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La baloune se dégonfle

durée 18h00
28 août 2023
duréeTemps de lecture 3 minutes
Par
Pier Dutil

La semaine dernière, les médias écrits, parlés et électroniques ont fait tout un plat du manque de milliers de professeurs dans les écoles du Québec.

À les lire et/ou les écouter, lors de la présente rentrée scolaire, les élèves québécois étaient condamnés à se retrouver en classe face à n’importe qui n’ayant aucune compétence pour enseigner. Un chroniqueur allait même jusqu’à réclamer la démission du ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, comme si ce dernier, en poste depuis seulement 10 mois, était le seul responsable de la situation actuelle.

Respirons par le nez

Je reconnais que Bernard Drainville a contribué à entretenir la pagaille lorsqu’il s’est présenté à un point de presse en clamant : «J’ai besoin d’aide!», implorant les professeurs à la retraite à considérer un retour au boulot pour combler les postes vacants.

On évaluait alors le nombre de professeurs manquant à l’appel à 8 558. Une fois cet énorme chiffre lancé dans l’opinion publique, on apprenait que ce total provenait de 1 859 postes à temps plein et de 6 699 postes à temps partiel, ce qui contribuait déjà à amoindrir le problème.

Puis, le nombre 8 558 était une donnée datant du 14 août dernier. Or, comme toutes les personnes évoluant dans le milieu scolaire le savent, les Centres de services scolaires entreprennent de combler les postes vacants dans la deuxième moitié du mois d’août, alors que l’on a une idée plus précise du nombre des élèves inscrits.

À titre d’exemple, chez nous, au Centre de services scolaire de la Beauce-Etchemin (CSSBE), cette année, on entreprenait le travail d’affectation des postes le 16 août.

Déjà, le nombre 8 558 a été considérablement réduit au cours des derniers jours et la presque totalité des élèves qui se présenteront dans les quelque 35 000 classes du Québec auront devant eux un professeur en mesure de leur fournir un service adéquat.

Oui, on pourra continuer à parler de professeurs non-qualifiés. Mais il s’agira de professeurs qui possèdent une formation adéquate dans la matière enseignée, mais qui n’ont pas complété leur formation en pédagogie.

Loin de moi l’idée de prétendre que ce manque de formation en pédagogie est banal. Mais de là à prétendre que ces enseignants sont incompétents, il y a un pas que je ne suis pas disposé à franchir.

Comme me confiait un professeur non-qualifié qui en sera à sa cinquième année d’enseignement dans une matière dont il possède une maîtrise universitaire : «Après quatre ans d’enseignement, je commence à savoir comment m’y prendre, à connaître les façons de faire qui marchent et celles qui ne marchent pas.»

La situation chez nous

Au Centre de services scolaire de la Beauce-Etchemin, la situation est loin d’être alarmante. Dans un article du journaliste Mathieu Bouchard-Racine que l’on pouvait lire la semaine dernière sur enBeauce.com, on apprenait qu’il n’y avait pas péril en la demeure dans notre région.

Vendredi matin, j’ai joint Joannie Demers, agente de développement aux communications du CSSBE, pour obtenir un portrait à jour de la situation. Avec précision, Madame Demers m’a informé qu’en date du jeudi 24 août à 9 h 44 (est-ce assez précis à votre goût?), la situation était sous contrôle dans la région.

En effet, aux niveaux préscolaire et primaire, tout le personnel est qualifié. Tous les titulaires de classes possèdent donc la formation requise pour fournir une éducation adéquate aux élèves.

Au niveau secondaire, seulement 25 professeurs étaient considérés comme non-qualifiés, tout en disposant d’une formation adéquate dans la matière enseignée. Enfin, toujours au secondaire, il restait neuf tâches à combler et on était confiant d’y parvenir à temps pour la rentrée de cette semaine.

Quant au personnel attitré au service de garde et à la surveillance du midi, selon Madame Demers, il manquait une cinquantaine de personnes. Mentionnons que dans ces cas, il ne s’agit pas de personnel spécialisé.

En conclusion, les quelque 20 000 étudiantes et étudiants des secteurs préscolaire, primaire, secondaire, formation professionnelle et éducation aux adultes qui se présenteront dans les 56 établissements de notre région seront accueillis par des professeurs possédant une formation adéquate suffisante pour leur fournir une éducation de qualité.

Pensée de la semaine

Je dédie la pensée de la semaine à celles et ceux qui interviennent dans l’éducation de nos jeunes :

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