Nous joindre
X
Rechercher
Publicité

La Société Historique Sartigan

Le magasin général de Frédéric Loubier au village Morency

durée 08h00
12 mai 2024
ici

commentaires

ici

likes

 

vues

imprimante
email
Par Pierre Morin

LA SOCIÉTÉ HISTORIQUE SARTIGAN

Nous avons déjà publié quelques textes expliquant ce qu'on a longtemps appelé le «village Morency». C'était le secteur de la 1re avenue situé entre la 130e rue et la pointe où se rejoignent les deux avenues en question, en direction de Jersey-Mills. En 1901, la population totale du «grand» Saint-Georges n'était que de 3672 personnes. Le village se terminait aux environs de la 125e rue. À partir de là, les habitations étaient très clairsemées... jusqu'au village Morency, situé à peu près à mi-chemin entre la 130e rue et la jonction des 1re et 2e avenues. À cet endroit était opéré un gros moulin à scie appartenant à un certain Georges Morency, moulin autour duquel gravitaient quelques résidences de travailleurs formant un genre de petit village, entre Saint-Georges et Jersey-Mills (Photo 1). La 1re avenue telle qu'on la connait aujourd'hui n'existait tout simplement pas. La topographie de la route suivait le relief sinueux et vallonné, le long de la rivière. C'était une étroite route en terre battue, lesquelles étaient renommées pour être poussiéreuses par temps sec et boueuses quand il pleuvait. 

Le secteur du village Morency fut autrefois touché lourdement par plusieurs débâcles, la pire étant celle de 1896. C'est une scène apocalyptique qu'on voit à la 2e photo, probablement l'une des plus dramatiques images de ces débâcles qu'ont dû subir autrefois nos ancêtres. On constate avec stupeur les dommages incroyables subis lors de cette catastrophe épouvantable. On voit à peine le moulin, complètement envahi par les glaces, en fait on devine son site grâce à la toiture et la grande cheminée qui dépassent l'amoncellement gigantesque des glaces. À droite, on aperçoit le magasin général de Frédéric «Freddy» Loubier, le gros commerce du coin, où tous les gens s'approvisionnaient. On imagine difficilement aujourd'hui que ce secteur ait été souvent touché par ces débâcles printanières. Plusieurs autres photos, prises à différentes années, démontrent la misère que ces gens ont dû affronter très régulièrement, à la période du printemps, fin mars ou début avril. 

Ça devait être stressant d'anticiper cette période à chaque année, se demandant si la nature serait plus clémente d'une année à l'autre. Voyez plusieurs photos prises au fil des ans, dans les années '10, '20 et '30 au siècle dernier. Il y en a même une où on voit des silhouettes à la hauteur du sommet des poteaux de téléphone, incroyable! Quel gâchis pour les citoyens qui devaient nettoyer et réparer à chaque fois! Lorsque la débâcle frappait, les gens sortaient et se réunissaient, probablement pour fraterniser, s'entraider et se remonter le moral, dans l'espoir de ne pas se décourager.  Nos aïeux ont pris plusieurs photos pour s'assurer d'être crus par les générations futures, lorsqu'on raconterait plus tard aux descendants ces tristes événements. Qui croirait que de telles choses sont arrivées si on n'en avait pas aujourd'hui ces saisissantes images? 

Ne cherchez plus le magasin général de Freddy Loubier, il fut complètement détruit par un incendie en 1927.

Photos 1 et 3 du fonds Daniel Lessard. Photo 2 du fonds Claude Loubier. Photos 4 et 6 du fonds BAnQ. Photo 5 du fonds Jules-Marie Moisan. Texte et recherches de Pierre Morin.

Visionnez tous les textes de la Société historique


Fondée en 1992, la Société Historique Sartigan est un organisme à but non-lucratif, financé par les dons, dont la mission est la protection, l'interprétation, la valorisation et la diffusion du patrimoine de Saint-Georges et de ses environs.

 


Centre culturel Marie-Fitzbach (4e étage)
250,18e Rue, CP 6
St-Georges (Qc) G5Y 4S9

418 227-6176
www.shsartigan.com  -  shsartigan@hotmail.com

facebook.com/shsartigan

 

 

RECOMMANDÉS POUR VOUS


Publié hier à 18h00

Deux raisons de se réjouir

De ce temps-ci, les occasions de se réjouir sont plutôt rares. Le Gouvernement québécois et les médecins jouent des gros bras et se chicanent comme des enfants du primaire dans une cour d’école, le coût de la vie est toujours en hausse, l’hiver se pointe le nez, en somme, ça prend un maudit bon moral pour poursuivre nos vies. Pourtant, au cours ...

Publié le 16 novembre 2025

Les cordonniers Fiset au siècle dernier

LA SOCIÉTÉ HISTORIQUE SARTIGAN Ce n'est pas d'hier qu'on entend le nom de la cordonnerie Fiset, Vézina en parlait déjà dans son livre sur l'histoire de Saint-Georges publié en 1935. Même auparavant, dans une publicité parue en 1922, le premier Fiset qui s'est annoncé spécifiait que son atelier était ...

Publié le 10 novembre 2025

L'art de pelleter par en avant

Au moment d’écrire ces lignes (dimanche matin), nous n’avons pas encore eu l’occasion de sortir nos pelles. Mais, à Ottawa, mardi dernier, ce ne sont pas les pelles que l’on a sorties, mais plutôt une gratte d’une dimension jamais vue qui servira à pelleter par en avant des milliards de dollars de déficit. Un déficit jamais vu Je n’ai pas ...

app-store-badge google-play-badge