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Comment on vivait les débâcles autrefois

durée 08h00
17 mars 2024
duréeTemps de lecture 141 minutes
Par
Pierre Morin

LA SOCIÉTÉ HISTORIQUE SARTIGAN

On n'a plus les débâcles qu'on avait à Saint-Georges. L'enlèvement de l'ile en 1966 et l'aménagement du quai Pinon en 1967, ainsi que la construction du barrage Sartigan en 1967 ont beaucoup amélioré les choses. Auparavant, les débâcles printanières annuelles faisaient partie de la vie des géorgiens. À chaque année, à la fin de mars ou début avril, on attendait avec anxiété le moment où se produirait la descente des glaces.

En fait, on y était tellement habitués qu'on en prenait son parti et qu'on tentait de tourner à la risée cette calamité quand même dommageable. Des photos anciennes détenues à la Société Historique Sartigan illustrent des scènes paradoxales et même rocambolesques survenues lors des débâcles de 1938 et 1939. Voyez un camion rempli de curieux circulant sur la 1re avenue lors de la débâcle de mars 1938 (photo 1). Ils n'avaient pas l'air malheureux malgré le contexte désolant de la situation. C'était le camion d'Arthur Grenier premier distributeur de Coca-Cola en Beauce. On en a une autre prise à la même date, où un valeureux chevalier semble courser avec le véhicule de gais lurons (photo 2). La même situation s'est répétée l'année suivante alors qu'on aperçoit une carriole circulant dans l'eau avec une passagère bien assise sur le cheval (photo 3). On a l'identité de la cavalière: Mme Lucille Pelletier dans son jeune âge, qui a épousé plus tard Jean Grenier (fils d'Arthur de Cocal-Cola), c'est la mère de Michel Grenier.

D'autres ont préféré circuler en canot au même endroit, en mars 1938 (photo 4). On a la chance de connaitre le nom des occupants de l'embarcation, de gauche à droite: Gaston Gagnon, Roger Méthot, Philippe Gagnon (dentiste) et St-Georges Gagnon. Ils furent culbutés dans l'eau peu de temps après la prise de ce cliché.

Et il y en avait qui essayaient même de circuler en automobile malgré que le niveau de l'eau ait été dangereusement élevé; c'est le cas de M. Gérard Thibaudeau qui a osé s'engager dans la 120e rue devant la magasin Lacroix lors de la débâcle du 24 mars 1938 (photos 5 et 6). Remarquez le grand nombre de curieux venus assister à ce spectacle quasi-annuel.

En fouillant dans les dossiers de la SHS, j'ai découvert par hasard une autre illustration montrant sous un meilleur angle le camion apparaissant sur les deux premières photos (photo 7). On voit l'inscription du propriétaire du véhicule sur la portière du conducteur, c'était lors du transport de jeunes gens à l'OTJ de Saint-Georges Ouest (maintenant Parc des Sept-Chutes) vers 1938-39. Son propriétaire Arthur Grenier était très impliqué dans des activités caritatives et prêtait son camion de distribution de liqueurs pour des causes diverses. On voit Romuald Rodrigue (qui fut plus tard député fédéral de Beauce) sur la rangée du haut, c'est le deuxième à gauche. 

Photos 1 et 2 du fonds Renaud Gilbert. Photo 3 du fonds Claude Loubier. Photo 4 du fonds Marthe Bégin. Photo 5 courtoisie de Joël Pinon. Photo 6 du fonds Marcelle Houde. Photo 7 du Fonds Romuald Rodrigue. Texte et recherches de Pierre Morin.

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Fondée en 1992, la Société Historique Sartigan est un organisme à but non-lucratif, financé par les dons, dont la mission est la protection, l'interprétation, la valorisation et la diffusion du patrimoine de Saint-Georges et de ses environs.

 


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