Virage au CLD Robert-Cliche
Créer un terreau fertile à l'innovation dans les entreprises
L'année 2020 marque un grand tournant pour le Centre local de développement Robert-Cliche qui mettra dorénavant l'emphase sur l'innovation dans sa mission de développement économique du territoire de la MRC du même nom.
Il faut dire que les instances décisionnelles de l'organisme, au premier chef la MRC Robert-Cliche, ont profité de nouveau pacte fiscal signé cet automne avec le gouvernement du Québec pour recentrer le rôle du CLD vers un mandat strictement économique alors que depuis plusieurs années, il gérait, au nom de la MRC, le Fonds culturel ainsi le Fonds de soutien au développement de projets structurants (FSPS).
« Avec la nouvelle entente du pacte fiscal et les sommes impliqués, nous avons décidé de créer un poste d'agent rural qui s'occupera de ces deux fonds et bien d'autres éléments du développement rural pour ainsi donner toute la mesure au CLD de se concentrer sur l'économique », de signaler le préfet de la MRC Robert-Cliche, Jonathan V. Bolduc.
Il a indiqué aussi que l'administration et la répartition de ces fonds avaient été modifiées afin que les sommes disponibles soient distribuées en tenant compte du pro-rata des deux villes et huit municipalités du territoire Robert-Cliche, plutôt que par une enveloppe au montant fixe pour chaque localité.
Ce réaménagement a permis de donner des nouvelles cibles de performance à l'agence qui, de son côté, a élaboré un plan stratégique dont l'axe prioritaire est devenu celui de l'innovation, de faire savoir le président du conseil d'administration du CLD Robert-Cliche, Serge Jacques.
« Pour la prochaine décennie, l'innovation devient le pivot central de notre organisation. Il faut travailler avec nos entreprises pour les inciter au changement, les préparer à tout ce qui peut arriver dans l'avenir car on est en train de frapper un mur », de dire à son tour le président du CLD en référence au retard des entreprises d'ici, notamment sur l'innovation technologique (automatisation et robotisation) alors que le Canada occupe le 18e rang mondial dans le domaine.
L'homme d'affaires avoue même que cela fait un peu partie de la culture beauceronne du 'On va s'arranger' plutôt que d'apporter les changements qu'il faut lorsque nécessaire.
M. Jacques estime que la période est idéale pour « forcer le changement » vers l'innovation — qui n'est pas qu'en rapport avec la technologie mais aussi dans le domaine de la création et des idées — avec la pénurie de main d'oeuvre que bon nombre d'entreprises ne réussit pas à enrayer malgré tous les efforts et toutes les tentatives entreprises (salons de l'emploi, main d'oeuvre étrangère, recrutement scolaire, etc.).
« On a des entreprises qui s'arrachent entre eux les travailleurs. On crée même un esprit de compétition salariale et de conditions de travail entre les usines qui ne sont pas toutes de même force, ce qui ne produit absolument rien de bon pour personne, même pas pour les ouvriers », de faire remarquer le président du CLD.
Serge Jacques insiste pour dire que l'innovation n'est pas réservée qu'au domaine manufacturier mais doit aussi se faire dans les commerces, dans la restauration et aussi dans les entreprises agricoles. Ces dernières sont d'ailleurs de plus en plus à l'avant-garde dans le domaine.
Le porte-parole croit aussi fermement que ce virage va assurer le pérennité des entreprises en attirant et en maintenant les jeunes chez leur employeur. Il est aussi conscient que malgré l'urgence d'agir, les changements technologiques ne se font pas du jour au lendemain.
C'est pourquoi la MRC et le CLD ont commandé un rapport d'une consultante extérieure qui dressera le portrait du niveau d'avancement des entreprises de Robert-Cliche quant à l'intégration des nouvelles technologies et des nouveaux procédés,
« À partir de notre économie plus traditionnelle dans la région, la consultante va nous guider pour trouver les moyens de créer un terreau fertile à l'innovation. Ici, le terreau est présentation fertile à l'entrepreneuriat ; or l'innovation c'est une autre 'game' » d'ajouter Daniel Chaîné qui agit comme commissaire industriel et directeur général du CLD depuis plus de 20 ans.
Dans son travail quotidien, M. Chaîné s'est donné comme but de « faire de l'innovation une ambition collective et accessible » par deux moyens principaux. D'abord l'information et les communications (conférences, infolettre, etc.) afin que le milieu s'approprie le terme; le second par la formation d'un cercle d'innovation où des représentants d'entreprises vont se partager leurs démarches innovatrices et « se contaminer du virus de l'innovation », d'imager M. Chaîné qui a indiqué que l'organisme allait travailler beaucoup plus étroitement avec les sept Chambres de commerce du territoire.
Du même coup, toutes les autres actions du CLD comme le soutien technique et financier au démarrage des entreprises, le mentorat, le réseautage d'affaires et la Soirée des Sommets, seront imprégnées de l'esprit d'innovation, a-t-il conclu.
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