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Havre L'Éclaircie

Le troisième parent, mon enfant

durée 08h00
22 juillet 2023
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Temps de lecture   :  

3 minutes

Par Havre l'Éclaircie

Je m’appelle Zoey et j’ai 8 ans. Je suis une grande fille, alors j’aide beaucoup mes parents à la maison. Depuis que mon bébé frère est arrivé, maman est triste et fatiguée. Parfois, j’entends maman pleurer dans son lit. J’imagine qu’elle a peur que papa se fâche, quand il rentrera. Je suis une grande fille, donc je range la cuisine en arrivant de l’école et je fais manger mon petit frère. Maman dort toujours… Je fais attention pour ne pas la réveiller. Quand papa arrive, il n’est pas content. Il me parle de sa grosse journée au travail et me dit qu’il était temps que maman range la maison. Une chance que j’ai aidé maman dans ses tâches ! Pendant que maman fait à souper, mon bébé frère n’arrête pas de pleurer. Papa commence à crier, parce qu’il y a trop de bruit.  Je vais vite le consoler, en espérant que papa se calme ce soir. Je fais de mon mieux, mais c’est difficile d’être toujours une grande fille.


La parentification de l’enfant est l’une des stratégies de protection spécifique à l’enfant et une des nombreuses conséquences qui découlent de la violence conjugale. L’enfant qui en est co-victime exercera alors des rôles qui ne sont pas les siens. On retrouvera, entre autres, une tentative de jouer le rôle du parent. Les tâches que l’enfant doit accomplir à la place de son parent sont aussi diversifiées que de préparer les repas, s’occuper des corvées domestiques, faire la discipline pour les plus jeunes, être responsable du budget, répondre aux besoins émotifs des parents, combler leur besoin d’estime de soi, servir de confident, de médiateur, de gardien de la paix.


Il y a également certains parents plus susceptibles que d’autres de parentifier l’enfant, notamment ceux dont les capacités à affronter le stress sont plus limitées ou encore, dont les propres besoins dans l’enfance n’ont pas été comblés de manière satisfaisante. Pour les femmes vivant de la violence conjugale, la détresse vécue peut ne pas être étrangère à une surcharge pour les enfants, comme les adolescents.


Tristement, l’enfant parentifié peut retirer une certaine valorisation à exercer le rôle de parent, en réduisant le sentiment d’impuissance ou de culpabilité dans un contexte de violence conjugale. Pour les adolescents, la parentification peut être reçue comme une sorte de reconnaissance de leur maturité rendant le processus plus acceptable.


D’autre part, le manque de soutien parental peut nuire au développement. L’enfant parentifié a ainsi du mal à s’individualiser et à devenir lui-même. À ses yeux, les besoins de l’autre peuvent devenir plus importants que ses propres besoins. Ils tendent donc à souffrir d’isolement social qui s’accompagne souvent d’anxiété et de dépression.


Il faut garder en tête qu’il peut être sain et approprié que l’enfant prenne des responsabilités ou réponde aux besoins émotionnels de ses parents, tant qu’elles restent adaptées.


Si tu te poses des questions sur ta relation et/ou sur les conséquences sur ton enfant suite à la lecture de ce texte, n’hésite pas à nous contacter. Nous sommes là pour t’aider à y voir plus clair.

☎ 418 227-1025  -  1 800 709-1025

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