Forum « Misons sur les 50 ans et plus »
Rareté de main d’œuvre : toujours un enjeu majeur en Chaudière-Appalaches
Le forum « Marché du travail - Misons sur les 50 ans et + pour la région de Chaudière-Appalaches» a réuni plus de 110 participants hier à Scott alors que dirigeants d’entreprises, conseillers en ressources humaines, organismes en employabilité et partenaires du marché du travail ont pu échanger sur leurs préoccupations et les pistes d’actions pour attirer et maintenir en emploi les travailleurs expérimentés.
Organisé par l’Association québécoise de gérontologie (AQG) dans le cadre de son programme «Générations au travail, réussir ensemble! » en collaboration avec APE Services d’aides à l’emploi, l'événement a réuni une brochette de conférenciers de marque qui ont livré leur perspective sur le sujet.
Au Québec, la pénurie de main-d’œuvre est parmi les plus sévères au Canada, le taux de postes vacants était de 3,6 % au troisième trimestre de 2019. Pour la région de Chaudière-Appalaches, c’est plus de 7600 postes à combler.
L’économiste de l’UQAM, Pierre Fortin, a rappelé que le Québec fait face à une pénurie de main d’œuvre historique, et qu’il y a actuellement plus de 137 500 emplois disponibles.
« Cette situation s’explique par la bonne tenue du marché de l’emploi et par les faibles niveaux de chômage. De plus, les taux de postes vacants observés ont également franchi de nouveaux records et notons que ces taux sont plus élevés dans cette région que dans l’ensemble du Québec et du Canada. Une évidence qui laisse présager que la rareté de main-d’œuvre touche particulièrement cette région », de partager l'économiste à son auditoire.
Pour sa part, Diane-Gabrielle Tremblay, professeure en gestion des ressources humaines à l’Université TÉLUQ et spécialiste de renommée internationale, a invité les entreprises à repenser l’organisation du travail et à oser l’aménagement du temps de travail afin d’accroître leur attractivité.
« Il y a eu quelques programmes d’aménagement du temps de travail promus par le gouvernement du Québec il y a quelques années, mais les entreprises ne sont pas encore très innovatrices en matière de temps de travail alors que c’est ce que souhaitent les travailleurs vieillissants pour rester en emploi : semaine de 4 jours, semaine comprimée, aménagements sur l’année, télétravail, il faut innover pour les retenir ! », a-t-elle fait remarquer.
Coûts sociaux de l’âgisme
« L’âgisme, ça coûte cher aux entreprises », a lancé Martine Lagacé, professeure titulaire au département des communication à l’Université d’Ottawa, aux participants du forum. Si les entreprises reconnaissent l’état de précarité auquel les expose l’actuelle pénurie de main-d’œuvre, elles négligent de mettre en place des mesures de rétention des travailleurs plus âgés. Ironiquement, face au vieillissement de la main-d’œuvre, la mesure le plus populaire est d’offrir un plan de retraite progressive, ce qui a davantage pour effet de les accompagner doucement vers la porte de sortie.
Par ailleurs, il existe une campagne intitulée La compétence n’a pas d’âge pour outiller les entreprises et les encourager la mise en place de bonnes pratiques pour maintenir en poste la main-d’œuvre expérimentée. Il est possible de télécharger gratuitement une trousse gratuite de ce programme à www.generationsautravail.ca.
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