Nouvelle campagne publicitaire de la CNESST
Il existe encore un écart salarial réel entre les hommes et les femmes
La Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) lance une campagne publicitaire pour mettre en lumière l'écart salarial persistant entre les hommes et les femmes.
L'objectif est également de rappeler que l’application de la Loi sur l’équité salariale (LES) contribue à sa réduction.
En 2024, le salaire moyen des femmes était de 9 % inférieur à celui des hommes. Cet écart était encore plus important pour certains groupes, comme les femmes immigrantes et les femmes non syndiquées, qui gagnaient environ 14 % de moins de l’heure que leurs collègues masculins.
La CNESST diffuse donc, dès aujourd’hui et jusqu’au 2 novembre prochain, un message vidéo de 30 secondes en français à la télévision traditionnelle, numérique et communautaire ainsi que sur YouTube.
« L’équité salariale est une valeur de société et un droit pour toutes les personnes salariées du Québec qui occupent un emploi traditionnellement ou majoritairement féminin. Tous les milieux de travail peuvent contribuer à corriger les écarts salariaux visant les emplois féminins, et ce, au bénéfice des Québécoises et des Québécois. J’invite les employeurs, les travailleuses et les travailleurs à profiter des outils mis à leur disposition par la CNESST pour comprendre et appliquer l’équité salariale dans leur milieu », a mentionné Jean Boulet, ministre du Travail.
Qu’est-ce que l’équité salariale?
L’équité salariale est une valeur fondamentale pour la société québécoise et un droit pour toutes les personnes salariées, dont la protection a été renforcée par l’adoption de la LES en 1996. Cette loi vise à corriger la sous-évaluation et la sous-rémunération des emplois féminins causées par une discrimination fondée sur le sexe.
En effet, la LES vise à attribuer aux personnes occupant des emplois féminins un salaire égal à celui donné aux personnes exerçant des emplois masculins qui sont différents, mais évalués et reconnus comme étant équivalents dans une entreprise. Par exemple, dans un garage, l’emploi d’adjointe administrative (emploi féminin) pourrait avoir la même valeur que celui de mécanicien (emploi masculin) et ainsi devoir être rémunéré à la même hauteur.
Il ne faut pas confondre ce concept avec celui d’égalité salariale, qui consiste à accorder le même salaire à des personnes de sexe différent qui effectuent le même travail. Le droit à l’égalité salariale n’est pas protégé par la LES, mais par la Charte des droits et libertés de la personne.
Quels sont les droits et obligations découlant de la Loi sur l’équité salariale?
Les entreprises de 10 personnes salariées et plus sont tenues de réaliser des travaux d’équité salariale périodiquement. Entre octobre 2025 et mars 2026, plus de 17 000 employeurs devront en réaliser afin que les emplois à prédominance féminine de leur entreprise soient reconnus et rémunérés à leur juste valeur. Ils devront ensuite remplir la Déclaration de l’employeur en matière d’équité salariale (DEMES) pour informer la CNESST que ces travaux ont été réalisés.
Les personnes salariées, quant à elles, doivent s’assurer que tous les aspects de leur emploi ont été considérés dans les travaux d’équité salariale et consulter l’affichage des résultats. De plus, elles peuvent faire des commentaires et poser des questions à leur employeur si elles souhaitent en savoir plus sur les travaux réalisés. Si une personne salariée croit que l’équité salariale n’est pas respectée dans son entreprise, elle peut déposer une plainte à la CNESST.
Pourquoi les travaux d’équité salariale sont-ils nécessaires?
Les travaux sont essentiels, étant donné la sous-évaluation des emplois traditionnellement ou majoritairement féminins résultant de stéréotypes et de préjugés sociaux.
Cette sous-évaluation s’explique notamment par le fait que certaines des caractéristiques des emplois féminins sont perçues à tort comme des qualités « naturelles » des femmes (p. ex. écoute, compassion, minutie) ou alors qu’elles sont davantage associées aux emplois masculins, et ainsi oubliées comme une exigence de certains emplois féminins, comme la force physique. La réalisation des travaux d’équité salariale permet de mettre en lumière ces caractéristiques oubliées ou négligées afin d’en assurer une juste rémunération.
Des outils pour aider les employeurs et les personnes salariées
La CNESST accompagne ses différentes clientèles pour le respect de l’équité salariale dans leur milieu de travail. Une multitude d’informations et d’outils sont disponibles gratuitement pour les soutenir sur le site Web de la CNESST.
Plus tôt cette année, la CNESST a également lancé MonÉquitéSalariale, une solution en ligne sans frais qui permet aux entreprises de réaliser leurs travaux d’équité salariale.
« Encore aujourd’hui, il existe un écart salarial réel entre les hommes et les femmes. Le travail des femmes doit d’être reconnu à sa juste valeur et ceci passe par des efforts des milieux de travail en ce qui a trait à la réalisation des travaux d’équité salariale », a ajouté Anouk Gagné, présidente-directrice générale de la CNESST.