyens militaires énormes, la victoire n’est jamais assurée.

Ce qui se passera dans ce pays à court, moyen et long terme sera néfaste pour l’ensemble de la population de ce pays qui ne demande qu’à vivre en paix.

LA LUTTE SE RESSERRE

À peine 10 jours après le déclenchement des élections fédérales, la lutte se resserre entre les Libéraux et les Conservateurs, les deux seuls partis susceptibles de prendre le pouvoir.

Dans un sondage Nanos publié en fin de semaine dernière, l’écart n’est plus que de 2 % entre les Libéraux (34,2 %) et les Conservateurs (32,3 %). Tout porte à croire qu’à l’issue de ce scrutin, c’est encore un gouvernement minoritaire qui dirigera le Canada.

En Beauce, Maxime Bernier a lancé sa campagne disant vouloir passer 29 % de son temps dans le comté. Il en aura grandement besoin. Reconnaissant que son plus grand défi sera de regagner la confiance des Beaucerons, il ajoutait qu’il «…préfère perdre avec dignité que de gagner en reniant ses principes.» Cela est tout à son honneur, mais il devrait se rappeler que c’est en agissant ainsi qu’il a perdu la lutte à la direction du Parti conservateur en 2017 et l’élection en Beauce en 2019. 

Choisissant de mener sa campagne en dénonçant «la tyrannie médicale» et en s’opposant aux mesures sanitaires, Maxime Bernier semble oublier que près de 75 % des Beauceronnes et Beaucerons sont déjà vaccinés et que la très grande majorité s’est conformée aux mesures sanitaires. M. Bernier concluait en déclarant : «Ça ne me fait pas peur de ramer à contre-courant.»

C’est un pari risqué, mais, à 58 ans, majeur, mais non vacciné, Maxime Bernier est assez expérimenté pour faire ses propres choix. Il lui suffira de vivre avec les résultats par la suite.
 

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PENSÉE DE LA SEMAINE

Je me permets d’utiliser une pensée déjà citée dans une chronique précédente et toujours pertinente dans les circonstances. Je la dédie à Maxime Bernier :

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