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Non-vaccination: est-ce que la contribution santé est la solution?
Les réactions sont nombreuses et diverses à l'annonce d'hier du premier ministre du Québec, François Legault, d'imposer une contribution financière santé pour les adultes qui ne sont pas vaccinés et qui refusent de recevoir une première dose contre la COVID-19.
Il n'a pas donné de détails sur les sommes qui seraient demandées mais il a indiqué que cela devra être « un montant significatif [qui] n’est pas 50 $ ou 100$. » La marche à suivre sera annoncée ultérieurement. Justement, les partis d'opposition à l'Assemblée nationale, notamment Québec Solidaire, ont accusé M. Legault d'avoir joué à « l'apprenti-sorcier » en lançant un débat « à la légère » sur cette question, sans en dire davantage. Ces mêmes partis ne proposent toutefois pas de nouvelles solutions pour venir à bout des récalcitrants autre que de dire qu'il faut répéter encore et encore le message des bienfaits de la vaccination.
Selon un article de La Presse publié aujourd'hui, on estime que le refus des non-vaccinés d’obtempérer aurait coûté 26 millions de dollars au gouvernement depuis 28 jours, soit près d'un million de dollars par jour. Le quotidien a recoupé des données du ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec et de l'Institut canadien d'information sur la santé.
Cette approche de «vacci-impôt» vise bien sûr à faire bouger « cette petite minorité », comme appelle le premier ministre les 10% de la population qui n'ont toujours pas reçu de vaccin, lesquels représentent, selon les régions, entre 30 à 50 pour cent des hospitalisations, en soins réguliers et intensifs, ce qui engorge notamment les urgences et le réseau de santé.
Pour sa part, Médecins québécois pour le régime public, une organisation qui compte environ 500 membres. vient de publier une lettre ouverte dans laquelle elle dénonce ce qu’elle appelle une « pente glissante » vers la marchandisation de la santé avec cette contribution financière.
En entrevue mercredi avec La Presse canadienne, le porte−parole de l’organisation, le docteur Mathieu Isabel, a rappelé que derrière ce phénomène des non−vaccinés se cachent des réalités comme l’itinérance, les problèmes de santé mentale, la présence d’immigrants qui ne parlent ni français ni anglais et peuvent donc éprouver des problèmes de communication et de compréhension des consignes.
De même, si Québec va véritablement de l'avant avec cette approche qui vise l'intérêt public et collectif, les chances sont fortes que les tribunaux soient saisis de requêtes pour invalider le processus, notamment en invoquant la Charte canadienne des droits et libertés.
De même, lors d’une conférence de presse aujourd'hui pour faire le point sur la progression du variant Omicron, le premier ministre canadien, Justin Trudeau, a mentionné que Québec l’a rassuré à l’effet que les modalités respecteront la Loi canadienne sur la santé, mais il s’est montré très prudent.
Cette Loi stipule notamment que «les provinces et les territoires doivent offrir un accès satisfaisant aux services de santé assurés et selon des modalités uniformes ne constituant pas un obstacle, financier ou autre.»
Même si le fédéral a lui-même déjà serré la vis aux récalcitrants à la vaccination en imposant notamment l’obligation d’être vaccinés aux fonctionnaires, le premier ministre a refusé de dire s’il est en faveur du principe même de taxer les non-vaccinés.
Québec pourrait aussi utiliser sa Loi sur la santé publique qui permet d'exiger la vaccination obligatoire.
Répondez à la question de la semaine de notre sondage-maison:
La contribution santé est-elle la solution à la non-vaccination?
10 commentaires
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Aucune logique encore une fois
Oui sommes une province démocrate et non communiste
Droit et liberté de chacun
Je suis doublement vacciner