Conflit de travail à l'abattoir de Vallée-Jonction
Le syndicat aura à porter l'odieux de la prolongation de la grève, soutient la direction d'Olymel
La direction du groupe Olymel n'en revient toujours pas de l'attitude des représentants syndicaux de l'usine d'abattage de porc de Vallée-Jonction, qui ont décidé de quitter la rencontre de conciliation, vendredi, en tournant le dos à une proposition susceptible, aux yeux de l'employeur, de régler le conflit qui a cours depuis le 28 avril.
« Après 14 semaines, le syndicat a dit non [à la proposition du conciliateur]. Il aura à porter l'odieux d'une grève qui se prolonge. Ce n'est plus dans le dossier de l'employeur », a déclaré le premier vice-président d'Olymel, Paul Beauchamp, lors d'un entretien téléphonique avec EnBeauce.com. Il demeure consterné par le non-respect du processus.
Alors que la direction de l'entreprise a annoncé vendredi qu’elle avait accepté une proposition de règlement de l’équipe de conciliation, le syndicat « opère une confusion », estime M. Beauchamp, en rejetant vers l'employeur de ne pas vouloir répondre aux demandes des employés, alors qu'il s'agit d'un compromis venant de cette équipe de conciliation.
Il est même allé plus loin en indiquant que le syndicat portera aussi la responsabilité de l'euthanasie éventuelle des milliers de porcs qui sont en attente chez les producteurs si rien ne se règle prochainement. « La marge, pour ne pas en arriver à un abattage humanitaire des animaux, est rendue très très mince », a-t-il signifié.
D'ailleurs, hier, le président des Éleveurs de porcs du Québec, David Duval, a réclamé l'intervention directe du ministre du Travail, Jean Boulet, sur l’urgence de régler la situation, compte tenu que le nombre de porcs en attente d’abattage a considérablement augmenté dans les dernières semaines en raison de cette grève.
« Les producteurs, pour qui le bien-être animal est une priorité, estiment que les parties sont responsables des conditions déplorables du nombre plus élevé de porcs, avec un poids plus important, entassés dans leurs bâtiments en plein été », avait indiqué le président de l'organisme dans un communiqué de presse diffusé il y a quelques jours.
De son côté, le Syndicat des travailleurs d'Olymel Vallée-Jonction (CSN), qui avait déclaré être sorti des deux journées intensives de négociations du 29 et 30 juillet, « avec grande frustration » de ne pas avoir conclu d'entente avec l'employeur, a convoqué ses membres à une assemblée d’information ce mardi 3 août qui commencera à 8 h 30 devant l’usine.
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