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Tout finit par se savoir

durée 18h00
15 janvier 2024
duréeTemps de lecture 4 minutes
Par
Pier Dutil

Face à certaines situations, il arrive souvent que l’on soit surpris par des décisions qui nous apparaissent pour le moins douteuses. Mais, souvent, après un certain temps, des révélations nous permettent de comprendre les vrais motifs à la base des décisions en question.

La semaine dernière, de nouvelles révélations nous ont permis de faire la lumière sur deux cas précis : le vote de grève à la Fédération autonome de l’enseignement (FAE) et l’entente intervenue entre le NPD et le PLC à Ottawa pour éviter le renversement du Gouvernement minoritaire libéral.

Vote de grève à 95 %

Dans le cadre de la négociation entre le Gouvernement du Québec et ses employés syndiqués, l’un des syndicats impliqués, la FAE, a opté pour une grève générale illimitée.

La Présidente de ce syndicat, Mélanie Hubert, se pétait les bretelles affirmant que ses membres avaient choisi cette option dans une proportion de 95 %, ce qui constituait un appui massif, un vote historique.

Cette proportion de 95 % est exacte. Mais une nuance doit être apportée. Il ne s’agit pas de 95 % des membres de la FAE, mais plutôt de 95 % des membres qui se sont présentés aux assemblées syndicales pour voter.

Or, la semaine dernière, nous avons appris qu’à peine 30 % de l’ensemble des membres de la FAE ont voté. Dans l’une des réunions, à peine 6 % des membres ont participé au vote de grève.

Une fois cette information connue, un simple calcul de base met permet de conclure que le vote de grève générale illimitée à la FAE a été entériné par à peine 28,5 % du total des membres (95 % de 30 %). On est loin d’un appui massif et Madame Hubert aurait pu se garder une petite gêne.

Par contre, je me dois de reconnaître que les absents ont toujours tort. Si 70 % des membres ont choisi de ne pas assister aux assemblées syndicales et ainsi de ne pas participer au vote de grève, ils se doivent d’endosser la décision prise par les membres qui ont voté.

Devrait-on imposer un quorum pour qu’un vote de grève soit valide? La question mérite d’être posée.

Il faudra voir ce qu’il adviendra des votes à venir à savoir si les membres accepteront ou non les ententes de principe intervenues. Si, encore une fois, une faible minorité se présente aux assemblées, les ententes pourraient être rejetées. On se retrouverait alors face à un dilemme risquant de compromettre les ententes et peut-être même un retour à la grève.

Les prochains jours seront donc d’une importance capitale à savoir si les nombreux syndiqués impliqués entérineront ou non les ententes prises par leurs dirigeants.

L’entente entre le NPD et le PLC

Lors de l’élection fédérale du 20 septembre 2021, le Parti libéral a fait élire 160 Députés, soit 10 de moins que le nombre nécessaire pour l’obtention d’un Gouvernement majoritaire.

Peu après, le chef du NPD, Jagmeet Singh, annonçait en être venu à une entente avec Justin Trudeau, s’engageant à supporter le Parti libéral lors des votes cruciaux, l’empêchant ainsi d’être renversé. Tout cela pour éviter la tenue obligatoire d’une coûteuse élection, selon M. Singh.

En retour de son appui, M. Singh s’assurait que le Parti libéral serait disposé à adopter des mesures chères au NPD comme la mise en place de programmes de garderies, de soins dentaires et d’assurance médicaments.

Les deux premiers programmes ont été adoptés, mais le troisième est toujours en attente. Les Libéraux hésitent à l’adopter parce que son coût est estimé à quelque 11 milliards de dollars (11 G$) annuellement. Le budget fédéral accumulant les déficits depuis l’arrivée de Justin Trudeau au pouvoir en 2015, un ajout récurrent de 11 G$ risquerait de nuire au bilan financier du Canada.

Mais là où je veux en venir, c’est que l’entente entre le NPD et le PLC présentée par Jagmeet Singh comme une volonté de collaborer pour éviter la tenue d’un nouveau scrutin cachait une autre motivation.

La semaine dernière, la directrice du NPD, Anne McGrath, nous apprenait que le parti croyait être en mesure prochainement de finir de rembourser une dette de 22 M$ datant de la campagne de 2021. La vaste majorité des contributions des membres du NPD amassées au cours des dernières années ont donc servi au remboursement de la dette.

Le dévoilement de cette information vient jeter un doute sur les bonnes intentions du chef du NPD qui justifiait sont entente avec le PLC en disant vouloir éviter un nouveau scrutin coûteux pour les Canadiens. 

En réalité, le NPD ne souhaitait pas se retrouver en élection tout simplement parce qu’il était déjà lourdement endetté. 

Les déclarations des dirigeants de la FAE et du NPD cachaient une réalité passablement différente de celle que l’on avait bien voulu nous présenter. Il nous importe donc, parfois, de nous méfier suite aux beaux discours de certains dirigeants.

Pensée de la semaine

Je nous dédie, à toutes et tous, la pensée de la semaine :

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