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Les croix de chemin d'Odilas Caron à Jersey-Mills

durée 08h00
18 août 2024
duréeTemps de lecture 142 minutes
Par
Pierre Morin

LA SOCIÉTÉ HISTORIQUE SARTIGAN

Les croix de chemin étaient autrefois populaires. Plusieurs subsistent encore aujourd'hui. On en voit encore lorsqu’on parcourt les routes rurales du Québec. Ces croix sont pour la majorité de bois mais parfois en métal. Elles sont un symbole qui souligne la forte appartenance religieuse du peuple québécois à une certaine époque. 

Une publication de 1993 affirme qu'il existe différents motifs ayant pu conduire à leur érection. Parfois, elle rappelle le site d'un événement. Elle peut aussi souligner la prise de possession d'un homme sur sa nouvelle terre. Ou encore elle témoigne d'un voeu particulier, on l'a plantée pour obtenir une faveur ou plus souvent on l'a érigée pour une faveur obtenue. Enfin, ce peut n'être qu'un lieu de rassemblement ou de recueillement.

Il y en a encore quelques unes dans le région de Saint-Georges et les environs. J'ai connu celle qu'Odilas Caron avait autrefois sur le terrain adjacent à sa résidence, au coin de la 1re avenue et de la 156e rue (photo 1). Aujourd'hui, elle serait en face de la sortie du stationnement de la quincaillerie Canac. Elle fut érigée au début des années '50. Une foule immense assista à sa bénédiction. Des décennies plus tard, le bois avait vieilli et tombait en ruine. Bien à regret, M. Caron a dû la détruire, mais il s'est aussitôt repris puisqu'il en a construit une nouvelle (photo 2). Elles n'étaient pas identiques, la plus récente, qui existe encore, comprend des parties en métal. En fait c'est une grande croix en métal sur laquelle est greffée une croix en bois.

M. Caron a passé la majorité de sa vie à Saint-Georges, dans le secteur de Jersey-Mills. Il a longtemps eu une belle et grande résidence (photo 3) qui a malheureusement été détruite par un incendie vers 1972. Sa terre qui montait très haut, jusqu'à la dixième avenue, était très bien tenue par son propriétaire. Il y aménagea même, il y a longtemps, un superbe parc agrémenté d'un grand étang et de beaux arbres matures. Il est situé dans la 158e rue, en bas de la 10e avenue, près de l'école des Sittelles. Cet espace naturel existe encore et a été nommé le «Parc Caron» en l'honneur de son fondateur (photo 4). Une plaque y a été apposée il y a plusieurs années (photo 5).

M. Caron a longtemps travaillé à la manufacture Saint-George Shoe, il était un de ceux chargés à l'assemblage des chaussures sur des machines (photo 6, de 1951). À un âge avancé, M. Caron alla vivre à la résidence l'Oiseau Bleu et, étant très attaché à sa croix, il a pris l'initiative de la déménager sur un site spécialement aménagé à l'arrière de ce bâtiment. Il pouvait ainsi s'y recueillir fréquemment ou l'admirer de loin à travers les grandes vitrines de l'immeuble. Il est décédé le 21 juillet 2005 à l'âge de 100 ans. Ce fut un grand géorgien. 

Photo 1 du fonds Claude Loubier. Photo 3 courtoisie de Lisette Caron. Photo 4 du site de Ville Saint-Georges. Photo 5 courtoisie de Lise Giguère. Texte, recherches et photo 2 de Pierre Morin.  

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