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LA SOCIÉTÉ HISTORIQUE SARTIGAN

Le ruisseau Stafford près du Grand Sault de la Chaudière

durée 05h00
20 mars 2022
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Par Pierre Morin

LA SOCIÉTÉ HISTORIQUE SARTIGAN

Les photos 1 (1904) et 2 (août 1900) nous offrent une vue spectaculaire des «chutes de la Stafford», qui sont la plus importante dénivellation de la Chaudière entre Lac-Mégantic et Charny. Elles constituent une sorte de frontière naturelle entre Saint-Martin et Saint-Georges. On entend parfois parler de «La Stafford», mais en réalité, ce n’est pas une rivière mais un ruisseau, puisqu’il ne s’écoule que sur quelques km. Il prend sa source dans plusieurs rues et fossés dans le secteur de Saint-René. Sa renommée ne vient pas de son débit, qui est très modeste, mais plutôt de l’endroit où il se jette dans la rivière Chaudière. Anciennement, cet endroit était connu sous le nom de «Grand Sault». Ce mot «sault», qui  était autrefois utilisé, est tombé en désuétude il y a longtemps et a été remplacé par le terme synonyme «chute». C’est le général Benedict Arnold qui a rendu cet endroit célèbre (photo 3). Lorsque Arnold passa par la rivière Chaudière pour aller attaquer les Anglais à Québec en novembre 1775, il se fiait sur une carte de la région préparée par l’ingénieur John Montrésor. Hélas, cette carte était erronée et ne situait pas bien les rapides du grand Sault de la rivière Chaudière, au confluent du ruisseau Stafford. Prises par surprise, les troupes d’Arnold y ont subi de lourdes pertes. Plusieurs s’y noyèrent, car le courant emporta de nombreuses embarcations qui allèrent se fracasser au pied des chutes. Aujourd’hui, quand on parle de cet événement on y réfère parfois en mentionnant la Stafford, mais en réalité, ce sont les chutes de la Chaudière, à l’embouchure du ruisseau Stafford. D’ailleurs, à l’époque, en 1775, ce cours d’eau n’avait pas de nom. Pourquoi l’appelle-t-on  «la Stafford»? Tout simplement parce que dans les années 1800, trois générations de Stafford furent propriétaires du lot où se trouve une partie importante du ruisseau en question. D’abord le père Obadiah dans les années 1820-50, puis son fils Joseph Stafford dans les années 1860-80 et le petit-fils Josiah jusqu’au début des années 1900. Voyez le recensement de 1825 où le nom du père est inscrit (document 5) de même que sur les plans des lieux en 1834 (docu 6) et en 1841 (docu 7). Au tour du fils Joseph d’être mentionné au cadastre à titre de propriétaire depuis le 5 novembre 1863 du lot 15 de 482 acres où se trouve le fameux ruisseau (docu 8). Et un plan de 1899 où le nom «ruisseau Stafford» est même écrit (docu 9). Ces importants documents démontrent de façon incontestable l’origine de cette appellation en référence au nom des propriétaires des lieux. Le professeur Roger Gagné, historien réputé, a écrit ce qui suit: «Arnold ira s’échouer contre d’autres rapides (mal positionnés sur la carte de Montrésor) ... situés à l’embouchure du ruisseau Stafford où il fait naufrage et perd ses effets personnels, d’où la «Légende du trésor d’Arnold». Aurait-il perdu, dans ces rapides des chutes «Le Grand Sault» le coffre de pièces d’or et d’argent devant servir à payer ses soldats? La question reste encore sans réponse aujourd’hui». C’est finalement un lieu historique important, situé sur la «Arnold Trail», soit sur le trajet adopté par Arnold il y a près de 250 ans. On y passe à chaque fois qu’on circule entre Saint-Georges et Saint-Martin, puisqu’on enjambe alors le pont Stafford près des chutes (photo 4). Remarquez-le la prochaine fois que vous y passez, c’est un rare site chez nous d’un événement important de l’histoire américaine.

Photo 1 du fonds Charles Bégin. Photo 2 du fonds Claude Giguère. Photo 3 prise sur Google. Photo 4 de Yvon Thibodeau. Merci à Paulin Poirier pour les documents 5, 6, 8 et 9, et à Jean-François Vachon pour le document 7. Recherches de Pierre Morin et Paulin Poirier. Texte de Pierre Morin.

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