« Le ministère manque de vision » — Marc-Yvon Poulin, président de l'APBB
Le président de l’Association des propriétaires de boisés de la Beauce, Marc-Yvon Poulin accuse le ministère des Ressources naturelles de manquer de vision. Celui-ci s’apprête à sabrer sauvagement les programmes d’aide à l’aménagement des forêts privées du Québec.
Au nom des 11 000 propriétaires de l’APBB, M. Poulin déplore que les coupes des programmes d’aide à l’aménagement puissent décourager les producteurs de réaliser des travaux sylvicoles. De plus, l’APBB mentionne que cela compromettrait investissements antérieurs de l’État dans l’aménagement des forêts privées du Québec.
« D’une part, le gouvernement va réduire considérablement l’offre de bois en provenance de la forêt publique, pour des motifs de conservation, d’autre part, les investissements publics et privés des 40 dernières années en forêt privée sont à l’étape de la récolte. Ce n’est vraiment pas le temps de couper dans les programmes », avance le président de l’Association.
Alors que l’industrie aura besoin davantage de la forêt privée, les prix offerts aux producteurs ne couvrent même pas leurs frais d’exploitation. « Sinon, le bois prêt à récolter va pourrir dans les forêts productives au moment où l’industrie en aura le plus besoin, se trouvant privée du bois de sciage qui aurait été produit avec les travaux d’éclaircies qui ne pourront se réaliser, faute de fonds », explique M. Poulin.
D’un autre côté, le président Poulin critique aussi la menace de l’industrie de se retirer du financement du programme d’aide à la mise en valeur des forêts. Selon le président, l’industrie souhaite exploiter le bois de la forêt privée, mais met en doute les mécanismes de mise en marché des syndicats de producteurs de bois. « L’industrie fait fausse route en pensant qu’elle peut faire abstraction des organisations que se sont données les producteurs afin d’équilibrer le rapport de force entre fournisseurs et acheteurs », indique Marc-Yvon Poulin.
« L’industrie doit nous percevoir comme des partenaires d’affaires qui veulent participer à la relance du secteur forestier. Chez nos voisins du Nouveau-Brunswick, on a taillé en pièces les organisations de la forêt privée en prétendant que tout irait mieux. Maintenant, l’État tente tant bien que mal de restructurer ce secteur. Il ne faudrait pas que le Québec commette la même erreur » avertit M. Poulin.
Rencontre productive
Au début du mois de février, l’Association en compagnie de ses partenaires municipaux et socioéconomiques a rencontré André Tremblay, président-directeur général du Conseil de l’industrie forestière du Québec. Lors de cette rencontre, l’Association a voulu faire comprendre à ce dernier les efforts de celle-ci à améliorer ses mécanismes de mise en marché et les programmes de mise en valeur pour fournir du bois à prix à l’industrie. « Nous lui avons fait valoir, que notre région est propice aux projets d’investissements dans le secteur de la transformation du bois », résume le président de l’Association.
Marc-Yvon Poulin croit que la relance pourrait être compromise si le gouvernement et l’industrie ne maintiennent pas leurs contributions.
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