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Le marchand Albert Rodrigue d'il y a 100 ans

durée 05h00
16 avril 2023
duréeTemps de lecture 3 minutes
Par
Pierre Morin

LA SOCIÉTÉ HISTORIQUE SARTIGAN

Albert Rodrigue fut un important marchand, né en 1876 et décédé en 1960 à l'âge de 83 ans. Déjà en 1899, il avait vendu un grand terrain au tanneur Georges Paquet; dans le contrat, on le disait menuisier. Au fil des décennies, il est devenu commerçant. Il transigeait sur les terrains, les immeubles, les autos, les commerces etc. On sait qu'il a acheté en 1919 le magasin général de son beau-père Théophile Curadeau (là où fut plus tard l'épicerie Drouin et Paquet face à la 123e rue) et revendu dès 1921 pour se relocaliser ailleurs. En 1924, il s'annonçait comme vendeur d'autos usagés dans son établissement «Dodge Brothers», qui était situé en bordure du ruisseau d'Ardoise et fréquemment endommagé par les débâcles printanières, comme on le constate à la 1re photo. Il vendit cette propriété le 23 février 1938 à Odilas Paquet qui y a exploité un restaurant (Café Chez Pit) pendant près de 2 ans.

Vers 1924-25, il acheta de la veuve de Gédéon Gagné un gros immeuble sur le site où avait été auparavant la fonderie Gonthier (détruite par l'incendie de 1915). À la page 172 de son livre sur l'Histoire de Saint-Georges, l'historien Vézina affirme que le marchand Albert Rodrigue avait son établissement sur le site de l'ancienne fonderie de Philibert Gonthier. C'est là qu'il a établi et exploité son magasin général. C'était un édifice imposant qui existait depuis 1918-19, on le voit sur une ancienne photo prise le 25 décembre 1921 lors du cortège funèbre de l'enfant d'Albéric Rhéaume, c'est la grosse bâtisse en bois devant lequel passe le corbillard (photo 2). C'est donc à cet endroit qu'Albert Rodrigue se serait établi vers 1925. La bâtisse était de dimensions imposantes, 32 pieds de large par 110 de profondeur, plus un hangar adjacent de 24 par 48 pieds. C'était suffisamment grand pour qu'Albert Rodrigue puisse y abriter non seulement son commerce à l'avant, mais aussi son lieu de résidence dans la partie arrière. Cet immeuble n'existe plus aujourd'hui. Vous vous demandez sûrement où il était situé par rapport aux bâtiments actuels de la 1re avenue? La meilleure façon d'y répondre est de faire un bref historique de certains commerces qui se sont succédés dans cet immeuble au fil des décennies.

Il semble qu'Albert Rodrigue ferma son commerce vers 1935 et qu'il trouva deux locataires, la partie arrière à Armand Catellier de 1935 à 1937 (vendeur et réparateur de radios) et  la partie commerciale avant aux entrepreneurs Giguère et Frère qui y opérèrent leur premier salon funéraire à Saint-Georges de 1935 à 1939 environ. On les voit devant l'établissement sur la 3e photo. On réalise qu'ils étaient voisins de l'édifice Lacroix qui était alors là où est aujourd'hui la résidence le Jasmin. Par la suite, de 1939 à 1946, il loua au magasin Légaré Meubles (photo 4). Voyez l'annonce qu'il fit paraitre le 8 août 1946 dans le journal l'Éclaireur offrant en vente son immeuble, incluant une photo (photo 5). Il trouva rapidement preneur, le fameux magasin Dechêne qui occupa la place pendant près de 30 ans (photo 6). La fin est arrivée en 1973, lorsque les autorités gouvernementales ont exproprié, puis démoli ce vénérable édifice pour pratiquer une ouverture en vue de passer la 118e rue (à quatre voies) pour monter sur la 2e avenue, suite à l'ouverture du nouveau pont (photo 7). Ainsi, on sait que cette bâtisse, aujourd'hui disparue, était située dans ce qui correspond maintenant aux deux voies nord au pied de la 118e rue à l'intersection de la 1re avenue, près de la résidence le Jasmin.

Photo 1 du fonds Bernard Poulin. Photos 2, 4, 6 et 7 du fonds Claude Loubier. Photo 3 extraite du livre sur l'histoire de Saint-Georges de Robert Vézina et la 5e du journal l'Éclaireur. Recherches de Pierre Morin et de Paulin Poirier. Texte de Pierre Morin.

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