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LA SOCIÉTÉ HISTORIQUE SARTIGAN

La croix lumineuse d'Albert Veilleux la Meule

durée 05h00
9 octobre 2022
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Par Pierre Morin

LA SOCIÉTÉ HISTORIQUE SARTIGAN

Si vous avez vécu à Saint-Georges, vous avez peut-être déjà entendu ce nom bizarre de «Albert Veilleux la Meule», mais vous vous demandez qui était ce personnage. Il mettait parfois un «P» devant son nom, car il fut baptisé sous les prénoms de Pierre Albert Veilleux, né le 14 juillet 1894. Dès son jeune âge, il fut forgeron. Le métier de forgeron rime avec meule, car celui-ci devait constamment affûter ses outils ainsi que certaines pièces métalliques qu’il fabriquait ou réparait. C’est probablement en raison de cet aspect de son travail qu’il fut affublé du nom de «la meule». 

Comme il avait souvent à effectuer des travaux connexes sur des objets en métal, il est aussi devenu soudeur. Aux environs des années 30, il s’est installé dans une bâtisse située sur la rue Saint-Antoine (120e Rue), juste à côté de la pharmacie Poliquin et en face de la ferronnerie Poulin et Grondin. Sa résidence était au second étage et il avait son atelier de forge et de soudure au premier, dans la partie gauche de l’immeuble (photo 2). Il y exerça son métier pendant plusieurs décennies. Ayant couramment à manoeuvrer et travailler de grosses pièces en métal parfois rougies par le feu, à coups de masse, il fut peut-être victime d’une étincelle ou d’une parcelle de métal violemment projetée au visage, car il avait une prothèse oculaire, communément appelée un oeil de verre. On le voit à la porte de son atelier vers 1941 (photo 3). Il a longtemps loué la partie droite du rez-de-chaussée comme salon de coiffure, notamment au barbier Eugène Couture, dont on voit l’affiche à la photo 4. À une certaine époque, il utilisait pour ses déplacements un gros pick-up de marque Dodge ou Fargo «power wagon» qu’il avait acquis du surplus de l’armée. Lorsqu’il se retira, c’est son gendre Henri Paquet qui acheta son commerce. Albert est décédé le 18 mai 1974 et repose au cimetière l’Assomption en compagnie de sa première épouse Mary Thibodeau. Vers 1985-90, son ancienne maison fut transformée en bloc à appartements. Hélas, cet édifice fut complètement détruit par un incendie survenu le 8 avril 2014. C’est aujourd’hui un terrain vacant servant de stationnement.

Lorsqu’on a construit le Séminaire en 1948-49, le plan prévoyait que la toiture de cette institution d’enseignement catholique, dirigée par des prêtres, serait dominée par une énorme croix illuminée. Et qui pensez-vous fut choisi pour réaliser cet ornement architectural ? Hé oui, notre bon ami Albert Veilleux la Meule ! Avec l’aide de son gendre Henri Paquet, il fabriqua de ses propres mains cette immense croix de 10 pieds de hauteur et pesant 2 000 livres. Ils ont peut-être même reçu l’aide du tout jeune petit-fils Marcel Paquet qui pose fièrement sur la croix en avant de l’atelier en compagnie de ses ascendants avant qu’elle soit transportée (photo 5). Elle fut installée sur la pointe supérieure de la coupole, pour être vue de partout en ville (photo 1). Mais en février 1999, un bris électrique au système d’éclairage de la croix causa pour environ 25 000 $ de dégâts. Puisque c’était considéré comme un bien patrimonial à sauvegarder, celle-ci a dû être descendue pour être réparée. Le 13 juillet suivant, elle fut réinstallée sur son socle et illumine encore le ciel comme à l’origine. C’est très probablement l’oeuvre la plus importante réalisée par Albert la Meule au cours de sa carrière. Un bon monsieur qui excellait dans son métier.
 

Photo 1 courtoisie de Yvon Thibodeau. Photos 2, 3 et 5 du fonds Marcel Paquet. Photo 4 du fonds Claude Loubier. Texte et recherches de Pierre Morin.

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