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Guerre et pandémie

durée 18h00
28 mars 2022
duréeTemps de lecture 4 minutes
Par
Pier Dutil

GUERRE ET PANDÉMIE
 

Si la guerre en Ukraine a pris la première place dans l’actualité, la pandémie due à la COVID-19 semble terminée dans l’esprit de bien des gens. Pourtant, les deux évènements continuent de se faire menaçants.

APRÈS 33 JOURS

Au 33e jour de l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe, les images qui nous proviennent quotidiennement du territoire ukrainien me sidèrent.

On croirait revoir des images de la deuxième guerre mondiale alors que l’Europe était à feu et à sang à cause du délire d’un despote qui rêvait de dominer le monde, Adolf Hitler.

Personne n’aurait pu imaginer que l’on puisse revivre une telle horreur. Pourtant, l’armée russe bombarde tout, détruisant des villes entières, ne laissant que désolation.

Comme je le mentionnais dans une chronique précédente, quand on en est rendu à bombarder des hôpitaux, des écoles, des maternités et des édifices à logements abritant des civils, l’agresseur fait preuve d’une barbarie peu commune.

FORTE RÉSISTANCE

Malgré la force de l’armée russe, malgré sa supériorité en nombre et en armes, la résistance de la petite armée ukrainienne et de la population a de quoi surprendre. 

Je n’en revenais pas de voir quelques dizaines de citoyens, mains nues, bloquer un véhicule militaire russe qui n’a eu d’autre choix que de rebrousser chemin.

L’armée russe connaît des problèmes logistiques sur le terrain et subit de lourdes pertes. C’est pourquoi Poutine menace d’utiliser des armes chimiques, voire même des armes nucléaires, démontrant ainsi que sa folie n’a pas de limites.

La résistance ukrainienne est suffisamment forte pour que Poutine modifie sa stratégie et décide de consacrer sa lutte sur la partie à l’Est de l’Ukraine principalement. L’armée russe a même dû reculer à certains endroits.

Évidemment, il serait beaucoup trop tôt pour rêver d’une victoire ukrainienne, mais le courage des citoyens de ce pays a de quoi surprendre le monde entier.

PENDANT CE TEMPS-LÀ

Et pendant ce temps-là, les dirigeants occidentaux tiennent réunions sur réunions, font de beaux discours de soutien au président ukrainien, mettent en place des sanctions économiques contre la Russie, fournissent des armes à l’armée ukrainienne, mais laissent cette dernière se dépêtrer seule pour sauver la souveraineté d’un pays démocratique assailli par un despote qui poursuit un «trip» de pouvoir.

Quand j’observe cette situation, je dois vous avouer que j’ai honte. Un tout petit pays d’un peu plus de 40 millions d’habitants lutte pour préserver son droit à la démocratie, alors que l’on se contente d’appuis timides.

Si l’on ne fait rien pour arrêter Poutine, n’allez surtout pas croire que, en cas de victoire, il s’arrêtera à l’Ukraine. 

FINIE LA PANDÉMIE?

À voir les Québécoises et les Québécois se comporter, on croirait que la pandémie est finie. T-E-R-M-I-N-É-E.

Vendredi soir, je suis allé dans un restaurant à St-Georges. C’était plein de gens qui prenaient plaisir à se retrouver à plusieurs autour d’une même table pour bouffer, prendre un verre et s’amuser. Rien de plus normal après deux ans de sacrifices.

Mais, à l’arrivée, tout le monde se serrait la main, se faisait la bise sans porter un couvre-visage. Je tiens à noter que je ne leur reproche pas ce comportement. Je comprends très bien qu’il y a des limites à retenir sa joie.

Je comprends également que le fait d’abolir presque toutes les mesures sanitaires, à l’exception du port du couvre-visage dans les lieux publics, laisse penser que le danger est maintenant derrière nous.

Pourtant, tant en Europe qu’ici, on assiste à une résurgence de nouveaux cas. Au Québec, au cours de la dernière semaine, on a recensé plus de 2 000 nouveaux cas par jour, cela même si on ne fait presque plus de tests de détection. Le vrai bilan est donc supérieur. 

Même chose dans les hôpitaux où, après une importante diminution du nombre des hospitalisations, on perçoit une légère augmentation, Pas moyen de baisser en bas de 1 000 hospitalisations. À l’hôpital de St-Georges, on a même atteint un nombre jamais vu durant les premières vagues de la pandémie, soit un peu plus de 30 hospitalisations. On a aussi connu une importante éclosion à l’Oiseau bleu.

Heureusement, le variant BA.2, le plus contagieux à date, n’est pas très virulent et les patients atteints sont moins gravement affectés. Il faut dire aussi que le fait que 82,9 % des Québécoises et Québécois ont déjà reçu deux vaccins et 49,9 % en ont reçu trois fait en sorte que les impacts sont moins dommageables. Et, déjà, on parle d’une quatrième dose pour les personnes vulnérables.

En abolissant la grande majorité des mesures sanitaires, les dirigeants de la Santé publique et du Gouvernement québécois ont voulu nous permettre de retrouver une vie plus normale, sachant très bien que cela comportait certains risques. 

Il nous appartient de nous comporter de façon prudente, de ne pas abuser de notre liberté retrouvée afin de pouvoir jouir de la vie avec celles et ceux que l’on aime et qui nous aiment.

Oui, on voit la lumière au bout du tunnel, et ce n’est pas celle d’un train qui arrive. 
 

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PENSÉE DE LA SEMAINE

Je dédie la pensée de la semaine à celles et ceux qui se lavent les mains face à la guerre en Ukraine :

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