Édouard Lacroix: 50 ans depuis le départ du plus grand
Le 19 janvier 1963, Janis Joplin célébrait ses 20 ans et la France rétablissait des relations diplomatiques avec l’Irak. Alors que la Terre continuait de tourner, l’heure en Beauce a été ralentie alors que la région perdait l’un de ses plus grands pionniers en Édouard Lacroix, alors âgé de 74 ans. L’homme d’affaires et de politique aura laissé en héritage à sa région natale une fabuleuse réputation en entreprenariat ainsi que plusieurs projets de grandeur, réalisés à même la passion et la force du caractère beauceron.
Né à Sainte-Marie en 1889, il est le fils d’André Lacroix et Marie Amanda Théberge. Il complète son cours commercial au collège des Frères des écoles chrétiennes de Sainte-Marie. À 14 ans, son père aurait donné à Édouard une hache en lui disant qu’il devait apprendre à gagner sa vie. S’en suivit une panoplie d’emplois dans le domaine industriel principalement en foresterie. Fort de l’expérience acquise d’un stage à Weedon en télégraphie, il touche bientôt à tous les métiers de la production forestière, domaine où il établira et développera plus tard son fleuron entrepreneurial. C’est en 1911 qu’il fonde sa première entreprise, La Maison Édouard Lacroix ltée. Il entreprend la même année une autre entreprise d’envergure alors qu’il se marie à Anna Poulin le 23 mai. Elle décédera à l’âge de 53 ans après quoi, le 11 mai 1945, Édouard Lacroix mariera Marie-Minnie Poulin, la cousine de sa première épouse.
Il a également fondé la St George Woolen Mills en 1928, qui se voulait, selon la légende, un investissement de charité en quelque sorte. L’histoire raconte que l’industrie engageait près de trois fois le personnel nécessaire afin d’offrir aux Beaucerons des emplois et un minimum de stabilité financière, résultat de la générosité du fondateur.
Sa grande confiance et ses succès continuels lui ont valu le surnom d’Édouard « King » Lacroix. Ses investissements nombreux, audacieux et souvent efficace lui ont valu d’être populaire tant en Beauce qu’en Gaspésie ainsi qu’en Ontario et même aux États-Unis. Cela et le reste de ses accomplissements font de lui le plus grand entrepreneur beauceron à ce jour.
Édouard Lacroix, aujourd’hui décédé depuis 50 ans, a aidé à tracer le modèle d’affaires beauceron aujourd’hui reconnu à travers le Canada. Son héritage est immense. Si déjà, une majorité des personnalités d’affaires lui ayant succédé étaient ses descendants biologiques, on peut aujourd’hui affirmer que les entrepreneurs beaucerons sont en quelque sorte ses descendants, puisque sans sa confiance et son audace, la Beauce aurait difficilement pu atteindre le titre de berceau de l’entreprenariat. On souligne aujourd’hui le départ d’un grand Beauceron.
EnBeauce.com tient à remercier la Société historique Sartigan et le Musée de l’entreprenariat situé au 4e étage du Centre culturel Marie-Fitzbach pour l’apport historique. Toute la population intéressée à déterrer ses racines est d’ailleurs invitée à y faire un tour. À vice-versa, il n’est pas rare qu’un visiteur puisse aider à identifier certaines archives. Une invitation lancée pour un passionnant voyage dans le temps.
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