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Si t'es pas content, vas-y

durée 18h00
22 septembre 2025
duréeTemps de lecture 4 minutes
Par
Pier Dutil

Au cours des quatre dernières années, les élus municipaux au Québec n’ont pas eu la vie facile. En vue des prochaines élections municipales prévues pour le 2 novembre prochain, les candidats et candidates ne se bousculent pas au portillon.

Un record de démissions

Au Québec, on compte 1 100 municipalités dirigées par quelque 8 000 élus. Depuis l’élection de novembre 2021, près de 15 % des élus (1 176) ont démissionné, ne terminant pas leurs mandats et occasionnant la tenue d’élections partielles.

Dans le cadre d’un sondage commandé par l’Union des Municipalités du Québec (UMQ), on apprenait que 74 % des élus disaient avoir subi de l’intimidation, du harcèlement et/ou des menaces. Dans certains cas, même les familles des élus (conjoints, conjointes, enfants) déclaraient avoir été victimes de ces mauvais traitements.

Dans certaines municipalités, on a même dû demander la présence de policiers lors des séances du Conseil pour s’assurer que le climat ne dégénère pas.

Le record de démissions à la Mairie revient à la petite municipalité de Wickham dans le Centre-du-Québec où quatre Maires se sont succédés au cours des quatre dernières années. Et on parle d’une municipalité d’à peine 2 600 habitants.

Des propos grossiers

On serait parfois porté à penser que les démissionnaires avaient l’épiderme fragile et qu’ils auraient dû être en mesure de passer outre aux intimidations et/ou aux menaces de citoyens.

Avant de juger ces élus démissionnaires, permettez-moi de vous citer quelques exemples de propos déplacés répertoriés par Le Journal de Québec en date du 5 juillet dernier. Je m’excuse à l’avance du vocabulaire utilisé, mais il n’est pas de moi.

«Tu es juste un estie de bandit. J’aurais honte d’être ta mère. Une chance qu’elle est morte…» En voici une deuxième : «Tout dans les seins, rien dans la tête. Méchante brainwashée de folle.» Et une petite dernière pour la route : «Ça n’a pas de crisse d’allure, vos projets! Vous êtes tous corrompus, pis on va vous pogner un jour.» Édifiant, n’est-ce pas?

D’autres sont allés encore plus loin, menaçant de mort des élus. Ce fut le cas, entre autres, du Maire de Québec, Bruno Marchand, et de la Mairesse de Longueuil, Catherine Fournier. On ne rit plus.

Je comprends qu’en tant que contribuable, on puisse être en désaccord avec nos élus à l’occasion. Le droit à la critique existe et les élus doivent l’accepter.

Mais, entre critiquer et harceler et/ou menacer, il y a une ligne à ne pas franchir. Il faut reconnaître que l’anonymat permis par les réseaux sociaux facilite ce genre de commentaires.

En tant que citoyen, si t’es pas content, vas-y. La période des mises en candidature est ouverte depuis vendredi dernier et elle se poursuivra jusqu’au 3 octobre prochain. Alors, au lieu de chialer, implique-toi, vas au bâton à ton tour.

Et je me permets d’ajouter l’adage suivant :de Jack Handey, humoriste américain : «Avant de critiquer quelqu’un, vous devriez marcher un mile dans ses chaussures.»

Peu d’appelés, beaucoup d’élus

Je sais que l’adage dit plutôt : «Beaucoup d’appelés, peu d’élus,» mais, au niveau municipal, les individus ne se bousculent pas pour poser leurs candidatures, c’est plutôt le contraire.

Lors des dernières élections municipales de novembre 2021, 63 % des membres des Conseils municipaux ont été élus par acclamation. Et, là où il y a eu des élections, le taux de participation moyen au Québec a été de seulement 38,7 %. Il est vrai que l’on était alors en pleine pandémie, mais cela n’explique pas tout.

Pourtant, c’est au niveau municipal que se débattent les questions qui affectent le plus notre vie quotidienne. L’approvisionnement en eau potable, la gestion des eaux usées, des ordures, des parcs, des pistes cyclables, le zonage et le déneigement des rues l’hiver sont tous des pouvoir qui relèvent des municipalités.

En Beauce

Les élections municipales en Beauce donneront lieu à des courses à la Mairie dans certaines municipalités, dont Sainte-Marie et Saint-Joseph. D’autres courses pourraient survenir d’ici la fin des mises en candidature le 3 octobre prochain.

À Saint-Georges, présentement, on retrouve des candidatures à tous les postes. Au moment d'écrire ces lignes (dimanche matin), aucune élection n’est en vue. Je comprends que les candidates et candidats déjà en place aimeraient bien être élus.es par acclamation, évitant la tenue d’élections, mais j’aimerais rappeler à leur mémoire la maxime qui dit: «À vaincre sans péril on triomphe sans gloire.»

J’ai de la difficulté à admettre que, dans une ville de quelque 35 000 habitants, il n’y a que neuf personnes intéressées à devenir membres du Conseil municipal.

La démocratie, si on veut la protéger, il faut l’entretenir en se portant candidat ou candidate ou, au minimum, en se prévalant de notre droit de vote. Quand j’observe ce qui se passe présentement dans plusieurs pays où les dirigeants développent de plus en plus des tendances autocratiques, cela m’inquiète.

Alors, je le répète, si t’es pas content, vas-y! Et je me permets d’ajouter, même si t’es content, tu peux aussi y aller.

Courage

Il ne reste que 1 225 jours au mandat de Donald Trump.

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