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LA PREMIÈRE AVENUE DÉVASTÉE PAR LA DÉBÂCLE DE 1896

durée 04h00
20 septembre 2020
duréeTemps de lecture 157 minutes
Par
Pierre Morin

LA SOCIÉTÉ HISTORIQUE SARTIGAN

Grâce au renommé J.A. Gagnon, nous avons d'excellentes photos des terribles dégâts causés par la pire débâcle de notre histoire, survenue en 1896. La 1re photo a été prise dans les jours suivant le retrait des glaces. Les eaux de la rivière ont envahi la première avenue. Les édifices ont subi de lourds dommages, certains ayant même été déplacés de leurs fondations. On a la chance de connaitre l'identité de quelques propriétaires sinistrés. En commençant par la gauche, la plus imposante bâtisse, avec trois lucarnes, est celle de l'orfèvre et horloger Alfred Perron (correspondant au site actuel de Place Bureau au 12340 de la 1re avenue). Ensuite, avec le bout du petit toit qu'on voit à peine, l'immeuble du sellier Théo Curadeau. Puis à peine visible, le coin de la maison de David Roy, propriétaire du pont de bois qui aboutissait dans sa cour (12260). Après, le gros édifice à 5 lucarnes appartenait au marchand Ephrem Poulin (12140). Et la dernière au fond, au centre, celle qui penche, à 4 fenêtres, Alfred Martinette ferblantier (12040). Cette photo fut prise à partir de la galerie de Narcisse Dupuis ferblantier et couvreur (12315). La 1re maison à droite, dont on ne voit que la galerie, était celle de Ludger Bolduc cordonnier (12305), dont le fils hérita par la suite. Ce dernier, Azer Bolduc, fut lui aussi cordonnier, puis vendeur de chaussures dont le magasin était au pied de la 123e rue. En 1958, il vendit son immeuble à Morris Davis et son père qui y érigèrent leur fameux magasin Davis. On aperçoit seulement une parcelle de la façade des deux suivants: Georges Thibaudeau (12285), et ensuite le 1er magasin du même Ephrem Poulin (qui a eu aussi celui juste en face). Et finalement l'Hôtel Maguire (démoli le 6 novembre 2009).

La 1re maison (à moitié immergée), à 3 lucarnes, est celle de l'orfèvre horloger Alfred Perron, mentionnée plus haut dans la liste. La voici sur une autre photo prise vers 1904, dans de meilleures conditions (photo 2). Elle aurait été érigée vers 1882. Remarquez l'enseigne coiffée d'une grosse horloge et de ce qui semble être des lunettes, signes qu'il s'agit bien d'un horloger. Et la 3e photo prise vers 1911 à peu près au même endroit, sauf qu'on voit moins bien celle de notre réputé horloger. Alfred Perron est né à Deschambault en 1851 et s'installa très jeune à Saint-Georges. Il a eu cinq enfants de deux épouses, dont la 1re s'appelait Ludivine Gaudreau et l'autre Eugénie Deblois. Celle-ci l'aidait dans son travail de bijoutier et elle recevait un salaire de 60$...par année. Alfred est décédé dans notre ville en 1926 à l'âge de 75 ans. Certains géorgiens conservent encore précieusement d'anciennes montres de poche, si populaires il y a 100 ans, dont le nom du vendeur est gravé en lettres lilliputiennes sur le cadran ou à l'intérieur du mécanisme, comme on le voit à la dernière photo. Les quatre montres illustrées (transmises de génération en génération) sont celles, de gauche à droite, de Toummi Paquet, de Jean-François Fortin, de Jean-François Deblois et de Pierre Perron. Examinez-les attentivement, ces montres portent le nom du vendeur: notre ancien concitoyen Alfred Perron. Ses magnifiques montres de poche, qui ont fait l'orgueil de nos grands-pères, perpétuent sa mémoire.

Photo 1 du fonds Daniel Lessard. Photo 2 du fonds Yvon Thibodeau. Photo 3 du fonds Claude Loubier. Photos des montres fournies par leurs propriétaires. Texte de Pierre Morin. Recherches de Pierre Morin et Paulin Poirier.


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